Bonjour à tous,
Je serai ce soir sur Public Sénat en partenariat avec 20 minutes, pour l’émission « Face à nous » entre
A plus tard !
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Bonjour à tous,
Je serai ce soir sur Public Sénat en partenariat avec 20 minutes, pour l’émission « Face à nous » entre
A plus tard !
Rédigé à 18h10 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Il est assez rare que j’évoque, ici, mes lectures, mes « nourritures intellectuelles »… Mais je tiens à saluer la sortie d’ «Homo-Ghetto»*, le premier ouvrage de Franck Chaumont, qui a été auparavant journaliste à Beur FM, à RFI et Responsable de la communication du mouvement Ni Putes ni soumises. Je viens en effet de le parcourir d’une traite, avec un immense intérêt. Ce livre offre un éclairage inédit sur le quotidien de certains de nos concitoyens : les gays et les lesbiennes de nos cités…
S’appuyant sur une enquête de deux ans et demi auprès de ceux qu’il nomme – à juste titre - les « clandestins de la République », Franck Chaumont y restitue une série de témoignages qui sont toujours l’expression d’une détresse silencieuse, d’une souffrance personnelle empreinte de culpabilité et d’humiliation. Farida, Nadir, Sébastien… Ils sont de toute la France, comme ils pourraient être de ma ville, Evry, et de toutes les communes par delà le périphérique. Hommes ou femmes, quels que soient leurs âges et leurs origines, ils musèlent leurs sentiments et renient leur identité la plus intime. Sous le poids des pressions de leur « groupe », de leur « bande », mais aussi de leur culture, de leur religion ou de leur famille, ils sont prisonniers d’un tabou qu’ils ont intériorisé. Car être gay ou lesbienne en banlieue, c’est souffrir la clandestinité, subir un harcèlement quotidien, risquer jusqu’à sa vie et vivre dans le mensonge permanent… Le tabou est tel que les homosexuels se font homophobes et deviennent selon leurs propres mots « schizophrènes », car ils mènent souvent une « double vie » … Et, par facilité, le sujet n’est jamais abordé nulle part… J’en suis le premier témoin à Evry.
Cet ouvrage trouble donc, et interpelle. Plus que cela, il lève le voile sur une des plus grandes faillites de la République : la ghettoïsation et la production d’une société à deux vitesses. A l’heure où le droit à la différence semble acquis, où les mentalités et les lois semblent avoir évolué dans le sens d’une plus grande tolérance, il est insupportable de savoir qu’il existe encore, en France, des territoires perdus, abandonnés, nécrosés par la misère sociale, qui sont le théâtre malheureux et quotidien des discriminations. Franck Chaumont met en lumière une part sombre et méconnue de nos cités. Il nous invite, avec justesse, à ne jamais cesser de dénoncer la haine ordinaire et les actes d’homophobie qui polluent la vie de centaine de milliers de nos concitoyens.
« Homo-ghetto » nous rappelle, aussi, avec la force des réalités, l’urgence de se battre pour la mixité, sociale, culturelle et territoriale. L’urgence de prendre à bras le corps la question de l’éducation, car c’est le lieu où tout se joue. La République a fabriqué de l’exclusion. Les élus de la République doivent, aujourd’hui, en assumer toute la responsabilité. Le livre de Franck Chaumont y apporte une lumineuse contribution.
* Homo-ghetto, Gay et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République, Franck CHAUMONT, Ed. Le Cherche
Rédigé à 18h05 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Eric Maurin
Economiste, directeur d'études à l'EHESS
et
Manuel Valls
Député-Maire d'Evry
viendront débattre
le mercredi 28 octobre 2009 à 19h00 - 21h00
à La Bellevilloise.
Ils participeront à la soirée "Poings de vue", rendez-vous politique mensuel organisé conjointement par Terra Nova, Le Nouvel Observateur, OpinionWay et La Bellevilloise. Chaque mois, deux personnalités politiques, intellectuelles ou syndicales débattront d'un sujet d'actualité, en réaction aux analyses et aux propositions de Terra Nova.
« Poings de vue » se donne pour objectif d’animer l’espace public, en alliant qualité et modernité. Qualité : un sujet d’actualité, préparé par un travail de fond de Terra Nova et débattu en profondeur par deux personnalités politiques ou intellectuelles à la compétence reconnue. Modernité : un face-à-face dynamique entre deux points de vue, la réalisation d’un sondage en temps réel auprès du public par sms – 300 personnes environ – pour départager les débatteurs.
Un événement original, participatif, dans un cadre agréable. Venez nombreux !
ENTREE LIBRE
Comment s'y rendre ?
La Bellevilloise
19-21 rue Boyer, 75020 Paris
Metro Gambetta (ligne 3) sortie Martin Nadaud
et Ménilmontant (ligne 2)
Bus 26, 61, 69, 96
- plan d'accès ci-joint-
Pour plus d'informations, contacter
Alexandre Ouizille, responsable des événements média à Terra Nova
01 58 36 15 21 / [email protected]
Rédigé à 10h35 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Je serai ce soir l'invité de Michel Denisot et de son Grand Journal diffusé sur Canal + à partir de 19h15.
Bonne soirée à tous.
Rédigé à 16h28 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Bonjour à tous, retrouvez ci-joint la dépêche AFP reprenant mon communiqué de presse relatif aux décrets créant deux nouveaux fichiers de police du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.
Bonne journée !
PARIS,
"Le droit à la sécurité est une liberté essentielle pour tous nos compatriotes. Alors que les violences faites aux personnes atteignent des niveaux records dans notre pays, la mise en place de nouveaux fichiers doit donc faire l'objet d'un débat public et transparent", souligne l'élu de l'Essonne, dans un communiqué.
"Depuis des mois, des parlementaires de tout bord travaillent ensemble pour trouver des solutions respectueuses, à la fois, de l'efficacité de la police et du respect des droits", a-t-il ajouté.
M. Valls a rappelé l'initiative de Jacques-Alain Benisti (UMP) et Delphine Batho (PS), approuvée "à l'unanimité" en commission des Lois à l'Assemblée et qui permet de "créer un cadre juridique régissant les fichiers tout en garantissant les conditions de leur modernisation".
"La qualité de ce travail contraste avec la précipitation du gouvernement. Les graves incidents survenus à Poitiers [où une manifestation organisée le 10 octobre par un collectif anticarcéral avait dégénéré en violences - ndlr] ont cruellement révélé l'insuffisance des moyens des services de renseignement. Pour pallier cette carence (notamment des moyens humains), le ministre de l'Intérieur veut créer, dans la hâte, deux nouveaux fichiers de police", insiste le maire d'Evry.
"Sous réserve d'une étude approfondie et contradictoire, ses décrets comportent des dispositions susceptibles de raviver les craintes provoquées par le fichier mort-né Edvige. En particulier, la possibilité de mentionner +l'origine géographique+ ou l'appartenance syndicale des personnes est en contradiction avec tous les engagements pris par le gouvernement", a ajouté Manuel Valls.
Rédigé à 15h53 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
Je vous invite à lire avec attention la remarquable tribune de Michel Onfray dans le Libération de ce jour en réponse à Bernard Henry-Lévy… et à Franz Olivier Giesbert, qui dans son édito du Point précisément le citait.
Retrouvez sa tribune en lien ici,
Bonne journée !
Rédigé à 12h19 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
J’ai pris connaissance du sondage mensuel d’IPSOS pour Le Point réalisé les 9 et 10 octobre, en pleine polémique sur les écrits de Frédéric Mitterrand et les déclarations des « quadras ». Je constate, qu’à ce stade, Benoît HAMON et moi-même gagnons respectivement 2 et 5 points, et surtout 5 et 10 points dans l’électorat de gauche ! Intéressant, non ?
Je vous invite donc à en prendre connaissance.
Cela montre peut-être le décalage inquiétant entre certains commentateurs et l’opinion. J’ai répondu hier dans Libération à BHL, en soulignant la faiblesse de son argumentation. Alain DUHAMEL, ce matin, toujours dans le même quotidien, n’aura pas su résister lui non plus aux sirènes de la facilité. Et je lui repose les mêmes questions. Est-il possible d’interroger, sur la base d’écrits et de déclarations portés à la connaissance des citoyens, la responsabilité de ceux qui en sont les auteurs. Cette question peut-elle émaner d’un responsable de gauche ? Oui, je le répète. Je ne peux pas envisager d’abandonner la morale politique, républicaine aux extrêmes. Je veux défendre une éthique de la responsabilité. Je refuse l’idée même que l’on puisse réclamer, par exemple, la délirante immunité artistique pour Roman POLANSKI ou que l’on minimise des faits graves, alors qu’il en va de la dignité des hommes et des femmes.
Alain DUHAMEL se trompe, une nouvelle fois. Donneur de leçons, gardien du « politiquement correct », il justifie l’injustifiable et manie l’anathème. Au fond, comme d’autres, il veut empêcher la gauche de penser la morale. Franz-Olivier GIESBERT, dans son édito du Point va plus loin et ose parler de « chasse à l’homo » ! Il prend la défense du Ministre de la culture avec des arguments bien étranges… Tout comme Denis Olivennes dans le Nouvel Obs. Ils ont tous perdu la tête. Mais ils sont rassurés par un président de la République qui a oublié ces mots prononcés à Montpellier le 3 mai 2007, avant son élection : « je veux être le candidat de cette France qui souffre et non celui des appareils, celui des élites. Je veux être le candidat du peuple ». Ouf, les voilà en effet bien rassurés, les puissants, leurs amis, dans la politique et la presse, sont tous décidément intouchables.
Rédigé à 17h31 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
Voici ma tribune que Libération publie ce jour en réponse à celle de Bernard Henry-Lévy. Peut-on encore parler de morale à gauche ? N’hésitez pas à me faire pas de vos commentaires.
Bonne journée
Bernard-Henri Lévy, la morale et la gauche
La gauche doit-elle se soucier de la morale ? Au fond, voilà la question qui agite le débat public depuis plusieurs jours. Et les tempêtes médiatiques - si elles interdisent souvent de faire émerger une réalité toujours complexe - ont un mérite commun avec les disputes : leurs grands coups d’éclat font apparaître en plein jour les oppositions enfouies et les réflexes ataviques. A ce titre, l’affaire Polanski qui s’est aussitôt muée en affaire Mitterrand est très instructive des tabous de ma famille politique. Les explications nécessaires, les Français les ont obtenues et c’est bien là l’essentiel. Mais ceux qui, à gauche comme moi, les avaient réclamées ont très vite été la cible d’un flot ininterrompu de quolibets et d’excommunications.
Tour à tour les « procureurs du dimanche » ont été affublés des plus beaux sobriquets : homophobes révélés, populistes cyniques, moralistes ridicules, tenanciers de l’ordre moral brigadiers des mœurs zélés, espions charognards de l’intime…
Ces anathèmes pulsionnels sont les conséquences de blocages interdisant la gauche de penser la morale.
Le premier est structurel. Traditionnellement, il ne faut pas s’en occuper, car elle est l’antichambre de l’enfer conservateur et le refuge maléfique de l’autre camp : la droite sectaire et pudibonde.
Le second, conjoncturel, tient au fait que ces affaires se sont cristallisées sur deux figures « intellectuelles », Roman Polanski et Frédéric Mitterrand. Comment demander des comptes à ces figures de liberté et de génie ? La gauche peut, dès lors, se permettre d’utiliser aveuglément l’artillerie lourde des grands principes et lancer la cavalerie de l’angélisme. On ira même jusqu’à réclamer la délirante immunité artistique pour Polanski…
Le troisième, lui aussi conjoncturel, scelle ce triptyque des tabous : c’est l’interdiction de se retrouver dans le même wagon que les extrêmes. Entendons-nous bien. La question n’est pas de savoir si telle ou telle figure est coupable ou non. La question est de savoir s’il est possible d’interroger, sur la base de faits ou de déclarations portés à la connaissance du public, la responsabilité de ceux qui en seraient les auteurs, et si cette question peut, enfin, émaner d’un responsable de gauche ?
Or, même Bernard-Henri Lévy, immense intellectuel, qui dénonçait, il y a deux ans, lucide et courageux, les atavismes de sa famille politique dans Ce grand cadavre à la renverse, n’aura pas su résister longtemps aux sirènes de la facilité (lire «Affaire Mitterrand : et si on inculpait Léon Blum ?» en
Cette faiblesse argumentative renvoie donc à une profonde incompréhension (générationnelle ?).
