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Rédigé à 17h26 | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
FRANCE-SOIR. Vous êtes candidat aux primaires du PS, mais d’après un sondage récent seulement 1 % des Français souhaitent votre candidature pour l’instant. Etes-vous découragé ?
MANUEL VALLS. Quand on interroge spontanément les gens, ce n’est pas étonnant qu’ils fassent référence à ceux dont on cite le plus les noms. Je refuse l’idée que l’on m’impose déjà un choix comme si les primaires étaient inutiles ou jouées d’avance ! N’a-t-on pas besoin de nouvelles figures pour porter les idées d’une nouvelle gauche ? Nous avons plus que jamais besoin de projet, de propositions, et de nouvelles équipes pour les porter. Moi je suis l’outsider, le challenger !
Estimez-vous que la préparation du projet soit en bonne voie ?
J’y prendrai ma part avec un livre qui sortira fin mars, intitulé Pouvoir. Nous ne pourrons pas nous contenter de reprendre les idées des années 1980-90, les emplois jeunes ou les 35 heures ! C’est un défi majeur !
Vous proposez un pacte national pour les retraites. Comment jugez-vous les prises de position de Martine Aubry sur cette question ?
C’est parce que la question des retraites concernera des gouvernements et des majorités différentes d’ici 2050 que je propose ce pacte national. Je refuse le fatalisme qui consiste à dire que la seule solution serait de passer l’âge légal de 60 à 65 ans ou de 65 à 67 ans, comme vient de le faire l’Espagne. Mais on ne peut pas non plus se contenter de défendre le seul « âge légal de départ à 60 ans ! »
Alors, si Marine Aubry a contribué à faire bouger le débat, tant mieux ! En tout cas, on n’y échappera pas et les socialistes doivent y prendre toute leur place. En 2002 et en 2007, nous n’avons pas été clairs sur ce sujet et cela ne nous a pas aidés. Avec l’allongement de l’espérance de vie, les cycles de la vie sont totalement bouleversés entre le temps de la formation, le temps du travail, et celui de la retraite.
Le fait que le nombre d’inactifs augmente et que les comptes sociaux soient au rouge, nous oblige, — ce sera ma marque, à dire la vérité aux Français : nous travaillerons plus longtemps, il faut donc un allongement de la durée de cotisation et trouver de nouvelles ressources. Nous devons donc nous livrer à un effort de réflexion et de propositions. Si nous voulons inventer un nouveau système par répartition, le plus juste possible, il faut traiter de tous les sujets.
Evidemment, il y a des préalables, les socialistes sont tous d’accord là-dessus : la pénibilité du travail, le taux d’emploi des seniors, un des plus faibles d’Europe, et la nécessité de trouver de nouvelles ressources. Il faudra sans doute taxer davantage le capital. La Cour des comptes proposait de taxer les stock-options, cela rapporterait 5 milliards d’euros. Je suis très favorable à l’idée d’une retraite à la carte, pour que chaque Français construise sa propre retraite. La retraite par points ou le système suédois qui consiste à intégrer la pénibilité, les années de formation, les congés maternité dans le calcul des annuités sont des pistes intéressantes qu’il faut étudier. L’autre problème très angoissant, c’est le million de retraités vivant en dessous du seuil de pauvreté. La question du niveau des pensions est donc un sujet majeur.
Aujourd’hui, les Verts sont-ils une menace pour le PS ?
Je ne vois pas les Verts comme une menace. Ce sont nos partenaires. Ils incarnent des aspirations fortes des citoyens à l’égard de l’avenir de la planète ; ils correspondent aussi à une attente des gens sur la manière de faire de la politique. Pour 2012, je souhaite un accord avec les Verts, qui porterait sur la désignation du candidat de la gauche à travers nos primaires et un pacte pour le quinquennat, un contrat qui porterait à la fois sur le projet de gouvernement, mais aussi sur les circonscriptions pour les législatives.
Rédigé à 17h58 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Après les propos nauséabonds et insupportables de Georges Frêche rapportés par l'Express, j'appelle le Parti socialiste à prendre ses responsabilités et à rompre définitivement avec ce personnage qui fait honte à la gauche et à la République.
