Retrouvez l'entretien accordé à la Voix du Nord de ce matin en cliquant ici ou en consultant le compte-rendu ci-dessous. J'en profite pour recommander la lecture de l'excellent billet "Avenir du socialisme" de Jacques Attali qui a le mérite de bien poser les termes du débat pour un PS en crise d'identité et de projet. Vous pouvez le retrouver en cliquant là. Martine Aubry l'a redit hier. Le PS « travaille » et est en bon ordre de marche. Et pour vous ?
« Le parti socialiste ne va pas bien. Dire le contraire c'est nier la réalité. Pour la première fois depuis bien longtemps, des adhérents partent ou nous disent qu'ils n'ont pas voté pour nous. Je me bats pour réinventer le PS et la gauche, parce que le terme de "rénovation" est déjà dépassé. Il faut rebâtir une espérance et gagner en 2012. Faire l'impasse sur 2012 serait terrible.
Pour battre Nicolas Sarkozy, il faut changer en profondeur le PS. Dire cela, ce n'est pas attaquer le parti, c'est au contraire lui donner une nouvelle chance ! Quand une formation politique comme la nôtre ne fait que 16 % aux européennes, cela veut bien dire que quelque chose ne va pas. J'ai considéré que la réponse de Martine Aubry au lendemain du 7 juin n'a pas été la hauteur du choc. »
Depuis votre vif échange de lettres le 14 juillet, avez-vous eu un contact direct avec elle ?
« Non, mais je reste disponible pour toute discussion. Vous savez, j'ai beaucoup de considération pour Martine Aubry. Au lendemain du 7 juin, je n'ai pas voulu rajouter de la crise à la crise en la mettant personnellement en cause. C'est pourquoi j'ai été surpris par la teneur de son courrier. »
Elle n'est pas la seule à dire « stop ». Le groupe socialiste à l'Assemblée aussi...
« Cela fait trente ans que je suis au PS. Je connais par coeur les réflexes d'appareil. Beaucoup d'élus et de responsables disent comme moi que la situation est grave. Certains appellent même à un congrès extraordinaire. La plupart n'ont pas compris ce courrier qui date d'un autre âge. Au PS, où la confrontation d'idées a toujours été indispensable, quand on vous écrit "tais-toi ou pars", cela veut bien dire que quelque chose ne fonctionne plus.
Je suis vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée. Depuis 2002, sur tous les grands textes, j'ai fait mon travail. Je suis discipliné : en 2005, contrairement à d'autres, moi, j'ai accepté le vote des militants sur la Constitution européenne. Quand le groupe socialiste se réunit à moins d'une cinquantaine et qu'un texte est adopté à la va-vite, je ne peux pas considérer que c'est l'opinion des 200 députés. Je ne me laisserai pas impressionner par ce type d'intervention. »
Manuel Valls ne rentrera pas dans le rang ?
« Ce n'est pas un débat entre Martine et moi, ni un problème de personnes. C'est beaucoup plus sérieux que cela. C'est l'identité de la gauche qui est en cause, sa survie, sa capacité à représenter une alternative, c'est pourquoi je garderai ma liberté de parole. J'ai refusé comme d'autres des responsabilités au sein de la direction telle que nous le proposait Martine Aubry au lendemain des élections européennes parce que je n'y voyais pas clair sur l'agenda de travail, sur les possibilités de changer en profondeur le PS, notamment en mettant en place des primaires, ouvertes à tous les électeurs de gauche, indispensables pour la désignation de notre candidat à la présidentielle. »
En 2007 et au congrès de Reims, vous souteniez Ségolène Royal qui incarnait alors cette rénovation. Qu'est-ce-qui vous en a éloigné ?
« Ségolène Royal a eu en 2007 des intuitions, sur le travail, la sécurité, la démocratie participative, les primaires, les alliances. Elle représentait un renouvellement de la politique à gauche. Mais je ne suis pas liée à une personne. Ségolène Royal et Martine Aubry se sont rapprochées, cela veut bien dire que l'une ou l'autre a dû changer sur ce en quoi elle croyait. »
Changer le nom du parti, est-ce si important ?
« Oui. Je comprends l'attachement, notamment dans le Nord - Pas-de-Calais, à une histoire et à un nom qui a créé une espérance pour des millions de gens. Mais on ne peut pas prôner un élargissement du PS, y compris l'idée d'une "maison commune" dans laquelle ne se retrouveraient pas seulement les socialistes, sans se poser la question du nom. Enfin, je pense que le mot socialisme est épuisé, faute de contenu et pour des raisons historiques. Je souhaite donc la création d'une grande formation démocrate et de gauche. »
Sur la sécurité, sur les retraites, sur la flexibilité, sur l'emprunt aussi, vous êtes en rupture avec la ligne de votre parti...