Mais quelle mouche pique donc cette jeune génération de gauche pour qu’elle tienne tant à s’occuper de morale ? La réponse est limpide. A l’heure où le flottement sarkoziste sur les valeurs est à son comble – népotisme, avec la nomination surréaliste du « dauphin » à la tête d’un établissement public, autorité en faillite, quand on envisage de payer des enfants pour aller à l’école, rapport à l’argent incestueux avec les puissants, ingérence permanente du politique sur le terrain de la justice -, je n’envisage pas d’abandonner la morale politique aux griffes des extrêmes ou des souverainistes. Notre démocratie n’y survivrait pas. Dans ce combat, je sais que nous serons nombreux à défendre une éthique de la responsabilité et de la transparence.
Rédigé à 09h57 | Lien permanent | Commentaires (13) | TrackBack (0)
Je serai demain matin l'invité de I-télé à partir de 8h30.
Bon dimanche à tous !
Rédigé à 18h55 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
J’avais demandé que Monsieur Frédéric Mitterrand s’explique rapidement sur l’ambigüité de ses écrits, dans un chapitre de son livre, « la Mauvaise vie » publié en 2005.
Hier, sur TF1, Monsieur Mitterrand a livré sa part de vérité et condamné fermement le tourisme sexuel. Dont acte. Cette explication était attendue de la part d’un Ministre de la République.
Comme souvent, la polémique et l’emballement médiatique font oublier l’essentiel.
Le tourisme sexuel est une exploitation insupportable de la misère et de la jeunesse des pays du Sud.
Il finance une véritable industrie fondée sur le proxénétisme que la France combat. Ces réseaux qui exploitent les êtres humains, des femmes et des hommes, font travailler aussi bien des mineurs que des majeurs.
Aucune justification, à l’abri d’un récit littéraire ou d’une confession intime, n’est recevable. Cela n’a rien à voir avec la vie privée et la liberté sexuelle de chacun.
L’accusation de populisme – voire d’homophobie – à l’égard de ceux qui, à gauche, ont exigé des explications légitimes de la part du Ministre et dénoncé ses ambigüités, est insupportable. Il y a des amalgames qui ne sont pas admissibles.
La lutte contre l’exploitation humaine et la revendication d’une morale républicaine sont bien au cœur des valeurs de gauche. Il est étonnant que certains l’oublient.
Rédigé à 12h43 | Lien permanent | Commentaires (30) | TrackBack (0)
Rédigé à 12h56 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Retrouvez mon commentaire sur le livre d'Eric Maurin, La Peur du déclassement, publié par Le Monde daté de demain.
Détonnant. Voilà ce qui qualifie La Peur du déclassement. Eric Maurin passe à la moulinette des statistiques certaines réalités communément admises. Et beaucoup n'y survivent pas. Ainsi, le déclassement, existe, bien évidemment, mais il ne s'accentue pas. Non, selon Maurin, c'est le sentiment du déclassement qui se généralise. Sur l'idée, couramment acceptée, que les diplômes n'ont plus la même valeur, il constate, a contrario, qu'ils n'ont jamais été aussi efficaces pour conquérir les emplois les plus stables. Ce livre est jubilatoire car il disqualifie les tenants des discours compassés. Il est lumineux car il pose les vrais diagnostics sur les maux de la société française.
Nous évoluons dans une société de statut qui a bâti un vaste système de protection des salariés. Ultime paradoxe, plus cette protection est forte, plus la peur du déclassement est grande pour ceux qui bénéficient des positions avantageuses.
Et c'est là où réside le principal danger de ce livre : être mal interprété. La droite appellera à détruire le droit du travail, quand la vieille gauche dénoncera les travers "libéraux" de cet ouvrage.
Bien au contraire, il démontre avec acuité qu'une société à double vitesse se concrétise. Ce livre est important pour la gauche. On pourra regretter le manque de solutions nouvelles mais il pose une question essentielle : quelle société voulons-nous ? Une société protectrice mais polarisée ou bien une société apaisée et flexible ? Voilà bien notre urgence : définir un projet offrant aux plus fragiles les moyens individuels de se construire un avenir, en se frayant un chemin à travers les difficultés de la vie.
Rédigé à 18h27 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Je serai demain matin l'invité de France Info.
Rendez-vous à partir de 8h15 !
Rédigé à 18h19 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Je m'étonne de la réaction d'un responsable national du PCF et de Bruno PIRIOU, suite à mon communiqué de presse analysant le deuxième tour de l'élection municipale partielle de Corbeil-Essonnes de dimanche dernier.
La responsabilité politique et la lucidité obligent chacun à tirer les conclusions de tout scrutin. Cela vaut pour les socialistes de Corbeil-Essonnes après les résultats du premier tour comme pour toute la gauche après le deuxième tour et malheureusement une nouvelle défaite.
Si je me suis engagé logiquement auprès de Carlos DA SILVA, j'ai cependant observé, effectivement, une certaine discrétion pour ne pas nourrir l'argumentaire, étrangement commun à la droite et au PCF, sur « la volonté hégémonique de la ville d'Évry et de son maire ». Il est étonnant de me reprocher aujourd'hui cette discrétion. Député, Président de l'agglomération Evry-Centre-Essonne, je me dois aussi de préserver une relation de qualité entre les élus de nos territoires. Il en va de l'intérêt général et des dossiers stratégiques qui nous sont communs (Hôpital, Genopole, Altis, Transports...).
J'ai été d'une loyauté absolue entre les deux tours, favorisant le rassemblement de la gauche et des écologistes et soutenant Michel NOUAILLE et son équipe. Comme je l'ai toujours fait.
Cependant, alors que j'ai réalisé un score de 59% à Corbeil-Essonnes en 2007 lors de ma réélection comme Député, que Carlos DA SILVA a été élu au Conseil général en mars 2008 en battant le Premier adjoint de Serge Dassault, je constate qu'une nouvelle fois une liste d'union conduite par un communiste échoue, certes de 27 voix, mais échoue cependant comme en 2001 et en 2008.
Je me dois de rappeler que depuis 1994, sur huit confrontations électorales, le PCF en a perdu sept (4 municipales, 3 cantonales). Si nous voulons demain, ensemble, gagner, il est temps de définir une nouvelle stratégie. Je constate que Jacques Picard, animateur des Verts, partage le même sentiment.
J'ai le regret de constater que les conditions de l'union (je pense au matériel de campagne du 2ème tour) et une forme de sectarisme à l'égard d'une personnalité du quartier des Tarterêts, Hatouma DOUCOURE, ont couté très chers en voix. La victoire était pourtant possible, elle était surtout indispensable pour les citoyens de Corbeil-Essonnes.
J'appelle donc chacun à abandonner la rhétorique d'un autre temps, à la lucidité et à la responsabilité.
Mon rôle de Député, c'est aussi de faire gagner la gauche. Comme à Évry, où je dirige une municipalité qui associe socialistes, verts et communistes...
Rédigé à 18h04 | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Rédigé à 18h02 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Je serai demain matin l’invité de Jean-Michel Apathie sur RTL à partir de 7h50.
Pour nous écouter en ligne, cliquez ici
Rédigé à 17h57 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Manuel Valls prend acte des résultats de l’élection municipale et appelle Carlos Da Silva à bâtir un nouvel espoir pour la gauche à Corbeil-Essonnes.
Manuel Valls, Député de la 1ère circonscription de l’Essonne (Evry-Corbeil), prend acte de l’élection de la liste menée par Jean-Pierre Bechter à l’élection municipale de Corbeil-Essonnes.
Il regrette que la gauche ne l’ait pas emporté alors qu’au soir du 1er tour la droite avait 520 voix de retard. Au final, elle s’impose, hier, une nouvelle fois, d’une très courte tête… 27 voix. Il mesure, ainsi, la tristesse des électeurs de gauche et l’amertume de tous ceux qui aspiraient au changement.
Même si la gauche a fait le plein de ses voix du 1er tour, elle n’a pas su élargir le rassemblement alors que la droite était plus désunie qu'en mars 2008. Le refus d’intégrer des personnalités de grande qualité comme Hatouma Doucouré, une campagne entre les deux tours ne mettant pas suffisamment en avant le rassemblement des différentes composantes, expliquent, sans doute, cette absence de dynamique. Les conditions de l’union de la gauche et des écologistes n’ont pas, suffisamment, répondu aux attentes des Corbeil-Essonnois.
Ce nouvel échec de la gauche en 18 mois démontre, cette fois encore, qu’un leadership de second tour assuré par le Parti communiste n’est pas en mesure, à Corbeil-Essonnes, de susciter l’élan nécessaire à la victoire. Il est donc essentiel de renouveler les protagonistes d’un duel qui s’éternise et s’enlise. Il appartient, dans ces conditions, à Carlos Da Silva - en lien avec les forces vives de la ville et dans un grand esprit d’ouverture- de bâtir un nouvel espoir pour la gauche et pour Corbeil-Essonnes.
En tant que Député, Manuel Valls réaffirme sa volonté, dans l’intérêt des Corbeil-Essonnois, de travailler - comme il l’a toujours fait - de manière constructive avec celui qui a désormais la lourde responsabilité de gérer la commune.
Il poursuivra, dans le même sens, le travail entamé avec tous les Maires des deux agglomérations (Seine-Essonne et Evry Centre Essonne), pour bâtir une Entente autour de projets déterminants comme le futur hôpital Sud-Francilien, Genopole, les transports, l’emploi et la formation, l’aménagement de Bords de Seine, le Cirque de l’Essonne, la politique culturelle…
Rédigé à 17h32 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Votation citoyenne, un succès populaire
Manuel Valls, Député-maire d’Evry, se félicite des résultats rencontrés par la votation citoyenne du samedi 3 octobre visant à sauver l’avenir de ce grand service public qu’est La Poste. Cette initiative a rencontré un vaste soutien populaire dans tout notre pays, succès qui s’est aussi concrétisé à Evry où les résultats sont sans appel :
· 1167 votants
· 1120 contre
· 44 pour
· 2 blancs
· 1 nul
Au cours de la semaine précédant cette votation, c’est toute la « société évryenne » qui s’est mobilisée sous l’impulsion des partis de gauche - notamment du Parti socialiste local - et des syndicats. Des centaines de signatures ont, ainsi, été recueillies.
Le Député de l’Essonne s’est également rendu au centre de tri d’Evry afin d’apporter son soutien au personnel de La Poste.
Face à cet incontestable succès populaire, Manuel Valls souligne sa volonté d’utiliser à l’avenir ce mode de votation novateur sur d’autres sujets essentiels, locaux ou nationaux, car le dispositif a démontré, symboliquement, sa capacité à renouveler et renforcer l’expression démocratique dans notre pays.
Enfin, il réclame la tenue d'un référendum sur l’avenir de ce service public essentiel dans la vie quotidienne des Français, hypothèse toujours exclue, jusqu'à ce jour, par le gouvernement.
Rédigé à 00h29 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Manuel Valls, Député de la 1ère circonscription de l’Essonne (Evry, Corbeil-Essonnes) salue le rassemblement de toute la gauche et des écologistes en vue du second tour des élections municipales de Corbeil-Essonnes, dimanche prochain.
En responsabilité et comme Député, il a pleinement contribué aux conditions de ce rassemblement. Cette union équilibrée et respectueuse de la diversité de la gauche permet désormais l’alternance et la mobilisation de tous les citoyens de Corbeil-Essonnes qui aspirent au changement.
Manuel Valls apporte son soutien le plus déterminé à Michel Nouaille et à Carlos Da Silva. Il appelle les électeurs à tourner, enfin, la page et à voter pour la liste qui représente l’espoir pour Corbeil-Essonnes.
Rédigé à 18h49 | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Au lendemain du 1er tour de l’élection municipale de Corbeil-Essonnes, Manuel VALLS, Député de la 1ère circonscription de l’Essonne (Evry-Corbeil), salue la belle et courageuse campagne de Carlos DA SILVA. Sa démarche, refusant toute démagogie, son projet, sérieux et innovant, son équipe, solide et ouverte, portaient une réelle volonté de tourner la page et de changer d’époque. A l’évidence, elle n’a pas été suffisamment entendue.