Nous avons collectivement trop attendu. Il est encore temps de bâtir une nouvelle liste en Languedoc-Roussillon qui nous permette de rassembler la gauche et les écologistes, de bâtir une majorité de progrès au 2ème tour et d'être fiers de nos candidats.
Nous sommes nombreux, après cette nouvelle provocation, à considérer que le risque de perdre une région ne pèse rien par rapport au risque de perdre l'essentiel, nos valeurs.
Rédigé à 08h07 | Lien permanent | Commentaires (60) | TrackBack (0)
Rédigé à 11h17 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Rédigé à 19h14 | Lien permanent | Commentaires (23) | TrackBack (0)
Retrouvez mon interview de ce matin :
Rédigé à 10h07 | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
Rédigé à 22h24 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Le PS estime qu'une loi anti-burqa risquerait de «stigmatiser» les musulmans. A t-il raison?
Manuel Valls. Non. Le port du voile intégral n'est pas une affaire de religion mais il est le fruit d'une revendication d'extrémistes qui testent la République. Le PS commet une erreur grave en associant les deux car c'est plonger nos concitoyens musulmans dans une position intenable : défendre leur religion, ce serait défendre la burqa ! C’est tout le contraire. La burqa n’est pas l’Islam. L’interdire, c’est être fidèle à la République et c’est respecter l’Islam.
Pour le PS, une loi anti-burqua serait de toute façon «inapplicable»...
Beaucoup de juristes considèrent que la Constitution peut servir de fondement à une interdiction. Le port du voile intégral trouble l'ordre public car ses utilisatrices ne sont plus identifiables. Il porte atteinte à la liberté des personnes et, plus grave encore, il est contraire à la dignité humaine. Je suis, donc, surpris que le PS renonce à l'idée d'une loi avant même de mener le combat juridique.
Dresser une amende de 750 euros d'amende est-il une bonne façon de faire?
Ca ne me choque pas. L'amende est un bon moyen de faire appliquer la loi qui doit interdire à tous les individus de cacher leur visage dans l’espace public. A ma connaissance, on est pas libre, non plus, de se promener nu dans la rue…
L'ex député européen socialiste Bernard Poignant voit dans la décision du PS «un recul sur les principes de laïcité et de dignité». Partagez vous son avis?
Bien entendu. Là où nous devrions être fermes sur nos principes, la direction du PS manque de détermination et de clarté. Comment comprendre sa position dans la lettre qu'elle a adressé à André Gérin (Ndlr : le président de la mission parlementaire sur le port du voile intégral)? Elle condamne fermement la burqa mais conclut, dans le même mouvement, qu'il ne faut pas de loi d'interdiction ! Cela révèle une nouvelle fois l'irrépressible penchant du PS pour le « ni-ni » qui nous rend inaudibles vis-à-vis des Français sur une question aussi essentielle que le «vivre-ensemble».
Etes-vous satisfait par la façon dont le PS a débattu et tranché la question?
Avant les vacances de Noël, le groupe socialiste a longuement discuté et je n'ai pas eu le sentiment qu'il s'opposait à une loi... Lors du bureau national de mardi dernier, beaucoup ont défendu l'idée qu'il était difficile de s'opposer au port du voile intégral sans s'appuyer sur un instrument juridique fort. Aucune décision n'a été prise. Je suis donc étonné par les annonces faites. Il faut une loi et je la voterai naturellement.
Finalement, assez peu de socialistes se sont prononcés publiquement en faveur de la loi...
Pas du tout. Ils sont nombreux, parlementaires et surtout maires, qui ne veulent pas être laissés seuls face à cette dérive fondamentaliste.
Ce n'est pas dérangeant pour un dirigeant socialiste d'être d'accord avec le président du groupe UMP Jean-François Copé plutôt qu'avec sa propre famille politique?
… Qui elle-même semblerait être d’accord avec Nicolas Sarkozy… Arrêtons ces jeux là ! Dès qu'il s'agit de la République, je me fiche de savoir si c'est mauvais de me retrouver d'accord avec Jean-François Copé ou d'autres. Je ne peux pas transiger quand la dignité humaine est en cause.