« D'abord, je ne connais pas toujours la ligne du PS... Sur les retraites par exemple, Martine Aubry dit qu'il faut intégrer les changements démographiques. Eh bien tirons-en les conséquences. Nous sommes tous d'accord sur le constat qu'il faudra sans doute travailler plus longtemps. Quelle est la réponse de gauche ? Faut-il attendre que les faits nous imposent un passage à 65 ou 67 ans ou est-ce qu'on bâtit un système de retraites par points intégrant la pénibilité du travail et les années de formation ? C'est-à-dire une réponse juste, de gauche.
Sur la sécurité, la droite est en train d'échouer. Notre responsabilité est de tenir un discours clair, de regarder la réalité en face. Or, une société a besoin d'ordre et de règles. Et parce que la délinquance touche, essentiellement, les plus modestes, affirmer que la sécurité est une priorité constitue, naturellement, un discours de gauche. »
Pour les régionales, souhaitez-vous des alliances dès le premier tour avec les Verts et le Modem ?
« Je suis, d'abord, pour qu'on en débatte. Quand cette discussion aura-t-elle lieu au sein des instances du PS ? À l'automne ou au soir du premier tour seulement ? Aux municipales nous n'avons jamais débattu véritablement de nos alliances qui allaient pourtant de Lutte ouvrière au MoDem.
Jusqu'à maintenant les stratégies d'alliance ont toujours été décidées au niveau national. Nous ne gagnerons pas en 2012 sans cette alliance avec le Modem et les Verts. Il faut le dire et la mettre en oeuvre dès les régionales. »
Pourriez-vous être ministre de Nicolas Sarkozy ?
« Pas du tout. Je suis profondément de gauche et j'ai refusé en 2007 parce que je ne crois pas du tout à l'ouverture qui est un débauchage pour affaiblir l'adversaire. C'est pourquoi je prône en même temps une opposition intelligente. Sur la manière de s'opposer, nous jouons, aussi, notre crédibilité. »
J'espères que vous serez candidat aux présidentielles car vous incarnez un renouveau et surtout un dynamisme.L'idée de changer le nom du parti est excellent. J'ai confiance au peuple de gauche pour faire parti d'une "alliance progressive" et vaincre la droite.
Rédigé par : dufour | vendredi 24 juil 2009 à 15h38
"Je souhaite donc la création d'une grande formation démocrate et de gauche. »... Nous ne gagnerons pas en 2012 sans cette alliance avec le Modem et les Verts. Il faut le dire et la mettre en oeuvre dès les régionales. » ..
"TOUT EST là, Manuel, c'est tout simplement du réalisme progressiste !
OUI à ctte grande formation démocrate de gauche MAIS de "Gauche à l'Américaine". Si tu précises celà, alors les citoyens comprendront c'est un raz de marée! cat ils veulent bien d'un président d gauche comme Obama
Régis MoDem 78
Rédigé par : regis | samedi 25 juil 2009 à 08h57
Cette fois ci encore, d'accord à 100% avec les propos de Manuel
Rédigé par : flodechambé | samedi 25 juil 2009 à 13h04
Bravo Monsieur, votre courage et détermination sont les voies héroiques que devraient prendre tous les hommes pragmatiques et humanistes. Continuez !
Avec vous, sincères pensées.
Bruno.
Rédigé par : Bruno | samedi 25 juil 2009 à 19h08
Vous avez des qualités, prenez garde que vos défauts ne les dépassent.
Je regrette qu'après avoir soutenu S Royal, vous ne vous sentiez pas "lié" aujourd'hui, non pas à elle mais aux idées qu'elle représente.
Laissez vous entendre qu'elle aurait changé en se rapprochant de M Aubry ? Je crois plus en "la négociation" qu'en l'affrontement systématique.
J'ai voté des deux mains pour S Royal, pour les idées qu'elle proposait pour l'avenir de la France mais aussi contre N Sarkozy, le voyageur de commerce. Aujourd'hui, je suis consternée de voir le comportement des uns et des autres, passant plus de temps dans les médias à répondre à tord et à travers sur tout et n'importe quoi. Changer le nom du PS ne me semble pas essentiel...mais travaillez sur les idées!!!!!