Ce scrutin, marqué par une abstention importante (52%), démontre, une nouvelle fois, comme en 2008, que l’alternance est possible. Elle exige un très large rassemblement de la gauche, des écologistes, des républicains et une mobilisation de tous les citoyens de Corbeil-Essonnes qui aspirent à ce changement.
Manuel VALLS soutiendra de toutes ses forces le rassemblement des listes de Carlos DA SILVA, de Jacques PICARD et de Michel NOUAILLE. Pour qu’il soit victorieux, il doit se faire sans volonté hégémonique et avec un grand esprit d’ouverture et de responsabilité.
Rédigé à 19h13 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
Retrouvez-moi demain matin à
A demain !
Rédigé à 19h02 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
J’étais hier à Marseille pour les Assises des militants des Bouches-du-Rhône. Je remercie Jean-Noël Guérini, Eugène Caselli, Jean-David Ciot ainsi que l’ensemble des élus et des militants présents. C’était un moment d’échange très convivial et très intéressant.
A bientôt !
Vous pouvez retrouver mon discours ci-dessous.
Chers amis, chers camarades,
Je suis vraiment très heureux d’être à vos côtés pour ce beau rendez-vous militant qui honore la fédération des Bouches du Rhône. Je remercie Eugène, Jean-David et l’équipe qui anime la Fédération, et bien sûr Jean-Noël, qui m’accueillent sur leur terre : les Bouches du Rhône, et Marseille cette ville populaire et chaleureuse…
Une ville que je ne quitte plus d’ailleurs, puisqu’il y a 15 jours j’étais reçu par les entrepreneurs et je reviens samedi prochain à l’invitation de mon ami Henri Jibrayel à sa fête de l’Estaque…
Marseille est une ville militante par excellence qui développe un militantisme chaleureux, courageux, convivial… Je suis sûr que pour ces Assises militantes, votre travail collectif a permis, dans la bonne humeur, de pousser encore plus loin la rénovation, tant attendue, de notre formation.
Mais, disons-le clairement, l’atmosphère marseillaise n’est pas celle qui prime en ce moment au PS. Il subsiste, aujourd’hui encore chez nous, un climat de crise et de suspicion… et ce pour le plus grand désespoir de nos militants et de nos électeurs et à la plus grande satisfaction de nos adversaires ou concurrents.
Pour ma part, je vous le dis avec beaucoup de conviction. Il ne faut plus revenir en arrière… Au soir de l’élection de notre Premier secrétaire, je m’étais moi-même exprimé avec force pour dénoncer les irrégularités et les fraudes. Elles étaient, elles sont toujours insupportables, inacceptables.
Et en responsabilité, j’ai décidé – nous avons décidé - de ne pas aller plus loin pour préserver notre Parti.
La responsabilité, est un principe qui engage le responsable politique dans le temps. Ne pas respecter cette contrainte contribue à brouiller les messages et à affaiblir sa crédibilité aux yeux des Français. Il faut donc s’y tenir et se tourner vers l’avenir.
Cette posture n’a rien à voir avec l’amnésie.
Je n’oublie rien, vous n’oubliez rien, NOUS n’oublions rien.
C’est la raison pour laquelle, je n’accepte pas les suspicions à l’égard de votre fédération qui a été – rappelons-le - celle qui a été la plus surveillée à l’époque !
Bref, cette page sombre de notre parti devrait être derrière nous et elle doit être le levier qui nous permettra de changer le fonctionnement de notre démocratie interne et notre relation aux Français.
Arrêtons donc de refaire constamment les matchs, qui mettent en scène les acteurs d’une génération qui devrait avoir comme priorité, comme préoccupation, le souci de transmettre le flambeau à la suivante.
Mes chers amis,
Ne nous y trompons pas : ces débats nous éloignent des Français… Je pourrai aussi évoquer l’affaire Clearstream où deux hauts responsables de l’exécutif, un ancien Premier ministre, l’actuel Président de la République, n’ont pas hésité à mobiliser les moyens de l’Etat, et les coups tordus, pour se détruire… D’ailleurs, le Chef de l’Etat a commis une faute grave en qualifiant de « coupables » des « présumés innocents », lui qui est le garant de l’indépendance de la Magistrature. Et je n’ai pas plus d’indulgence pour Dominique de Villepin. Décidemment, le débat public part à la dérive.
Ces affaires brisent le lien qui devrait unir le responsable politique aux Français… Il faut nous recentrer. Le rôle de la gauche, c’est aussi de réhabiliter la politique
Car l’urgence, pour nous, ce qui fait de nous, au fond, des militants, c’est l’attention que l’on porte à l’autre… Et force est de constater que les français souffrent….
L’urgence, c’est d’être à leurs côtés.
L’urgence, c’est d’être à l’écoute des préoccupations de celles et ceux qui s’inquiètent pour la survie de leur emploi et de leur niveau de vie face à une crise économique qui est dure avec chaque Français et impitoyable pour les plus modestes d’entre-eux.
L’urgence, c’est enfin d’incarner une alternative crédible à ce pouvoir qui définitivement n’apporte pas les solutions que réclament nos compatriotes.
Car il faut le dire, malgré le volontarisme présidentiel – accordons-lui au moins cela ! -, il y a une évidence aujourd’hui : un malaise profond s’installe dans notre pays. Notre société qui est pourtant si riche, mais aussi tellement injuste, loin de produire de l’espérance, fabrique, quotidiennement, du mépris, du déclassement et de la rancoeur….
A l’heure de la mondialisation, l’évolution prise par le capitalisme s’oriente, de fait, dans une direction où, au niveau individuel, les conditions du respect et de l’estime de soi sont considérablement meurtries. L’exigence de performance à outrance entraîne la destruction des réalités de la sphère privée.
C’est donc une société du mépris qui s’installe au détriment de l’espérance.
Car c’est bien le mépris de l’Homme qui est en jeu lorsque, un an après son effondrement global, le système affiche une santé insolente et que déjà les banques sauvées de la faillite se dépêchent de rembourser les gouvernements pour pouvoir à nouveau redistribuer des milliards d’euros ou de dollars à leurs dirigeants et traders méritants, au détriment des familles ou des PME, étranglées par la crise économique. Le système est en passe de se reproduire à l’identique et le G 20 – qui n’est certes qu’une première étape - n’aura évoqué ni la possibilité d’une taxe Tobin à l’échelle mondiale ni celle d’instituer une séparation entre banques commerciales et banques vouées à la spéculation. La quête de nouvelles valeurs susceptibles de créer un système plus respectueux de la personne humaine, promesse du début de la crise, semble pour l’heure infructueuse. Cela souligne l’urgence de mettre en œuvre une véritable gouvernance mondiale associant le FMI, l’OMC et l’ONU.
C’est le mépris de l’Homme qui est aussi à l’œuvre dans les relations de travail… L’exemple le plus criant est évidemment celui de France Télécom. La logique de l’optimisation économique entraîne des souffrances profondes qui peuvent broyer l’individu…
A mes côtés sur un plateau de télévision, le comédien François Cluzet interpellait, les yeux sincères et pleins d’une rage froide, une responsable du groupe en lui disant : « Qu’avez-vous fait au premier suicide ? Qu’avez-vous fait au deuxième suicide ? Qu’avez-vous fait au cinquième ?... Et… au 15eme ?... »…
Il aura fallu 23…
… 23 suicides, pour que la hiérarchie de France Télécom aveuglée par la logique de l’efficience comprenne, qu’il était temps de stopper cette course folle et que la rationalisation économique ne pouvait plus se faire au mépris de l’être humain.
De même encore, mépris du travail de l’homme, avec ces images de milliers de litres de lait - substance de vie par excellence–, répandus au sol comme une gifle à la face du monde pour crier toute l’absurdité d’un système de production…
Ces gestes désespérés ne sont pas à classer dans la rubrique des faits divers sans suite, ils doivent nous questionner sur le mode de société que nous voulons.
Dans ces conditions, il est peut être temps – à mi-mandat - de dresser un premier bilan de l’action de Nicolas Sarkozy
Le désormais célèbre « travailler plus pour gagner plus » sonne dorénavant comme un slogan bien creux… C’est même le pêché originel de l’ère Sarkozy : s’être fait élire sur le thème du pouvoir d’achat et ne pas démordre sur une mesure aussi injuste que le bouclier fiscal !
Car, malgré sa débauche d’efforts, ses emprunts à Jaurès ou Blum, malgré ses discours rassurants sur la moralisation du capitalisme, notre Chef de l’Etat échoue clairement en matière économique et sociale. Il ne propose ni une vraie politique industrielle, ni aucun cap véritable si ce n’est l’affaiblissement des services publics et la fragilisation des plus modestes.
En s’engageant vers la privatisation du service public postal, à l’image de ce qui a d’ailleurs été fait à France Telecom, le gouvernement affaiblit un acteur essentiel de la cohésion sociale sur nos territoires. Embrigadé – lui aussi - dans la logique de la sacro-sainte efficience économique, il fait le choix de privilégier la rentabilité immédiate, au lieu de la qualité du service public ! Cette décision mérite notre mobilisation le 3 octobre : celle de notre parti, de nos militants, mais également celle de toute la Gauche !
Par ailleurs, la même philosophie transpire de nombre de ses réformes : ne pas compromettre les positions des plus aisés, conforter la rente, même si cela doit se faire au détriment des plus modestes. C’est le cas du bouclier fiscal, c’est le cas du forfait hospitalier et c’est le cas – dernier exemple en date – pour les salariés en difficultés avec ce projet visant à imposer les indemnités journalières, versées par la Sécurité Sociale à ceux qui auraient le tort d’avoir été victimes d’un accident du travail…
J’avoue chers amis, bien que n’étant pas tout à fait novice en politique – on me dit « jeune », c’est gentil… - … Je reste parfois sans voix – rassurez-vous ça ne dure qu’un instant !- devant ces idées de la droite parlementaire et du très « moderne » Jean-François Copé, idées qui fleurissent dans un contexte de crise généralisée…
Mais comment font-ils ?…..
Cela m’amène à évoquer un autre type de sécurité, celle qui concerne chacun de nous – et, en majorité, les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus modestes-, celle qui concerne leur chair, leurs biens, leurs libertés…
Car, même si je ne suis pas favorable – vous le savez ! – à l’anti-sarkozysme forcené, je ne peux m’adresser à vous sans pointer du doigt l’échec de Nicolas Sarkozy en matière de lutte contre les violences. Et vous connaissez ma fermeté sur ces questions…
Il faut dire aux Français que les violences physiques ont augmenté de plus de 46% depuis 2002, que la délinquance des mineurs, les vols avec arme à feu et les braquages de commerces ne cessent d’augmenter. Plus grave, les menaces changent, les délinquants se professionnalisent, les phénomènes de bandes pullulent, Internet et le téléphone portable se transforment en outil de petite criminalité…
Et je pourrais évoquer aussi les violences infra-familiales et celles que subissent notamment les femmes.
L’activisme du Chef de l’Etat sur les sujets qui choquent les Français est donc parfois le bienvenu, mais sa politique reste très largement superficielle et le fond de la question n’est pas réglé. C’est son bilan – depuis 2002… 2002 ! - qui est bien en cause.
Là aussi ne soyons pas hypocrites et sortons des postures idéologiques confortables. Il faut de la sanction. Tout est une question de curseur. Elle est, paradoxalement, un des leviers de rétablissement de l’autorité républicaine. Je dis paradoxalement parce que, traditionnellement, notre héritage idéologique nous conduit à confondre autorité et répression. Un des éléments de renforcement de l’autorité républicaine est bien la réaffirmation de l’ordre.
Et dans ce cadre, nous n’avons pas à rougir des outils que nous avons forgés, depuis le virage idéologique du colloque de Villepinte, nous avons posé les bases d’une politique de sécurité de gauche. La police de proximité, mesure emblématique, n’aurait jamais due être supprimée.
Le lien de confiance entre la police et les citoyens est aujourd’hui atteint. Il faut donc recréer cette police des quartiers qui connaît son territoire, affecter les personnels les plus expérimentés sur les zones les plus sensibles. Eux seuls peuvent tisser ce lien de confiance qui les unit à une population qui connaît leur visage, eux seuls – en partenariat avec tous les autres acteurs : police nationale, justice, éducation, élus locaux, associations, bailleurs – peuvent rétablir l’autorité.