Propos recueillis par Eric Hacquemand
Rédigé à 20h20 | Lien permanent | Commentaires (13) | TrackBack (0)
Dernière figure du gaullisme social, Philippe Séguin avait réussi à incarner une ligne redonnant de la force à l'action politique.
Son sens du service public et de l'intérêt général lui ont permis d'être un grand président de l'Assemblée nationale et de la Cour des Comptes.
Rédigé à 11h53 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Rédigé à 18h11 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Hier, votation suisse contre les Minarets, avant-hier, loi interdisant le port du voile, aujourd’hui, la burqa… Islam, islamisme, communautarisme, fondamentalisme, liberté religieuse, Français, immigration, amalgame, instrumentalisation… En la matière, rien n’est simple et il appartient aux responsables politiques, dans ce foisonnement, de séparer le bon grain de l’ivraie. Le bon grain, c’est celui qui fera germer une discussion constructive mais sans concession sur la place que doit occuper l’Islam en France. L’ivraie, c’est cette mauvaise herbe qui, au sens propre, suscite l’ivresse chez ceux qui la consomment. Injures, haines, mosquées profanées, elle fait prospérer les préjugés, les raccourcis et les amalgames. Tel a été le cas de la controverse sur les minarets et, parfois, du débat sur l’identité nationale savamment orchestré par la droite à des fins électoralistes. Face à cela, on peut comprendre le sentiment d’injustice et la lassitude de certains de nos compatriotes de confession musulmane qui, notamment dans les quartiers populaires, subissent les discriminations jusque dans leur accès à la prière. Dans ce contexte, ils ressentent comme une injustice et une stigmatisation les questionnements autour de leur religion.
Alors il faut être clair, il est essentiel de bâtir avec eux un Islam de France fort et progressiste. L’Etat français, sans hypocrisie, doit notamment pouvoir aider les musulmans à sortir des caves indignes dans lesquelles ils ont été réduits à prier et construire sur l’ensemble du territoire des mosquées ayant pignon sur rue.
Mais bâtir cet Islam de France fort et progressiste, c’est aborder tous les sujets.
Et le débat autour de la burqa - même s’il ne concerne que 500, 1000 ou 2000 femmes – doit aller jusqu’au bout. Il est au cœur de ce que la République peut tolérer ou non. Si à l’échelle de tout un pays, ce phénomène est encore relativement marginal, il ne l’est plus dès que l’on se focalise sur nos quartiers touchés par la poussée du fondamentalisme. Le phénomène, inexistant il y a encore quinze ans, s’y développe à un rythme constant.
Même si les spécialistes religieux s’accordent à reconnaître que le port du voile intégral ne fait l’objet d’aucune recommandation coranique, il n’appartient pas au politique de piocher dans leur argumentaire pour justifier son positionnement. S’approprier ce référentiel serait une faute pure et simple de jugement. Puisque la France est une société laïque séparant l’Etat du religieux, c’est bien au cœur de la sphère publique qu’il nous faut façonner notre jugement.
Alors, que remet en cause la burqa dans l’espace public ?
La Convention européenne des droits de l'homme est limpide en la matière. Elle précise, dans son article 9, que la liberté de manifester sa religion ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent « des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre (…) ou à la protection des droits et libertés d'autrui ».
Or, qu’il soit volontaire ou non, le port du voile intégral nuit à la société et à l’ordre public dans la mesure où il soustrait au regard d’autrui les femmes qu’il recouvre. Elles sont exclues, de fait, de la société et du champ public puisque cachées intégralement derrière un vêtement indifférencié.
Mais la burqa est aussi une atteinte à la dignité humaine. Elle concerne tout individu dans la mesure où elle place la femme à un rang de subalterne. Car une femme dont on ne peut lire les expressions du visage perd de son humanité. Car une femme qui se voit interdire le port de certains vêtements perd, aussi, de sa liberté. L’homme n’étant pas concerné par le port de la burqa, celle qui la porte est reléguée d’emblée à son seul et unique statut de femme sans que l’on puisse lire sur son visage ou son corps, d’autres caractéristiques de son individualité. La République française, qui porte en son sein l’égalité homme- femme, ne peut l’accepter.