Pitié pour la France. Ne laissez pas un boulevard à l'UMP muselé pour les prochaines élections.
La force des idées vaut mieux que la représentation.
Cordialement.
Rédigé par : Marie F | samedi 25 juil 2009 à 21h03
super itw;continues,amities ph.saurel.conseiller general herault.PS
Rédigé par : PH SAUREL | dimanche 26 juil 2009 à 07h41
Et la main verte sur la photo c'est pour faire écolo ?!
Je suis assez d'accord sur l'indispensable rénovation du PS. Changer de nom serait l'occasion de changer le réglement interne et de déboulonner quelques statuts du xxe s qui bloquent la démocratie dans le parti et continuent de jouer le jeu stérile du pouvoir à tout prix. Une bonne purge, quoi !
Pourquoi ne pas organiser un grand concours pour le nouveau nom ? De bonnes idées remontraient surement et si c'est bien orchestré ça pourrait faire le "buzz". En revanche, si une équipe professionnelle peaufinent la comm', pas besoin de le crier sur les toits. Ce sont des gens de l'ombre qui doivent le rester. On le sait bien qu'un responsable politique n'est pas un super héros, qu'une équipe travaille pour lui mais ce sont des idées qu'il faut mettre en valeur et pas une agence de pub qui va se gaver les 20 prochaines années parce qu'elle aura trouvé le sigle.
Bref, je ne vais pas vous apprendre votre métier, j'avais juste envie de mettre mon grain de sel ce dimanche matin, avant d'aller au marché et pendant que la maison dort encore.
Bonne journée sous le soleil !
Rédigé par : Sophie | dimanche 26 juil 2009 à 08h47
Manuel Valls pour moi vous représentez le futur d'une vraie gauche qui se remet au travail. J'attends beaucoup du PS mais il parait vaint de croire en sa résurection je pense. Je suis de tout coeur avec vous !!!!
Un futur militant de Monsieur Valls ?
Bonne continuation : dans le Nord on croit aussi en vous
Rédigé par : fabdu62 | lundi 27 juil 2009 à 02h59
bonsoir! en 1981: j ai fait partie de ces electeurs qui ont soutenu depart retraite a 60ans!j ai 50ans et demi;mon metier est femme de menage;j ai eleve seul 1enfant grace a mes doubles emplois car cela exister deja et travailler plus pour gagner plus pas besoin de sarko pour nous le rappeler!aujourd hui!mon enfant est devenu 1homme!je ne travaille de 35hcela me suffit car j ai suffisament cotise!et voila que sarko veut que je bosse jusqu a 70ans!POURQUOI???aujourd hui j ai cotise 41ans pour ma retraite grace a mes doubles emplois!je n ai pas vu mon fils grandir et on veut me priver de voir mes futurs petits enfants grandir car en continuant a me crever a bosser pour ma retraite!moi Monsieur SARKOZY j ai cotise plus que vous! je remettrais ma robe des annees 1981 et me battrais pour voter non a votre politique des riches!moi suis pauvre mais je paye mes impots comme tous etres vivant dans notre pays a travers!ma retraite a 60ans comme tonton l a dit et tonton la fait!merci de me donner la parole!
Rédigé par : vita31mine | mercredi 12 août 2009 à 01h15
Bonjour Monsieur Valls, Je suis un militant de Dunkerque (Ndrl Michel Delebarre), et très sincèrement , je pense que vous êtes le renouveau du parti socialiste...
Vous etes au service de la population dans une une ville où les tensions social se trouve intense...
L'image que vous renvoyer a travers les médias , me laisse croire que "La gauche Caviar" est derrière nous ! Je vous donne tous mon soutien pour les primaires... Essayer de venir faire un tour de mobilisation sur la section de Dunkerque... Histoire de venir rafraichir les iddées des éléphants Dunkerquois.
Amicalement Olivier
Rédigé par : Olivier | jeudi 03 sep 2009 à 15h17
Je vote socialiste depuis toujours, je suis actuellement très circonspect vis à vis de certaines propositions dont vous êtes signataire, notamment sur la fin de vie.
J'ai travaillé pendant dix ans dans un service de soins palliatifs. Je peux vous dire que la Loi Léonetti est une des meilleures Lois que je connaisse à ce sujet.
Je pense que vous faites fausse route et que vous avez une idée erronée de la dignité humaine. Quelquefois il vaut mieux réfléchir que de penser électoralisme.
Rédigé par : D.HAMON | samedi 31 oct 2009 à 20h20