Pour autant, malgré mon jugement sévère sur ce bilan de mi-mandat, sur ces échecs réels, sur l’absence de vraies réformes, je ne veux pas commettre l’erreur de l’enfermement… Je ne veux pas me laisser entraîner dans la vision binaire et conflictuelle dans laquelle beaucoup se complaisent et qui fait les affaires florissantes de Nicolas Sarkozy… Je veux, au contraire, lui opposer, une conception apaisée de la politique, une vision précise et responsable de l’avenir sur la base d’une « éthique de la vérité »
Nous devons adresser aux Français un discours de gauche crédible, qui ne soit pas dans l’excès ni dans l’outrance, mais toujours dans cette vérité.
C’est pour cela, par exemple, que j’ai soutenu le projet de taxe carbone. Tout simplement parce qu’il s’agit d’un sujet considérable : du seul véritable enjeu à l’échelle de l’Humanité ! Il s’agit de la sauvegarde de la planète et de la survie de l’espèce humaine. Nous avons donc, plus que jamais, le devoir de dire la vérité aux Français sur cette contribution climat énergie. Oui, elle est nécessaire ! Oui il faut changer notre modèle de développement. Et à quelques semaines du rendez-vous de Copenhague, l’absence d’un quelconque volontarisme au G20 est très inquiétant. Toutefois, il faut, encore et toujours, être précis et c’est de cette manière que j’envisage le rôle de l’opposition. L’erreur de Nicolas Sarkozy aura été de ne pas suivre les recommandations de la commission… qu’il a lui-même nommée !... Allez comprendre… Aussi, cet impôt écologique est devenu, aux yeux de nos compatriotes, une taxe antisociale. Et puis, la version allégée retenue comporte un grand nombre d’écueils et contribue malheureusement à la rendre inefficace ! Une taxe à 32 Euros était un vrai pas en avant. Ce niveau aurait pu contribuer à une refonte de notre système de fiscalité qui pèse trop sur le travail.
C’est ce type d’opposition que je revendique, encore une fois ! Une opposition responsable, juste et ambitieuse, reflet d’une gauche moderne et ouverte, force de propositions…
C’est cette opposition là, aussi, que nous tentons de mettre en œuvre, ensemble, au sein du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et au Sénat… Permettez-moi de saluer au passage le travail de mes collègues députés Henri, Michel, Sylvie, mais aussi de mes amis sénateurs : Roland, Samia, sans oublier Jean-Noël. Nous nous retrouverons d’ailleurs dans quelques jours à Toulouse à l’occasion de nos journées parlementaires…
Nous avons, ainsi, inscrit 3 propositions de loi dans le cadre de notre journée parlementaire réservée, le 15 octobre prochain. Ce jour là, nous proposerons et nous nous battrons sur trois textes visant à :
1. encadrer les politiques de rémunérations des dirigeants d’entreprises, pour les rendre plus justes et plus transparentes
2. protéger les consommateurs, via des actions de groupe, supprimer les « crédits revolving » et encadrer les crédits à la consommation qui noient les ménages surendettés …
3. demander d’urgence la mise en place d’un référendum d’initiative populaire…
Je suis, bien évidemment, de ces trois combats qui répondent concrètement aux problèmes des Français…
Mes chers Amis… j’ai envie de vous proposer quelque chose… et si l’on renouait avec les victoires ? Assez des échecs ! Assez des atermoiements ! Assez des flagellations ! Nous sommes l’une des forces politiques les plus importantes de ce pays, nous l’avons construit, nous lui avons apporté le progrès ?
Mais, on l’a tellement invoqué cette trilogie : « rénovation !», « refondation !», « changement ! »… Je reconnais que ces mots trop prononcés se sont vidés de leur sens … Alors remplaçons la par une autre trilogie, concrète celle-ci et pas incantatoire ! « Projet ! » , « Primaires ! » et « Alliances ! ».
Oui mes camarades, je le dis souvent nous parlons une langue morte, c’est-à-dire une langue qui appartient à d’autres temps…
Pour être audibles il nous faut repenser les fondamentaux de notre projet.
Car il ne suffit pas de vouloir poser des digues contre un océan de réformes sans vision globale, il ne suffit pas non plus de vouloir reconstruire tout à l’identique, avec un rétroviseur idéalisé, nous ne somme plus dans les années 80 ou 90 …
Il est urgent aujourd’hui de nous rénover, de réinventer un logiciel en phase avec le monde réel, de travailler, dès maintenant, à un projet d’avenir et de gouvernement…
Avant toute chose, dans cette période de flou généralisé où les clivages se brouillent, il est urgent et plus que jamais nécessaire de rappeler les différences essentielles entre la droite et la gauche.
Chers camarades,
Ce qui fonde notre différence, repose, d’abord, sur la manière d’appréhender la notion d’égalité. Pour la droite, les inégalités sont naturelles, la conséquence de différences innées entre des individus presque abstraits. Ca n’est pas notre vision ! Ca n’est pas notre fibre !
Pour la gauche, au contraire, l’inégalité est sociale, étroitement liée au milieu dans lequel l’individu évolue. Mais pour autant ça n’est pas la négation de l’individu et de son libre arbitre puisque nous considérons que l’individu est le fruit de la société et le fruit de lui-même…
Voilà « LA » distinction fondamentale qui sépare une pensée de droite et une pensée de gauche. Et même si, cette opposition n’est pas pure et parfaite, elle reste le socle d’une action politique bien différente.
A droite, la responsabilité individuelle. A gauche, la justice sociale. Ensuite, et encore une fois – de grâce ne soyons pas simplistes -, tout est question de curseur….
Forts de cette ligne directrice, il nous faudra, ensuite, changer le regard pessimiste que nous portons sur le monde.
Trop longtemps, la gauche – et en particulier la gauche française s‘est enfermée dans une forme de pessimisme social… Un sentiment de peur et d’auto protection vis à vis d’un libéralisme systématiquement menaçant… sans regarder la réalité en face, sans accepter de s’adapter… et en cessant, à jamais, de susciter le désir et l’espérance ! Pourtant, sans renoncer à nos utopies, en les dessinant « plus modestes et moins ruineuses », en posant un autre regard sur la mondialisation et sur l’entreprise et donc sur le rôle de l’Etat, sans jamais lâcher aucune de nos valeurs, sans renoncer à la dénonciation de l’absurdité de l’économisme, nous avons les moyens de fédérer, de donner de l’espoir, de proposer une vraie et belle alternative à la droite !
Alors oui laissons tomber le prestige et le grandiose !
Car choisir, c’est renoncer. Mais pour avancer, il faut choisir. Alors choisissons ensemble et allons vers « l’optimisme du possible » Proposons aux militants, aux socialistes, aux sympathisants de gauche et à tous les Français, à ces hommes et à ces femmes déçus de la politique et parfois même désespérés, un chemin alternatif, réaliste, cohérent mais juste et ambitieux pour la France !
Laissons tomber les prétentions universelles, pour nous occuper de l’épanouissement individuel… Offrons à chacun le meilleur horizon des possibles, en nous saisissant des opportunités de la société de marché, en accompagnant le progrès mais sans jamais renier notre talisman, celui que l’on doit chérir à jamais : la justice sociale.
[Retraites – Ecole – Entreprise – Fiscalité (réforme fiscalité locale + fusion IR/CSG) - Etat (vraie décentralisation) – Dépendance (2 à 3 points de PIB) – Déficits Publics]
Chers Amis,
L’autre clef du changement tient à l’impératif selon lequel nous avons besoin sur le plan organisationnel, plus que jamais, d’un parti socialiste ouvert, rénové, modernisé. Ces mots sont encore trop faibles. Nous sommes à la fin du cycle ouvert par le Congrès d’Epinay en 1971 et nous savons, tous, qu’il nous faut construire notre propre dépassement.
Dans ce contexte, vous l’aurez compris les primaires sont le seul instrument capable de donner au candidat issu de la gauche l’élan nécessaire qui le conduira à la victoire.
Face à une droite unie derrière Nicolas Sarkozy qui, grâce aux soutiens des chasseurs de CPNT et de la droite souverainiste et anti-immigrés du MPF, peut obtenir en 2012 un score avoisinant 35 ou 40% dès le premier tour, nous avons plus que jamais besoin d’union à gauche. Voilà pourquoi il est nécessaire que tous les partis ne se reconnaissant pas dans la politique menée par Nicolas Sarkozy et son gouvernement, participent à ces primaires ouvertes.
Et n’ayez pas peur ! Oui, elles vont changer le rôle du militant qui se fera davantage passeur et ambassadeur des idées de son parti. Il devra aller convaincre et séduire 4, 5 millions d’électeurs…. C’est un défi incroyable ! Et cela ne dépossède pas le parti de son rôle d’intellectuel collectif. Elle va révolutionner la vie partisane de notre pays.
Cette idée des primaires, d’ailleurs, nous la défendions déjà dans le cadre de « La ligne claire » avec Gérard Collomb et Jean-Noël…
C’est donc le 1er octobre que vous aurez à vous prononcer sur cette question mais aussi sur les autres comme le non cumul des mandats et la commission d’éthique. Quoiqu’il en soit ce vote n’est qu’une étape, il faudra aller beaucoup plus loin…
Vous l’aurez compris, nous aurons très vite à nous dépasser. Se dépasser, ça n’est pas disparaître, c’est grandir. Et la cité phocéenne a été aux avant-postes de la question des alliances grâce aux ateliers d’été d’Espoir à Gauche, animé par mon ami Vincent Peillon, sous la houlette de Patrick Menucci. Que n’avions-nous pas entendu ? « Alliance avec le Modem »… Nous étions tous comparés à ces déserteurs qui quittent le champ de bataille et renient leurs valeurs… Je me réjouis que cette idée « subversive » soit reprise, désormais, par Martine et François…
Oui, tout refus de dialogue démontre un sectarisme qui est la plaie de notre vie politique… et parfois du PS. François Bayrou mène un combat courageux contre la droite. Il demande à débattre du fond. Ayons confiance en la force de nos idées. La gauche, seule, ne peut pas gagner et notre responsabilité, historique, c’est de tourner la page du Sarkozisme.
Et si nous voulons gagner, nous devrons assumer jusqu’au bout cette volonté de rassemblement plutôt que de nous livrer aux combinaisons opportunistes le soir du 1er tour…
Par ailleurs, -petit travers bien de chez nous…-, seul notre famille est capable de créer des débats interminables autour de la bonne façon de gagner. On échafaude alors des théories très audacieuses mais toujours fumeuses afin de déterminer le tiercé gagnant : « alors en 1, le projet, en 2, le leader et en 3, les alliances… euh pardon, à moins que ce ne soit… en 1, les alliances, en 2, le projet et en 3, le leader…. Ah non, c’est en 1, le leader…. ».
Bref ! J’ai une proposition à vous faire… Faisons tout en même temps, car il y a du pain sur la planche !
A cet égard, les élections régionales seront l’occasion d’approfondir ce travail.
Toutes et tous sommes conscients du travail remarquable qu’ont mené les différents présidents de région socialistes au cours des cinq dernières années. Ils ont, dans un contexte difficile, assumé leurs responsabilités avec brio quand le gouvernement délestait l’Etat de ses compétences sans leur donner les contreparties financières en retour. Ils ont été un contrepouvoir solidaire et responsable face à la droite. Permettez-moi d’ailleurs de saluer en particulier le travail et la créativité de Michel VAUZELLE pour la région Provence Alpes Côte d’Azur.
Rappelons aussi que, de manière générale, ce travail a été mené avec l’ensemble de nos partenaires de gauche et que ce n’est qu’unis, que nous gagnerons à nouveau.
Mais nous savons, par ailleurs, que, même si nous pouvons regretter le souhait de nos partenaires écologistes de ne pas faire de listes communes dès le premier tour alors qu’ils ont cogéré pendant cinq ans avec nous la plupart des exécutifs régionaux, au second tour, nous serons rassemblés pour battre la droite.
Alors, allons à cette échéance avec dynamisme et enthousiasme et faisons de ce scrutin la première étape du redressement de la gauche !