Pour toutes ces raisons, nous sommes favorables au bannissement pur et simple de ce vêtement dans l’espace public et ses services (mairies, écoles, préfectures, sécurité sociale…) mais aussi sur l’ensemble de la voie publique. Il ne faut pas se réfugier derrière la peur de la stigmatisation ou les éventuelles complexités d’application juridique. Une loi est nécessaire car cette question essentielle ne peut être laissée aux seules interprétations éparses des maires, sauf à transformer la République, indivisible, en une fédération de collectivités. Elle est d’autant plus nécessaire, enfin, qu’elle est une réponse symbolique forte à la montée du fondamentalisme.
Ne pas s’en remettre à la politique de l’autruche, être attentif aux aspirations des musulmans de France tout en fixant des limites claires à ce qui peut se faire ou pas dans la République, c’est le meilleur moyen de renforcer l’Islam de France et de faire reculer le fondamentalisme. La séparation des Eglises et de l’Etat n’a jamais signifié l’absence de dialogue et d’écoute.
Manuel Valls, Député-maire d’Evry
Aurélie Filippetti, Députée de Moselle
Philippe Esnol, Conseiller général et Maire de Conflans-Sainte-Honorine
Rédigé à 17h12 | Lien permanent | Commentaires (24) | TrackBack (0)
PARIS, 20 décembre 2009 (AFP) - Trois élus socialistes, Manuel Valls, Aurélie Filippetti et Philippe Esnol, plaident pour le "bannissement", par la loi, du port du voile intégral dans "l'espace public", dans une tribune publiée lundi par le quotidien Libération.
"Nous sommes favorables au bannissement pur et simple de ce vêtement dans l'espace public et ses services (mairies, écoles, préfectures, sécurité sociale) mais aussi sur l'ensemble de la voie publique", écrivent les trois signataires.
Selon eux, "une loi est nécessaire car cette question essentielle ne peut être laissée aux seules interprétations éparses des maires, sauf à transformer la République, indivisible, en une fédération de collectivités".
"Elle est d'autant plus nécessaire qu'elle est une réponse symbolique forte à la montée du fondamentalisme", selon les trois élus. "Volontaire ou non, expliquent-ils, le port du voile intégral nuit à la société et à l'ordre public dans la mesure où il soustrait au regard d'autrui les femmes". La burqa est aussi "une atteinte à la dignité humaine", et elle "place la femme à un rang de subalterne".
"Car une femme dont on ne peut lire les expressions du visage perd de son humanité. Car une femme qui se voit interdire le port de certains vêtements perd, aussi, de sa liberté. La République française, qui porte en son sein l'égalité homme-femme, ne peut l'accepter", estiment-ils.
Ils jugent "essentiel de bâtir", avec "nos compatriotes de confession musulmane", "un Islam de France fort et progressiste". "L'Etat français, sans hypocrisie, doit notamment pouvoir aider les musulmans à sortir des caves indignes dans lesquelles ils ont été réduits à prier et construire sur l'ensemble du territoire des mosquées ayant pignon sur rue", écrivent-ils.
Rédigé à 00h13 | Lien permanent | Commentaires (23) | TrackBack (0)
Pour visionner la vidéo de mon entretien d'hier lors du Talk, cliquez ici.
Sinon, je mets en ligne un extrait sur ce blog :
Rédigé à 17h47 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
C'est ainsi que j'intitulai, il y a plus de cinq ans, une tribune publiée par Libération. Elle n'a malheureusement pas pris une ride.
Le drame de Bron vient souligner une fois de plus la nécessité pour notre pays de lutter enfin activement contre la prolifération dangereuse d'armements aux quatre coins de l'hexagone.
Si nous ne faisons rien, le phénomène continuera de s'amplifier.
J'en appelle donc à un renforcement réel des dispositifs de coordination des forces de police sur cette question qui doit être au coeur de l'action quotidienne en matière de sécurité. Oubliée, marginalisée au Ministère de l'Intérieur, la lutte contre le trafic d'armes est prioritaire.
De la même manière, un durcissement de la législation sur la détention d'armes doit être rapidement mise en oeuvre.
Pour accéder à la tribune de juin 2004, cliquez ici.
Pour visionner la question orale posée à l'Assemblée nationale, cliquez là.
Rédigé à 17h22 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Faut-il de nouvelles troupes en Afghanistan ? L’annonce, par le Président Obama, d’envoyer 30.000 soldats américains pour renforcer les contingents déjà présents sur place relance le débat. Ma position est claire : l’envoi de soldats supplémentaires est une nécessité.
La guerre menée en Afghanistan n’est pas celle de l’Amérique, mais bien celle de la communauté internationale contre l’un des foyers majeurs du terrorisme. La France s’est engagée, au même titre que les autres forces en présence, à sécuriser la zone pour rétablir des conditions de vie sereine pour les Afghans, et éradiquer les sanctuaires terroristes de la région dans un objectif de sécurité globale. Partir d’Afghanistan maintenant, en raison des obstacles rencontrés et de l’inquiétude croissante des opinions publiques, serait désastreux. Si le statu quo n’est plus possible – il n’aboutirait qu’à un enlisement et une lassitude généralisée de toutes les parties en présence – le retrait pur et simple serait irresponsable et dangereux. Il livrerait la population à tous les extrémismes. Nous en voyons de tristes illustrations régulièrement, avec les menaces de mutilation des populations, des attentats meurtriers, ou encore l’humiliation des forces de police par les Talibans. Un départ précipité contribuerait uniquement à renforcer les troubles et contestations. La démocratie afghane est déjà trop fragile, en raison des soupçons d’irrégularités qui ont entouré la réélection d’Hamid Karzaï.
Une solution alternative consisterait à désengager les forces internationales tout en proposant une stratégie de dialogue et de réconciliation avec les Talibans qui ne veulent pas être assimilés à la mouvance djihadiste. L’espoir que cette solution porte en elle est atténué par sa difficulté de réalisation. La volonté de dialogue de ces Talibans reste à démontrer. Il n’est pas envisageable de laisser le peuple afghan face à son sort, si ce sort est synonyme d’une fatalité à laquelle nous aurions contribué, et dont nous serions nous-mêmes victime à moyen terme. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a raison de soulever que « l’Afghanistan peut nous paraître très éloigné, mais son chaos et sa violence sont en réalité tout près de chez nous ».
La solution qui m’apparaît comme la plus cohérente, confortée par les propos récents du Président américain, reste celle de renforcer la présence militaire en redoublant d’effort sur la sécurité de la population, la formation des forces afghanes et la reconstruction du pays. Seule cette solution permettra la réalisation des objectifs de sécurité globale, qui mènera à terme au retrait des forces de la coalition internationale.
Le terme de sécurité globale n’est pas galvaudé : la question afghane est en réalité une question afghano-pakistanaise. La dissociation des problèmes afghans et pakistanais fait partie des erreurs stratégiques de l’administration Bush. En prétextant l’existence de pseudo armes de destruction massives pour justifier leur intervention irakienne, la précédente administration américaine n’a plus considéré l’Afghanistan comme une priorité et a finalement obtenu des résultats calamiteux : dégradation de la situation sécuritaire, régionalisation de l’insurrection et développement de nouveaux sanctuaires du terrorisme international. Et en Afghanistan, les Talibans ont repris le contrôle de plus de la moitié du territoire et frappent au coeur même de Kaboul. En traitant les deux fronts comme un front global, et en envoyant des troupes supplémentaires, les forces internationales seront à même de porter un coup décisif aux Taliban afghans et aux djihadistes d’Al Qaida réfugiés au Pakistan.
La fermeture annoncée de Guantanamo, le retrait des troupes américaines d’Irak, ou encore le Discours du Caire du
Le risque d’escalade que beaucoup craignent peut être contourné, à condition de privilégier une approche multilatérale concertée. Le sommet de Londres programmé pour Janvier 2010 sera l’occasion pour tous de délimiter leurs participations respectives. Une nouvelle conférence sur l’Afghanistan s’impose également afin de contribuer à un consensus régional sur l’avenir du pays et éviter aussi la déstabilisation du Pakistan qui possède, ne l’oublions jamais, l’arme atomique. L’Iran, l’Inde, les membres permanents du Conseil de sécurité y seront tous intéressés.