Chers Camarades,
J’aime ce parti, cela fait 30 ans que j’y consacre ma vie, je suis persuadé que collectivement nous pouvons encore représenter un espoir. Mais cela nous oblige à un formidable travail sur nous-mêmes, à beaucoup d’audace… J’aime ce pays quand il incarne la justice sociale, la liberté, le « vivre ensemble » et je considère, comme Clemenceau ou Mendès-France, la République comme « une idée toujours neuve ».
Vous pouvez compter sur moi pour être un des acteurs engagés de ce redressement et je sais pouvoir compter sur vous et sur tous les socialistes des Bouches du Rhône pour écrire une nouvelle page de l’histoire de la Gauche française, du camp du progrès et des Républicains… pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays.
Rédigé à 14h06 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Rédigé à 13h10 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Retrouvez mon intervention d'hier matin sur Radio Classique :
Rédigé à 13h04 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Retrouvez moi ce soir à partir de 22h40 sur France 3 dans l'émission "7 à voir" animée par Samuel Etienne.
Bonne soirée et bon dimanche !
Rédigé à 16h12 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Alors que le Ramadan touche bientôt à sa fin, je tiens à remercier très sincèrement les nombreuses familles de la circonscritpion qui m'ont invité aux ruptures du jeûn.
Je pense notamment à la famille de Monsieur Bakari Kassim et sa fille Bahya à Corbeil.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir ces moments très conviviaux.
Rédigé à 19h34 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Retrouvez la vidéo de mon intervention dans l'émission "Les questions du mercredi" sur France Inter :
Rédigé à 10h46 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Sachez aussi que je serai l’invité de l’émission d’Arlette Chabot « A vous de juger » ce jeudi 17 septembre à 20h30 pour débattre en direct avec Daniel Cohn-Bendit et Claude Allègre.
A bientôt.
Rédigé à 14h39 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Retrouvez mon interview sur Le Parisien.fr, en cliquant ici
«On nous a volé la victoire», disiez-vous au lendemain de l'élection de Martine Aubry. Considérez-vous que c'est toujours le cas?
J'ai lu le livre qui confirme évidemment et malheureusement nos intuitions de la soirée du 2e tour. J'avais exprimé avec force mon malaise et ma colère – que certains n’avaient pas compris - face à des pratiques qui avaient faussé incontestablement le scrutin. Ces journalistes apportent de nouveaux éléments. Cependant, il faut tourner la page.
A l'époque vous vouliez porter plainte, pourquoi ne pas l'avoir fait ?
Ce que démontre le livre, c'est que le parti socialiste est malade, qu'il souffre d'une crise d'identité, de leadership, qu'il doit trancher sur ses alliances et qu'il doit se régénérer.
Je pense aux militants, sympathisants, à nos électeurs, plus largement aux Français, qui veulent une alternative crédible à Nicolas Sarkozy. Ce qui m'importe aujourd'hui, c'est de préparer l'avenir. Si je suis candidat à des élections primaires pour l'élection présidentielle de 2012, c'est parce que je pense que notre priorité est de faire en sorte que la gauche se réconcilie avec les Français. Les primaires ouvertes et populaires qui devraient être confirmées au conseil national de samedi, et que les militants devraient approuver le 1er octobre prochain - ces primaires que nous avons imposées à Martine Aubry et à la direction - doivent permettre de régénérer le parti socialiste par la participation de millions de citoyens de gauche.
Ne craignez-vous pas que le PS garde cette image de parti en guerre interne ?
Ce qui s'est passé il y a un an oblige à ce que les mots 'rénovation' ou 'changement' ou 'éthique' s'imposent dans les actes. Au fond, ce que dit le livre, je l'avais dit, c'est que dans notre parti des gens ne se parlent plus, ne s'aiment plus. Comment donner envie aux Français si nous-mêmes nous nous livrons à des conflits ? Il faut que les règles soient extrêmement claires et transparentes. La seule exigence, c'est qu'on tire toutes les leçons pour le PS qui est la seule formation à donner la parole aux militants...
Qui leur donne la parole mais qui contourne leur vote...
Revenir en arrière ne servirait à rien. Au lendemain des européennes, alors que dans tout autre pays, un dirigeant politique aurait démissionné, nous avons tous dit, et moi avec, qu'il ne fallait pas en rajouter à la crise. Ces attitudes sont dépassées et elles sont aussi, d'une certaine manière, le symbole de dirigeants qui ont failli. Je plaide pour que cela éclaire les militants sur la nécessité d'un changement massif à tous les niveaux.
Martine Aubry doit-elle démissionner ?
Je n'ai pas dit cela. Elle est la première secrétaire, elle doit mettre en oeuvre cette rénovation. N'ajoutons pas de la crise à la crise.
Sa légitimité est-elle entâchée par les révélations de ce livre ?
Il faut en finir avec les batailles stériles, les Français attendent beaucoup de nous sur l’économie, le chômage, l’éducation, l’écologie... pour tourner la page du sarkozysme. J'ai un devoir de responsabilité. Je suis parlementaire, maire, un responsable du PS, candidat à l'élection présidentielle, je ne vais pas ouvrir des crises de légitimité et revenir en arrière. Martine Aubry paie et a payé les conditions de son élection. Soyons honnêtes, nous avons payé collectivement le calamiteux congrès de Reims.
Dans le cadre de ces primaires ouvertes, ne craignez-vous pas que certaines forces de gauche vous rient au nez, mettant en doute les capacités du PS à organiser une consultation fiable ?
Le PRG, les amis de Jean-Pierre Chevènement sont prêts à participer mais soyons lucides, ni les Verts ni le Modem ni le PC n'ont fait état de leur volonté de participer. Mais l'alternance doit se faire autour du parti socialiste. Pour aller vers une grande force de gauche démocrate, le PS ne doit pas faire preuve de morgue. Et ceux qui prônent le dialogue, qui ont imposé les primaires, ont une légitimité pour poursuivre cette rénovation.
Ni Martine Aubry ni Ségolène Royal ne prendront la tête de ce rassemblement, selon vous ?
Je ne délivre pas les bons points et les passeports. Mais je pense qu'est venu le temps d'un changement de génération et de pratiques.
Les militants indécis ne vont-ils pas rejoindre Jean-Luc Mélenchon ou les Verts ?
Nous avons perdu beaucoup de militants depuis la présidentielle. On m'a reproché de dire que le PS parle une langue morte... Mais je ne veux pas qu'on nous ramène à cette querelle et qu'on refasse le débat de l'après 21 novembre. Leadership, alliance, projet, identité, changement d'organisation et de pratiques, tout se tient.
Si quelqu'un veut prendre la responsabilité de refaire ce qui s'est passé il y a un an, c'est un inconscient.
Quelle ambiance y aura-t-il au conseil national, samedi ?
Grave ! Ne nous faisons pas d'illusion. Après La Rochelle qui a semblé un moment de répit, parce que Martine Aubry avait enfin entendu notre message sur les primaires, nous sommes ramenés à ce qui a été dévastateur.
Faut-il repousser la consultation du 1er octobre ?
Je ne le crois pas. Repousser toute phase de rénovation serait au contraire un signe négatif. Le pire danger qui guette le parti socialiste, c'est le repli sur lui-même et sur ces pratiques dont nous avons parlé.
Rédigé à 19h20 | Lien permanent | Commentaires (19) | TrackBack (0)
Bonjour,
Je serai demain l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC info à 8h30 et vous pourrez ensuite me retrouver à 17h30 sur France 5 dans l’émission « C à dire ?! » animée par Thierry Guerrier.
Pour retourver l'émission de Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici
Pour revoir l'émission "C à dire", cliquez ici
Rédigé à 19h37 | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Bonjour,
J’étais aujourd’hui l’invité de 13 heures 15 le dimanche, émission de Laurent Delahouse. J’ai eu le plaisir d’échanger avec le comédien François Berléand.
Vous pouvez revoir cette émission en cliquant ici
Rédigé à 19h27 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Depuis ce week-end, le débat s’est emballé sur la taxe carbone. Un sentiment de confusion s’est installé à propos de la position des socialistes après les déclarations de Ségolène ROYAL et de Martine AUBRY. Le gouvernement, pour sa part, reste très flou sur son projet. J’ai eu l’occasion de m’exprimer clairement au Grand Jury RTL-Figaro-LCI ce dimanche 30 août. Je veux y revenir.
De quoi parle t-on ?
D’un enjeu considérable, peut-être même, à l’échelle de l’humanité, du seul et véritable défi que nous devons affronter : la sauvegarde de la planète et donc la survie de l’espèce humaine. Progressivement, une prise de conscience a eu lieu et chacun reconnaît qu’il nous faut changer nos comportements et, au-delà des discours, passer aux actes. La taxe carbone, ou contribution climat-énergie, est un des outils qui doit nous permettre de lutter contre le réchauffement climatique.
De quoi s’agit-il ?
Il s'agit d'instaurer une taxe sur chaque tonne de CO2 émise par la combustion d'énergie fossile dans les secteurs du transport et de l'habitat.
La taxe carbone doit rendre la consommation d'énergies polluantes plus coûteuse en France afin d'inciter les ménages et les entreprises à changer leurs habitudes et leurs comportements.
Plus le montant de la taxe carbone sera élevé, plus les répercussions seront importantes pour les Français. Un niveau de 15 euros la tonne est ainsi susceptible de renchérir de 3 centimes le prix du litre de sans plomb. A 32 euros, il faudra compter sur une hausse de 7 à 8 centimes. Le rapport du comité d’experts sur le CCE (Contribution Climat Energie) présidé par Michel Rocard était très clair sur ce point : pour que la taxe soit efficace, il faut qu’elle soit, au minimum, de 32 euros par tonne de CO². La taxe est amenée à augmenter chaque année, jusqu’à 100 euros la tonne de CO² en 2030 pour atteindre les objectifs français de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si on démarre plus bas, comme semble le suggérer le gouvernement, on n’atteindra jamais cet objectif.
Nous devons donc dire la vérité aux Français :
Evidemment la nécessité d’une politique internationale à ce sujet s’impose,
La France doit vite donner l’exemple alors que la plupart des candidats à l’élection présidentielle en 2007, dont Ségolène ROYAL, avaient signé le pacte de Nicolas Hulot dans lequel l’instauration d’une contribution climat-énergie figurait en bonne place. Cette fiscalité, doit aussi intégrer, à mon sens, comme le préconisait le Grenelle de l’environnement, la consommation d’électricité et notre programme électronucléaire car il ne s’agit pas de se limiter uniquement aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) quand bien même elles seraient la principale source d’émissions polluantes. Nous avons la responsabilité d’inciter aux économies d’énergie car nous savons bien que nous entrons dans une période où les coûts écologiques et sociaux vont frôler le seuil d’alerte.
Le marché ne pourra pas résoudre seul le problème de la pollution, de la sécurité alimentaire ou de l'épuisement des ressources. Plus que jamais l'intervention collective est nécessaire. Il faut instituer une nouvelle gouvernance de la mondialisation qui réunira les Etats, les ONG, les collectivités locales, et les citoyens. C’est bien l’enjeu du sommet de Copenhague.
Il est vrai que ces décisions sont difficiles à prendre car, facteur supplémentaire de complication, il faut les imposer en pleine crise financière et économique. Il va de soi que la taxe carbone doit être à une hauteur suffisante. Mais elle ne doit pas pénaliser les ménages modestes qui sont obligés d’utiliser leur voiture du fait de leur éloignement des centres urbains ou de leur emploi, faute de transports collectifs suffisants. C’est pourquoi je suis favorable à un mécanisme de bonus-malus permettant d’introduire une modulation de la taxation en fonction des comportements, d’avoir des effets redistributifs entre les ménages et de garantir la neutralité d’une telle mesure pour les familles modestes et les classes moyennes. Il faut dans les prochaines semaines se mettre d’accord sur l’évolution programmée dans le temps de son niveau et sur ses modalités précises.
Il ne faut pas que cette taxe apparaisse enfin comme un moyen de remplir les caisses vides de l’Etat. Elle ne peut se substituer à la suppression de la taxe professionnelle ni être prétexte à un transfert de charges des entreprises vers les ménages. Son produit doit être exclusivement affecté aux investissements nécessaires pour soutenir les énergies renouvelables.
Moderniser notre pensée, bâtir une alliance durable avec les écologistes, dire la vérité aux Français, tenir compte de la réalité du monde et de la société nous obligent, à aborder ce débat avec sérieux et esprit de responsabilité.