Avant cela, le débat national sur l’Afghanistan que le Parti Socialiste a appelé de ses vœux doit avoir lieu. C’est l’occasion pour la représentation nationale de s’exprimer sur cette question. Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing au Gouvernement. Il s’agit bien de déterminer des objectifs clairs et des missions renouvelées pour sortir de la crise : ramener la sécurité, améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption, favoriser le développement économique et bien entendu éradiquer la culture de l’opium. Mais l’essentiel est bien de gagner la guerre pour gagner la paix. Il s’agit donc de concentrer l’effort militaire sur la frontière pakistano-afghane et la sécurisation des zones plus peuplées afin d’isoler les Talibans.
Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans une présence militaire suffisante. L’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan est donc un enjeu géostratégique majeur. Le choix est difficile, mais nécessaire, et il faut l’assumer jusqu’au bout. La responsabilité de la France est engagée dans ce conflit, à travers lequel se joue l’équilibre mondial. Il serait, en tout cas, tragique que cette guerre soit perdue, car une victoire du djihadisme serait funeste pour la population afghane, le Pakistan, les pays voisins et la stabilité internationale.
Rédigé à 17h38 | Lien permanent | Commentaires (14) | TrackBack (0)
Succès de la journée "Faire des égaux" aujourd'hui en Mairie d'Evry.
Plus de 150 citoyens ont participé à cette manifestation ponctuée par des interventions de grande qualité.
Merci encore à tous les participants et aux équipes du CRAN et de la Mairie d'Evry qui se sont mobilisées pour faire avancer la cause de la diversité.
Rédigé à 19h33 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Chaque jour, des millions de Français souffrent des discriminations. Elles les empêchent d'avoir un emploi, d'accéder à davantage de responsabilités ou d'être mieux payés, de louer un appartement pour leur famille, de créer leur propre entreprise ou simplement de s'amuser entre amis.
Cette ligne invisible qui sépare certains Français des autres, c'est la ligne de la couleur de la peau. Nous ne devons plus accepter qu'elle fasse, comme aujourd'hui, partie de notre quotidien.
Parce que le débat le plus urgent, en France, ne doit pas porter sur la meilleure manière de nous diviser, mais sur la meilleure façon de vivre ensemble.
Parce que les enfants noirs, arabes ou asiatiques doivent pouvoir avoir les mêmes rêves, les mêmes envies et le même avenir, à compétences égales, que les enfants blancs.
Parce qu'un droit n'est rien, si la réalité le dément tous les jours.
Nous annonçons le dépôt, dans les prochaines semaines, d'une proposition de loi visant à instituer, en France, les statistiques de la diversité, pour que l'on puisse, enfin, mesurer et combattre les discriminations en France.
Nous proposons que la loi autorise, comme les statisticiens, les sociologues et les militants de la lutte contre les discriminations le demandent depuis des années, d’évaluer les discriminations en se fondant sur le « ressenti d’appartenance », sur une base auto-déclarative, facultative et sans constitution de fichiers, visée par la CNIL, en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel du 15 novembre 2007, qui autorise « la mesure de la diversité », à condition, bien évidemment, qu’elle ne se fonde pas « sur l’ethnie ou sur la race ».
Non seulement il faut dire cette vérité, mais des enquêtes d’opinion révèlent que nos concitoyens sont tout à fait prêts à l’entendre. Selon une enquête réalisée par l’Institut CSA en avril 2009, 65 % des Français, dont 84 % des moins de 30 ans, sont favorables à la mise en place de statistiques de la diversité.
Nous annonçons, par ailleurs, la mise en place à Evry d'une commission "Marchés publics et Diversité", composée de personnalités, d'experts et de chefs d'entreprise, pour réfléchir à la meilleure façon dont la ville d'Evry pourrait favoriser la diversité, par le biais de ses appels d'offres. Nous souhaitons mener à Evry une expérience pilote, qui puisse servir de modèle à l'ensemble des communes de France, dans le domaine de la diversité.
« Faire des égaux », ce mot de Léon Gambetta, l’un des pères fondateurs de notre République, était l’intitulé du colloque « Pour instaurer un nouveau dialogue sur la diversité », qui s’est tenu aujourd’hui 12 décembre à Evry, à l’initiative conjointe de Manuel Valls, député-maire d’Evry, et Patrick Lozès, Président du CRAN.