Propositions
En compensation des prélèvements, l’Etat devra reverser l’intégralité des recettes issues de la taxe carbone sous forme de mesures d’accompagnement social ou d’investissements pour favoriser la mutation énergétique. Ce soutien pourrait se fonder notamment sur des outils tels que :
- des aides directes et des compensations spécifiques à destination des ménages modestes et des entreprises qui ne disposent pas de possibilité d’adaptation ou pour lesquels les coûts de la mutation énergétique seraient trop importants.
- des aides ciblées sous la forme de « chèques transports » pour les habitants et les entreprises des zones rurales dans lesquelles les réseaux de transports en commun sont moins développés.
- des allégements de fiscalité et de charges pesant sur les ménages modestes, dont la part des consommations énergétiques dans le budget est la plus importante.
Rédigé à 17h20 | Lien permanent | Commentaires (43) | TrackBack (0)
Je serai demain soir l’invité du Grand Jury RTL à 18h,
Bonne soirée à tous
Si vous souhaitez écouter l'émission, cliquez ici
Rédigé à 20h20 | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Retrouvez dans l’Express cette semaine (pages 8 à 12) un entretien sur la rentrée politique et les enjeux à
venir. Cliquez ici !
A bientôt
Rédigé à 11h32 | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Rédigé à 12h10 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Les obsèques de Valérie Atlan se dérouleront mardi 28 juillet à 11 heures, au Cimetière Parisien, 45 avenue Marx Dormoy 92220 Bagneux.
J'invite celles et ceux qui la connaissaient à s'y rendre.
Rédigé à 18h17 | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Retrouvez mon entretien publié ce jour par le quotidien espagnol El Pais. Pour accéder à sa version sur le site du journal, cliquez -> là <-.
El hombre que ha desatado
una tormenta en el Partido Socialista francés (PS) y que navega (cómodamente)
por ella se llama Manuel, tiene 47 años y habla perfectamente español y
catalán. Nació en Barcelona; su padre, Xavier, fue un pintor reputado que a finales
de los cuarenta emigró a París, y él, Manuel Valls, pasó muchos veranos de la
infancia ("y muchos inviernos") en Barcelona. El parlamentario y
alcalde de Evry desde 2001 anunció hace unas semanas que se presentará a las
futuras primarias socialistas destinadas a elegir al oponente a Nicolas Sarkozy
en las elecciones presidenciales de 2012. Lleva meses denunciando la calamitosa
situación del PS, su necesidad de desembarazarse de lo que queda de herencia
marxista y de transformarse, incluso con otro nombre y otras siglas. Hace una
semana recibió en su Blackberry
una carta de la primera secretaria del partido, Martine Aubry que le ordenaba,
más o menos, esto: "Cállate o vete del partido". Su respuesta vino a
decir: "Ni me callo ni me voy".
Pregunta. ¿Esperaba la carta?
Respuesta. No, porque Martine Aubry
me propuso, tras las elecciones europeas, entrar en la dirección del partido. Pero no vi verdadera intención de cambio. No acepté. Pero no me esperaba
esa carta. Nunca,
en la historia del PS, un secretario general ha enviado a un dirigente del
partido un mensaje así, diciendo "te callas o te vas".
P. Era una carta muy dura...
R. Sí. Decía cosas como
"si piensas verdaderamente lo que dices, te tienes que ir", "al
partido se pertenece para servir, no para servirse de él". Yo sé lo que es
la disciplina del partido. He sido militante desde los 17 años. He tenido
muchísimos cargos. En el Parlamento he sido disciplinado con la consigna de
voto, aunque no haya estado de acuerdo. Pero
ahora no hay decisiones a las que ser fiel, no hay un verdadero debate. La gente percibe que este
partido no parece preparado para gobernar.
P. ¿Pensó en dimitir?
R. Jamás.
P. ¿Por qué asegura que el PS
está herido de muerte?
R. Porque, por primera vez en
su historia, no representa ninguna esperanza. Aunque el problema viene de
lejos.
P. ¿De dónde?
R. Desde la caída del Muro de
Berlín, la izquierda europea tiene problemas para articular un proyecto global
y coherente. La existencia del bloque soviético le permitía presentar la
versión buena o luminosa de la izquierda frente a la fuerza oscura del
comunismo. Era el punto de equilibrio. Ahora, frente al capitalismo, el sentido
mismo del socialismo europeo se ha ido perdiendo. Porque pensar en otro tipo de
sociedad que no sea capitalista no tiene sentido. Así lo pienso yo.
P. ¿Y el socialismo francés?
R. Por un lado, la
socialdemocracia no ha sabido responder a lo que vivimos. Por eso, en plena
crisis del capitalismo, la derecha gana las elecciones europeas. En el
socialismo francés existe además una especie de nostalgia de una alternativa al
capitalismo. El fracaso planetario del comunismo ha hecho que la izquierda
francesa haya caído en una especie de pesimismo social, angustiada ante los
cambios, con una visión siempre triste del futuro. No hemos sabido tampoco
modernizarnos, desde el punto de vista teórico, como los socialistas alemanes,
o los españoles, o los ingleses. Somos capaces de gobernar de una forma
realista: cambiamos la siderurgia, cerramos minas si hace falta, convertimos
París en una capital financiera, pero...
P. ¿Pero?
R. No somos capaces de asumir
teóricamente lo que luego hacemos cuando gobernamos. Con Lionel Jospin en el
poder, privatizamos muchas empresas. Pero luego no aceptamos del todo el papel
de la nueva economía. Además, la presión de la extrema izquierda acompleja a
algunos socialistas franceses.
P. ¿Y cuál es el papel de la
izquierda en una sociedad capitalista y que siempre será capitalista?
R. La lucha contra las
desigualdades. Para la izquierda, las desigualdades provienen de injusticias y
defiende movilizar toda la maquinaria del Estado para corregirlas. La derecha
es más fatalista. Esto se ve en la educación. Ahora mismo es más difícil para
el hijo de un obrero en Francia acceder a una gran escuela de élite que hace 30
años. En Francia hay tres campos en los que la izquierda debe apostar fuerte:
la escuela, los guetos en los suburbios y la convivencia social entre todos los
grupos étnicos y sociales.
P. ¿Y cómo se incorpora eso en
el Partido Socialista?
R. Somos un partido de
alcaldes (París, Lyon, Estrasburgo, Lille...), de presidentes de regiones.
Sabemos gobernar. Con sentido práctico, con visión realista de la sociedad,
respecto a la empresa, la seguridad, la inmigración. La gente confía en nosotros
para que les gobernemos en las ciudades y en las regiones. Pero cuando se trata
de gobernar el Estado, la cosa cambia. Tenemos una crisis de liderazgo. Hay que
transformarse completamente. Porque si no, podemos desaparecer. En Francia, la
vida política es así, tremenda. Y una de las maneras de transformarse es
abriendo el partido con unas primarias que, como en Estados Unidos, convoquen a
militantes y simpatizantes, al mayor número de gente que vote.
Rédigé à 18h56 | Lien permanent | Commentaires (18) | TrackBack (0)
Retrouvez mon intervention de ce jour dans le dossier du JDD sur l'analyse de BHL concernant la situation du PS. Pour la retrouver en ligne, cliquez ici.
Touché, mais pas coulé. Le navire socialiste prend
l'eau - personne ne le conteste - mais l'équipage lutte contre le naufrage.
Dans la confusion sans doute. Et parfois même dans la nervosité. Mais c'est là
la marque de l'imminence du danger et la preuve d'énergies qui se tendent. Non,
le PS n'est pas (encore) tout à fait mort! Il survivra même à la tempête si,
fidèle à sa boussole, il sait réviser son cap, changer sa voilure et modifier
le fonctionnement à son bord.
De leur congrès fondateur, en 1905, à celui d'Epinay, en 1971, les socialistes
ont déjà montré qu'ils pouvaient s'adapter aux évolutions de leur temps pour
mieux les infléchir. Nous sommes aujourd'hui à une nouvelle charnière de notre
histoire d'où peut naître le pire comme le meilleur. Si nous ouvrons notre
parti sur la société en organisant des primaires et si nous régénérons notre
projet à la source des expériences locales et des réflexions de nos think
tanks, nous aurons les moyens de battre la droite dès 2012.
Elus, militants, sympathisants et intellectuels, ils sont nombreux, prêts à
faire revivre "l'invincible espoir" de Jean Jaurès. Rien n'est écrit.
Tout reste à faire. N'ayons peur ni de nous-mêmes ni de notre époque ! Nous
prouverons ainsi, malgré les désillusions compréhensibles et l'exaspération
salutaire d'éminents compagnons de route, que nous restons une force dans le
siècle. Et dans le ciel de l'été prochain, ceux qui aiment la gauche pourront
peut-être se réjouir d'un nouveau vol du Phénix.
Rédigé à 12h41 | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Valérie Atlan est morte hier soir. Valérie est morte. Ces mots sont impossibles à prononcer. Tout a été si rapide ; une opération banale, jeudi, prévue de longue date, qui se transforme en tragédie et le coeur qui ne résiste pas. Une amie depuis si longtemps, une soeur, une collaboratrice exceptionnelle... qui est partie.Je pense chaque instant à Claude, Camille et Théo, à leur immense tristesse, à ses parents.
Que dire de plus ? Rien, les mots sonnent creux. D'un coup, tout apparaît insignifiant et la tristesse submerge la banalité de nos activités. Adieu Valérie.
Rédigé à 17h34 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Retrouvez l'entretien accordé à la Voix du Nord de ce matin en cliquant ici ou en consultant le compte-rendu ci-dessous. J'en profite pour recommander la lecture de l'excellent billet "Avenir du socialisme" de Jacques Attali qui a le mérite de bien poser les termes du débat pour un PS en crise d'identité et de projet. Vous pouvez le retrouver en cliquant là. Martine Aubry l'a redit hier. Le PS « travaille » et est en bon ordre de marche. Et pour vous ?
« Le parti socialiste ne va pas bien. Dire le contraire c'est nier la réalité. Pour la première fois depuis bien longtemps, des adhérents partent ou nous disent qu'ils n'ont pas voté pour nous. Je me bats pour réinventer le PS et la gauche, parce que le terme de "rénovation" est déjà dépassé. Il faut rebâtir une espérance et gagner en 2012. Faire l'impasse sur 2012 serait terrible.
Pour battre Nicolas Sarkozy, il faut changer en profondeur le PS. Dire cela, ce n'est pas attaquer le parti, c'est au contraire lui donner une nouvelle chance ! Quand une formation politique comme la nôtre ne fait que 16 % aux européennes, cela veut bien dire que quelque chose ne va pas. J'ai considéré que la réponse de Martine Aubry au lendemain du 7 juin n'a pas été la hauteur du choc. »
Depuis votre vif échange de lettres le 14 juillet, avez-vous eu un contact direct avec elle ?
« Non, mais je reste disponible pour toute discussion. Vous savez, j'ai beaucoup de considération pour Martine Aubry. Au lendemain du 7 juin, je n'ai pas voulu rajouter de la crise à la crise en la mettant personnellement en cause. C'est pourquoi j'ai été surpris par la teneur de son courrier. »
Elle n'est pas la seule à dire « stop ». Le groupe socialiste à l'Assemblée aussi...
« Cela fait trente ans que je suis au PS. Je connais par coeur les réflexes d'appareil. Beaucoup d'élus et de responsables disent comme moi que la situation est grave. Certains appellent même à un congrès extraordinaire. La plupart n'ont pas compris ce courrier qui date d'un autre âge. Au PS, où la confrontation d'idées a toujours été indispensable, quand on vous écrit "tais-toi ou pars", cela veut bien dire que quelque chose ne fonctionne plus.
Je suis vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée. Depuis 2002, sur tous les grands textes, j'ai fait mon travail. Je suis discipliné : en 2005, contrairement à d'autres, moi, j'ai accepté le vote des militants sur la Constitution européenne. Quand le groupe socialiste se réunit à moins d'une cinquantaine et qu'un texte est adopté à la va-vite, je ne peux pas considérer que c'est l'opinion des 200 députés. Je ne me laisserai pas impressionner par ce type d'intervention. »
Manuel Valls ne rentrera pas dans le rang ?
« Ce n'est pas un débat entre Martine et moi, ni un problème de personnes. C'est beaucoup plus sérieux que cela. C'est l'identité de la gauche qui est en cause, sa survie, sa capacité à représenter une alternative, c'est pourquoi je garderai ma liberté de parole. J'ai refusé comme d'autres des responsabilités au sein de la direction telle que nous le proposait Martine Aubry au lendemain des élections européennes parce que je n'y voyais pas clair sur l'agenda de travail, sur les possibilités de changer en profondeur le PS, notamment en mettant en place des primaires, ouvertes à tous les électeurs de gauche, indispensables pour la désignation de notre candidat à la présidentielle. »
En 2007 et au congrès de Reims, vous souteniez Ségolène Royal qui incarnait alors cette rénovation. Qu'est-ce-qui vous en a éloigné ?
« Ségolène Royal a eu en 2007 des intuitions, sur le travail, la sécurité, la démocratie participative, les primaires, les alliances. Elle représentait un renouvellement de la politique à gauche. Mais je ne suis pas liée à une personne. Ségolène Royal et Martine Aubry se sont rapprochées, cela veut bien dire que l'une ou l'autre a dû changer sur ce en quoi elle croyait. »
Changer le nom du parti, est-ce si important ?
« Oui. Je comprends l'attachement, notamment dans le Nord - Pas-de-Calais, à une histoire et à un nom qui a créé une espérance pour des millions de gens. Mais on ne peut pas prôner un élargissement du PS, y compris l'idée d'une "maison commune" dans laquelle ne se retrouveraient pas seulement les socialistes, sans se poser la question du nom. Enfin, je pense que le mot socialisme est épuisé, faute de contenu et pour des raisons historiques. Je souhaite donc la création d'une grande formation démocrate et de gauche. »
Sur la sécurité, sur les retraites, sur la flexibilité, sur l'emprunt aussi, vous êtes en rupture avec la ligne de votre parti...
« D'abord, je ne connais pas toujours la ligne du PS... Sur les retraites par exemple, Martine Aubry dit qu'il faut intégrer les changements démographiques. Eh bien tirons-en les conséquences. Nous sommes tous d'accord sur le constat qu'il faudra sans doute travailler plus longtemps. Quelle est la réponse de gauche ? Faut-il attendre que les faits nous imposent un passage à 65 ou 67 ans ou est-ce qu'on bâtit un système de retraites par points intégrant la pénibilité du travail et les années de formation ? C'est-à-dire une réponse juste, de gauche.
Sur la sécurité, la droite est en train d'échouer. Notre responsabilité est de tenir un discours clair, de regarder la réalité en face. Or, une société a besoin d'ordre et de règles. Et parce que la délinquance touche, essentiellement, les plus modestes, affirmer que la sécurité est une priorité constitue, naturellement, un discours de gauche. »
Pour les régionales, souhaitez-vous des alliances dès le premier tour avec les Verts et le Modem ?
« Je suis, d'abord, pour qu'on en débatte. Quand cette discussion aura-t-elle lieu au sein des instances du PS ? À l'automne ou au soir du premier tour seulement ? Aux municipales nous n'avons jamais débattu véritablement de nos alliances qui allaient pourtant de Lutte ouvrière au MoDem.
Jusqu'à maintenant les stratégies d'alliance ont toujours été décidées au niveau national. Nous ne gagnerons pas en 2012 sans cette alliance avec le Modem et les Verts. Il faut le dire et la mettre en oeuvre dès les régionales. »
Pourriez-vous être ministre de Nicolas Sarkozy ?
« Pas du tout. Je suis profondément de gauche et j'ai refusé en 2007 parce que je ne crois pas du tout à l'ouverture qui est un débauchage pour affaiblir l'adversaire. C'est pourquoi je prône en même temps une opposition intelligente. Sur la manière de s'opposer, nous jouons, aussi, notre crédibilité. »
Rédigé à 11h29 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Retrouvez en français la tribune publiée hier dans le Financial Times. Bonne journée !
Le parti socialiste français est aujourd'hui en danger de mort. Après ses trois échecs successifs à la présidentielle, sa récente déroute lors des élections européennes a révélé qu'il ne profite même plus des scrutins intermédiaires habituellement favorables aux partis d'opposition.
Certains pourraient croire que l’effondrement du parti socialiste s'explique par les succès du Président de la République. Mais – contrairement à une image répandue à l'étranger – le bilan du pouvoir en place est loin d'être jugé positif : les déficits publics dépassent les plus inquiétants records, le chômage augmente dans des proportions alarmantes et plusieurs réformes structurelles, promises et engagées par le Chef de l'Etat, n'ont pas porté les fruits attendus.
Face à la puissance de certains lobbys économiques, son gouvernement a ainsi reculé, par exemple, lorsqu’il s’est agi d’ouvrir davantage aux règles de la concurrence le secteur de la grande distribution. De même, la réforme de l'Etat conduite depuis 2007 est exemplaire des hésitations d'un pouvoir qui cherche son cap. L'annonce de la réduction du nombre de fonctionnaires s’accompagne, en effet, d'une augmentation constante des emplois aidés par l'Etat, sans une véritable stratégie à long terme sur le rôle et la place de la puissance publique pourtant confrontée à un endettement massif.
Même sous la direction de Nicolas Sarkozy, la droite française reste donc fidèle à ses vieux paradoxes. Si elle mène bien une politique conservatrice dans le domaine fiscal comme en témoignent les allègements fiscaux consentis aux ménages les plus aisés et aux rentiers, elle renonce à l’ouverture de marchés actuellement réglementés qui permettraient aux outsiders de prétendre aux mêmes ambitions et aux mêmes droits que les insiders.
Établir ce constat ne revient pas à engager un procès systématique des décisions prises par le pouvoir en place. Je suis convaincu, en effet, que l'anti-sarkozysme primaire est une stratégie mortelle pour la crédibilité de la gauche. Toute ma démarche vise, au contraire, à reconnaître les réformes qui s'imposent de celles qu'il faut combattre – et à distinguer celles qui fonctionnent de celles qui échouent.
Une fois reconnues les limites du sarkozysme, restent encore à comprendre les raisons du déclin de la social-démocratie européenne et, plus singulièrement, du Parti socialiste français. Alors que les règles du capitalisme sont partout remises en cause par la récession mondiale, la gauche n’a pas su convaincre les européens qu’elle pouvait refonder notre système sur des bases plus saines. Dans presque tous les pays de l'UE, elle a subi de sérieux revers prouvant ainsi qu'elle n'était plus assez crédible pour faire face, à la fois, aux dérèglements du marché et à la crise de l’Etat providence.
Faute d’affronter les conséquences de la mondialisation de l'économie et de l’individualisation de la société, la gauche s’est progressivement enfermée dans une vision dépassée du monde. Faute de pouvoir définir un nouveau projet pour l’avenir, elle croit réaffirmer sa volonté en s’opposant, coûte que coûte, aux évolutions inéluctables de notre époque. Être de gauche, trop souvent, c’est vouloir reconstruire à l’identique ce qui a été détruit sans jamais considérer la portée positive des évolutions en cours.
Comme l’a montré depuis fort longtemps Schumpeter, le capitalisme repose sur le principe de « la création destructrice ». Si les crises ont toujours des effets graves et préoccupants, la responsabilité de la gauche n'est pas de nier l'inéluctable ; il est de l'accompagner pour transformer chaque mutation en occasion de faire avancer ses valeurs. A elle de faire en sorte que la globalisation des échanges économiques protège les plus faibles et crée de nouvelles opportunités pour les perdants !Elle sera ainsi bien plus utile qu'en dénonçant, abstraitement et rageusement, les tares du système capitaliste.
Si le fondamentalisme du « Tout-marché » sort affaibli de la crise actuelle, un retour en arrière vers l'« Etat Providence » n'est ni possible, ni même souhaitable. Plusieurs dynamiques irréversibles s'y opposent : le développement de l’individualisme qui rend de plus en plus difficile la recherche de solutions globales ; le processus de mondialisation qui reste inexorable en dépit du ralentissement momentané des échanges commerciaux ; la prise de conscience des enjeux environnementaux et du défi que représente pour l'humanité le réchauffement climatique et qui suppose des décisions à l'échelle planétaire dont la conférence de Copenhague, en décembre prochain, sera la préfiguration.
La gauche doit donc imaginer un nouveau corps de doctrine qui lui permette, à la fois, d’intégrer l’individualisation des choix, la défense des biens publics mondiaux et la recherche d’une plus grande équité entre les hommes à défaut d'une égalité impossible. Ce dernier défi vaut particulièrement pour la gauche française. Elle garde souvent une vision abstraite des problèmes et se complait dans le rappel de grands principes et l'affichage de bons sentiments. Au nom d'une conception désincarnée de l'égalité, les inégalités les plus inadmissibles sont ainsi refoulées.
J’ai pu mesurer récemment la puissance de ce conformisme et la gravité du décalage entre les discours théoriques et la réalité concrète. Depuis plusieurs décennies, la France souffre de graves ségrégations sur l'ensemble de son territoire. Qu'elles soient territoriales, sociales ou ethniques, les discriminations minent la vie quotidienne de millions de nos concitoyens et accusent un cruel décalage avec les valeurs de notre République. Mais dire – comme je l'ai fait – qu'il manque des « blancs à Évry », ville jeune et populaire, comme il manque des « noirs à Neuilly », ville très aisée, peut exposer aux critiques les plus calomnieuses. Il me paraît pourtant évident qu'il est indispensable de nommer toutes les formes des ghettos pour les combattre.
C'est parce que je ne me résigne pas à voir la gauche nier toutes les réalités que j'ai voulu présenter ma candidature pour l'élection présidentielle de 2012. Dans ce débat qui s'ouvre, mon ambition essentielle sera de défendre une modernisation radicale du corpus idéologique du Parti Socialiste français dont je propose le dépassement et le changement de nom. Je crois en effet que le mot « socialisme », hérité des concepts du 19ème siècle, contribue aujourd'hui à brouiller notre identité. Pendant trop longtemps, la gauche a voulu compenser par une surenchère idéologique son faible ancrage militant dans la classe ouvrière et la pression de son « surmoi marxiste ». Il est grand temps qu'elle renonce aux prétentions grandioses et qu'elle préfère les « utopies relatives », défendues, en son temps déjà, par Albert Camus. Plutôt que de proposer, pour tous, un modèle de société égalitaire, qu'elle commence par aider chacun « à se frayer un chemin à travers les difficultés de notre temps », comme l'y invite Anthony Giddens, par une meilleure redistribution des chances ! S’il n’y a plus d’alternative globale au système capitaliste et à l'économie de marché, il reste, en revanche, une multitude de processus capables d’élargir, pour chaque individu, la palette des choix possibles.
Je suis convaincu que c'est sur ces chemins, et sur eux seuls, qu'elle retrouvera le sens de son combat désormais séculaire.
Rédigé à 09h48 | Lien permanent | Commentaires (21) | TrackBack (0)
La journée d’hier a été particulière. Le langage de vérité s’est imposé tout au long de ce dimanche. L’entretien de BHL au JDD sonne juste. Il reprend sa thèse, celle de « Ce grand cadavre à la renverse », pour que la gauche renaisse sur les décombres du vieux socialisme.
Mon ami Julien Dray dresse un constat sans concession de l’exercice de Martine Aubry à la tête du PS et de ses dernières initiatives épistolaires. Julien a raison de souligner cette étonnante incapacité à entendre ce qui se passe et au PS et dans la société. Grâce aux nombreux soutiens déjà reçus, je suis conforté dans ma démarche et dans mon projet pour réinventer la gauche car le cœur de l’enjeu, comme le souligne BHL, est de bâtir l’alternative à Sarkozy et de répondre à l’espérance des gens ! Oui gagner en 2012 est possible.
Alexandre Medvedowsky ne l’a malheureusement pas emporté à Aix-en-Provence. Je le regrette et les résultats serrés montrent que cette ville méritait un vrai changement d’autant plus que sa stratégie, alliance avec le Modem dès le premier tour, était la bonne.
Cela mérite en tout cas un vrai débat au sein du PS. La gauche, si elle privilégie le devoir de vérité et le rassemblement le plus large, j’en suis convaincu, peut gagner.