De très nombreux intervenants se sont succédé à la tribune, dont : Soumia Belaidi Malinbaum (MEDEF, AFMD), Christophe Caresche (PS), Olivier Ferrand (Terra Nova), Brigitte Grésy (IGAS), Christine Kelly, Alain Klarsfeld (ESC Toulouse), Hervé Le Bras (EHESS), Claude Mwangelu (SNCF), Alexandra Palt (The Fabric of Society), Alexandra Poli (CADIS, CNRS, EHESS), Ivan Rioufol (Le Figaro), Yazid Sabeg, Sylvie Savignac (La Poste), Louis George Tin (CRAN, IDAHO), Michèle Tribalat (INED).
Nous remercions l'ensemble de ces intervenants pour leur participation et pour la qualité de leurs interventions.
Patrick Lozès et Manuel Valls
Rédigé à 19h16 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Je vous invite à venir participer à la grande journée de débats co-organisée par le CRAN et la Mairie d'Evry qui aura lieu ce samedi à l'Hôtel de Ville.
De 10h00 à 18h30, trois table-rondes se succèderont et donneront lieu à la confrontation de nombreux invités de grandes qualités.
N'hésitez pas consulter l'invitation-programme disponible en cliquant ici.
Et surtout, rejoignez nous à cette journée exceptionnelle.
Rédigé à 06h10 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Je vous invite à visiter l'exposition "Les enfants modèles" au Musée de l'Orangerie de Paris.
Cette belle exposition qui est présentée du 25 novembre 2009 au 8 mars 2010 présente les oeuvres d'artistes ayant peint leurs enfants.
Un tableau de mon père figure dans la collection présentée ; j'y apparais en jeune adolescent, sage et concentré, absorbé par ce face-à-face intimidant et magique. Je garde un souvenir exceptionnel de ce moment.
Gala consacre un dossier à cette exposition dans son format papier et sur son site Internet (cliquez ici).
Pour accéder à la présentation de l'exposition sur le site du Musée de l'Orangerie, cliquez là.
Rédigé à 08h58 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
par Catherine FAY de LESTRAC
PARIS, 6 décembre 2009 (AFP) - Des universitaires et responsables politiques se mobilisent contre la disparition de l'histoire-géographie en terminale S, une inquiétude que le ministre de l'Education nationale Luc Chatel juge infondée, affirmant que "la place éminente" de ces disciplines sera préservée par la réforme du lycée.
"Universitaires, personnalités artistiques et politiques s'insurgent" contre la proposition de rendre optionnelle l'histoire-géographie en terminale, dans une lancée par vingt universitaires de renom, publiée samedi dans le Journal du Dimanche.
"Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure", font-il valoir notamment, "va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires".
La réforme du lycée, qui doit être entérinée jeudi par le Conseil supérieur de l'Education et entrer en vigueur à la rentrée 2010 pour la seconde, prévoit la suppression de "l'histoire-géographie" en terminale S au profit d'un "accompagnement personnalisé" en petits groupes.
Les signataires jugent "impératif d'annuler cette décision, inspirée par un utilitarisme à courte vue", contradictoire avec les "objectifs proclamés" du système éducatif "sur le plan de la formation intellectuelle, de l'adaptation au monde contemporain et de la réflexion civique des futurs citoyens".
L'appel est lancé par le philosophe Alain Finkielkraut, le démographe Hervé Le Bras et 18 historiens, dont Jean-Pierre Azéma, Serge Berstein, André Kaspi, Jacques Le Goff, Pierre Milza, Antoine Prost, Jean-Pierre Rioux, Benjamin Stora, Jean Tulard, Annette Wieviorka et Michel Winock.
Ils ont été rejoints dimanche par des personnalités comme le psychiatre Boris Cyrulnik, l'écrivain Philippe Delerm, le philosophe Michel Onfray, l'historienne Mona Ozouf, et des responsables politiques dont Martine Aubry, Ségolène Royal, Laurent Fabius, Manuel Valls (PS), Cecile Duflot (Verts), Marielle de Sarnez (MoDem) et Hervé Mariton (UMP).