Il est temps de sortir de l’hypocrisie et d’assumer cette alliance dès les régionales de 2010 que nous devons impérativement gagner pour préparer la suite.
Rédigé à 10h26 | Lien permanent | Commentaires (33) | TrackBack (0)
Ce blog poursuit son bout de chemin sur Internet.
Merci à vous qui lui avez permis de dépasser la barre des 400 000 visiteurs.
Bien à vous,
Manuel Valls
Rédigé à 07h13 | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)
Rédigé à 16h57 | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Je serai demain matin l'invité de Jean-Pierre Elkabbach à 8h17.
Bonne soirée à tous.
Rédigé à 23h46 | Lien permanent | Commentaires (26) | TrackBack (0)
Chère Martine,
J'ai lu avec étonnement la lettre dans laquelle tu m'adresses tes amitiés et m'enjoins... de me taire ou de quitter le Parti socialiste.
J'ai conscience des difficultés de ton rôle et de sa part ingrate. Personne n'a oublié les circonstances exceptionnelles de notre dernier congrès. Beaucoup de forces se sont alors mobilisées pour étouffer l'indispensable démarche de rénovation. Après le désastre électoral du 7 juin dernier, je ne suis pas étonné que ces mêmes forces te demandent aujourd'hui d'imposer le silence dans les rangs.
Je suis surpris, par contre, par la méthode. Pourquoi avoir transmis simultanément ta lettre à la rédaction du Parisien ? L'objectif affiché par ton courrier n'est-il pas de clore l'ensemble de nos débats à l'abri des huis clos ? L'urgence était-elle donc telle qu'il ait fallu reprendre la plume pour masquer le cuisant échec d'une récente initiative épistolaire à l'attention des autres partis de gauche ?
Mais je veux te répondre sur l'essentiel.
Tu me soupçonnes « d'espérer la fin du Parti socialiste ». J'y suis rentré à l'âge de 18 ans et j'y consacre ma vie. Sans jamais renoncer à mes convictions, j'y ai exercé de multiples responsabilités et j'en suis l'élu depuis 1986. Et contrairement à certains qui s'érigent aujourd'hui en grands sages, j'ai toujours respecté, quoiqu'il ait pu m'en coûter, le choix des militants et les règles de vote de notre groupe parlementaire dont je suis aussi l'un des animateurs.
Ton procès d'intention relève donc, au mieux, de la désinformation et, au pire, de l'insulte. S'il y a une chose dont j'espère la fin, ce n'est pas celle d'une formation qui garde encore l'honneur d'être le pivot de la gauche ; c'est celle d'une machine à perdre qui détruit l'espoir mis par nos concitoyens dans le progrès social.
Tu affirmes que notre « parti s'est remis au travail, s'est ouvert sur la société et a su porter des propositions fortes » depuis le congrès de Reims. Malgré un dévouement et une bonne volonté que je ne mets pas en cause, force est pourtant de constater, pour l'heure, que ce travail et ces propositions n'ont pas convaincu nos compatriotes. Je suis frappé que tu n'évoques nulle part, dans ta lettre, les résultats du scrutin européen. Pourquoi un tel déni ? Faut-il que le désaveu ait été si cruel pour justifier un tel refoulement ?
Il est vain de m'accuser qu'« il n'y a pas un jour, où [je] n'explique [...] que notre parti est en crise profonde ». La crise de notre parti – qui est aussi celle de la social-démocratie européenne – n'est pas de mon fait ; elle a été établie et sanctionnée par nos concitoyens eux-mêmes lors de toutes les échéances électorales majeures depuis 2002. Et si cette vérité dérange notre confort et nos certitudes, je prendrai toujours le risque, pour ma part – et avec bien d'autres – de l'assumer. Quel que soit le prix à payer, je ne me ferai pas le silencieux complice de l'aveuglement. C'est un choix éthique qui relève de ma conscience et qui donne sens à mon engagement. Je te confirme donc que mes propos reflètent bien ma pensée !
Il est également malhonnête de sous-entendre que je réserve ma parole « aux médias ». Avec une égale constance, je m'exprime à l'intérieur comme à l'extérieur de notre parti. Et si cette parole rencontre davantage d'écho hors les murs, c'est qu'elle entre en résonance avec des aspirations et des interrogations que l'on voudrait bien étouffer.
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…/…
Ma chère Martine, tu l'auras compris, je ne renoncerai donc jamais à l'ambition collective de définir un nouveau projet pour la gauche – d'autant que je suis convaincu que nous pouvons gagner en 2012 et battre Nicolas Sarkozy. A travers mes ouvrages et mon expression publique, sans vouloir imposer une vérité, je me place toujours sur le terrain des idées et des propositions : école, retraites, sécurité, culture, entreprise, nouvelle ville...
C'est cet effort que j'ai souhaité amplifier – et je tiens à t'adresser, une nouvelle fois, mon intervention faite le mois dernier au Théâtre Michel ; et c'est cet effort que j'entends bien poursuivre au cours des prochaines années en m'appuyant sur l'expérience de nos élus locaux, la générosité de nos militants, l'attente de nos sympathisants et aussi sur les travaux de nos clubs de réflexions.
Oui, pour redonner une envie de gauche, je pense qu'il faut transformer profondément notre formation, l'ouvrir réellement à la société et être clair sur des alliances qui ne doivent pas être déterminées au cas par cas.
L'idée selon laquelle un parti peut être à lui-seul porteur d'un projet clé en main pour transformer la société est aujourd'hui dépassée. Son action est désormais plus horizontale que verticale à l'instar de la révolution internet. La mise en place de primaires s'inscrit parfaitement dans cette évolution. A la lecture de ta lettre, je ne te cache pas ma profonde inquiétude sur ta conception très datée du parti.
Pour la gauche, l'urgence est de redessiner, avec les français, une perspective qui suscite, à nouveau, l’espérance. En partant de notre traditionnelle ligne de clivage avec la droite – l'appréciation différente de l'origine des inégalités entre les hommes – je m'efforcerai, avec tous ceux qui voudront en faire l'effort, de jeter les bases d'un nouveau modèle de développement pour le 21ème siècle. Donner à chaque individu les moyens de son autonomie devrait devenir la nouvelle frontière de la gauche.
« Je me révolte donc nous sommes » disait Albert Camus. Par cette formule, il établissait une dialectique originale entre l'individuel et le collectif. J'espère que tu pourras aussi y voir, comme moi, une source d'encouragement et d'espoir.
Et puisque tu me sommes de donner une réponse claire à ton ultimatum, je t'informe que j'entends bien rester fidèle à mon poste, à ma famille politique et à mes valeurs.
Avec toute mon amitié,
Manuel VALLS
Député de l'Essonne, Maire d'Évry
Rédigé à 23h39 | Lien permanent | Commentaires (76) | TrackBack (0)
Le sommet du G8 s'est achevé dans la confusion. Certes cette réunion a permis une prise de conscience générale sur le climat et le réchauffement de la planète. Mais il a encore donné l'image brouillée de pays riches convaincus qu'il n'était plus possible de régler les problèmes du monde en ignorant les pays émergents mais hésitant à élargir le cercle du pouvoir mondial à ceux qui frappent à sa porte. Le G8 n'a plus de raison d'être. Je partage le point de vue du président de la république lorsqu'il le juge non représentatif des nouveaux rapports de force mondiaux. Mais si cette analyse me semble juste ses propositions me semblent courtes.
Il y a de cela à peine quelques mois il mettait en avant la légitimité centrale du G20 qui se réunira d'ailleurs à l'automne prochain aux États-Unis. Aujourd'hui il nous parle de créer le G13 avec l’Inde, la Chine, le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud mais qui est déjà un G14 avec l’Egypte... Alors, G13, G14 ou G20 ? Alors que 25 pays ont participé aux débats du forum de L’Aquila…
C'est à n'y rien comprendre et cela démontre que les grandes puissances hésitent sur la formule d’une gouvernance mondiale.
Il me semble que nous devrions avancer de la manière suivante :
- il est impératif de remplacer le G8 par le G20 mais il faut se donner les moyens pour le faire. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités. Pour cela, je propose que le président de la république annonce officiellement que la France, après consultation de ses principaux partenaires, reconsidérera désormais sa participation au G8 si celui-ci ne décide pas de se réformer et de s'ouvrir aux autres économies mondiales sans lesquelles rien n'est possible. On trouvera toujours un pays membres du G8 qui aura une bonne raison de refuser l'élargissement du cercle occidental. Mais cette bataille à retardement ne pourra que retarder le règlement des grands problèmes mondiaux.
- il faut institutionnaliser le G20. Mais il faut le faire sans le bureaucratiser ni le médiatiser à l'excès comme cela est le cas aujourd'hui. Pour cela je proposerai que le G20 soit organisée sur le modèle européen de la troïka. Celle-ci comprendrait les trois Etats organisateurs en 2009, en 2010 et en 2011. C'est cette troïka qui servirait de secrétariat permanent, un secrétariat auquel il faudra associer le directeur du FMI et celui de l'OMC. Il convient désormais de mettre fin à ces barnums qui coûtent beaucoup d'argent mais qui ne produisent pas beaucoup de résultats. Le G20 devrait se réunir chaque année dans une ville internationale, Genève par exemple. Il faut favoriser l’émergence d’une nouvelle culture diplomatique plus concentrée sur les conférences de travail sérieuses, discrètes et longues. Les grands sommets doivent donc cesser de faire le tour du Monde offrant l’occasion à chaque chef d’Etat de surenchérir dans le faste et le bling-bling.
- compte tenu de l'importance des enjeux pour la gouvernance mondiale de ces sommets, il importe de renforcer l'armature politique de ces rencontres. Pour cela, le président de la république devrait nommer à ses côtés un haut-commissaire ayant une responsabilité interministérielle. Il aurait pour fonction de préparer les sommets du G. 20 et d'en assurer le suivi. Quels que soient ses talents, le conseiller diplomatique du chef de l'État ne peut plus assurer à lui seul cette fonction. Il faut donc sortir de l'artisanat diplomatique.
- enfin, il faut reprendre le projet de refondation de nos instances multilatérales et notamment des Nations unies lancé par Kofi Annan en 2005.
La crise économique et financière, le péril climatique et bien sûr, l’élection de Barack Obama, qui privilégie la coopération multilatérale, permettent d’espérer de véritables réformes de structure de notre système international. Oui, ces questions de gouvernance mondiale sont absolument fondamentales. Elles s'articulent autour de quatre questions essentielles : la réorganisation de la finance mondiale, la lutte contre le réchauffement climatique, la régulation du commerce mondial et l'aide au développement aux pays du Sud. Je n’oublie pas évidemment que les questions de sécurité (dossiers iranien, pakistanais, afghan, géorgien, paix au Proche-Orient, lutte contre le terrorisme, avenir de l’arsenal nucléaire) restent profondément d’actualité dans un monde instable. Seul le dialogue et les initiatives diplomatiques, compatibles avec la plus grande fermeté sur les principes démocratiques, permettront d’apporter une réponse durable à ces questions.
J'observe malheureusement que les partis politiques n'accordent que peu d'intérêt à cette problématique. C'est la raison pour laquelle je veux m’investir pleinement sur ces dossiers et approfondir à la rentrée un certain nombre de pistes de réflexion. Doter le Monde d’un outil de gouvernance pesant 90% du PIB mondial et 70% de la population de la planète est un enjeu essentiel.
Pour nous Français, pour nous Européens, pour nos citoyens du monde la prochaine grande étape sera celle de la conférence de Copenhague de décembre 2009 sur le changement climatique. Il faut que la gauche dans ce domaine fasse preuve d'inventivité et ne laisse pas l'initiative au seul chef de l'État même si elle est évident sur ces questions il n'y a pas lieu de polariser artificiellement le débat.
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Nous avons rendu hommage jeudi soir aux victimes de l'A310 de la Yemenia.
Cette cérémonie oecuménique rassemblant des responsables musulmans, catholiques, juifs, bouddhistes, protestants, a permis de rendre un hommage à toutes celles et tous ceux qui ont péri le 30 juin. Le président du Conseil général et le préfet délégué étaient également parmi nous.
Nous avons tous été émus par le témoignage de Kassim Bakari qui pleure sa femme tout en sachant que sa fille, Bahia, est une miraculée.
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