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a assuré à l'AFP que "l'histoire-géo allait garder la place éminente qui a toujours été la sienne dans le système éducatif français et même voir sa place confortée".
"On ne supprime pas le programme d'histoire-géo en terminale scientifique, ce programme sera vu en première. En première, les lycéens de la filière S vont voir leur horaire d'histoire-géo passer de 2h30 à 4 heures", identique à la série littéraire, a-t-il expliqué.
"Les lycéens en filière S spécialement intéressés par l'histoire pourront suivre une option de deux heures d'histoire", a-t-il précisé. La mesure est due, a-t-il expliqué, à la volonté de recentrer les lycéens de terminale S sur les matières scientifiques et à faire de la place à "l'accompagnement personnalisé" (en petits groupes) sans alourdir l'horaire global. "Nous avons dû réajuster l'horaire de chaque matière pour ne pas alourdir l'horaire global. J'ai veillé à ce qu'on ne taille pas dans une seule discipline", a expliqué Luc Chatel.
Rédigé à 08h08 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Malgré la campagne de démobilisation orchestrée quelques jours, les Français ont infligé une défaite sans appel à ceux qui ont voulu opposer les grandes causes de solidarité entre elles.
Ce résultat est en effet une défaite morale pour Pierre Bergé qui comme l’a très justement affirmé Laurence Tiennot-Herment, la présidente de l’AFM, a tenté de casser le Téléthon. Pierre Bergé a commis une faute en créant une polémique inutile qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour la recherche et les familles.
La manœuvre grossière consistant à jeter le discrédit sur une organisation parfaitement administrée pour l’affaiblir a échoué. Malgré la crise économique la plus dure de l’après-guerre, les promesses de dons n’ont fléchi que de 5 millions d’euros pour atteindre 90 107 555 euros.
Je tiens à saluer ici la sagesse des Français qui ont su déceler une attaque infondée, organisée sciemment pour affaiblir le Téléthon, ce formidable élan de solidarité qui rassemble chaque année des dizaines de milliers de bénévoles dans la plupart des communes de notre pays.
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Bonjour à tous,
Nicolas Demorand me recevra dimanche à 17h40 à l’occasion de son émission « C Politique » sur France 5. Vous pourrez aussi me retrouver en cliquant ici.
A bientôt !
Rédigé à 21h10 | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
J’ai pris la peine de lire le blog de Jean-Luc MELENCHON à la suite de plusieurs interpellations de la presse. Mon commentaire sera bref. Comme je sais qu’il connaît parfaitement notre fonctionnement interne, les personnalités et les acteurs de la fédération socialiste de l’Essonne dont il était adhérent il y a encore un an, il ne peut pas expliquer sérieusement que je suis responsable de l’éviction de Julien DRAY. S’il le fait c’est avec des objectifs et des arrière-pensées que lui seul connaît.
J’ai défendu Julien depuis le premier jour publiquement et au sein du PS, sincèrement et au nom du principe de la présomption d’innocence et de l’amitié... Ce sont les anciens camarades de Jean-Luc MELENCHON (Olivier THOMAS, Jérôme GUEDJ ou François LAMY) qui ne voulaient pas de la candidature de Julien soutenue à l’unanimité par la motion E (Carlos DA SILVA, Thierry MANDON, Olivier LEONHARDT ou moi-même). Une majorité du Conseil Fédéral du PS 91, composée des courants A (DELANOË), C (HAMON) et D (AUBRY), a refusé, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, cette hypothèse comme l’idée de réserver la tête de liste, le temps que le parquet rende sa décision. Julien l’explique très bien sur son blog le 28 novembre (cf. « Un lundi soir en Essonne »).
Carlos DA SILVA a pris alors ses responsabilités en proposant, comme premier secrétaire de la Fédération, d’assurer la tête de liste – en espérant que Julien DRAY soit très vite en situation de le remplacer – et en évitant ainsi de diviser davantage les socialistes essonniens sur cette douloureuse question. D’autant que la Direction Nationale du PS comme Jean-Paul HUCHON n’ont pas pris la peine d’assumer leurs responsabilités…
Je croyais que me connaissant un peu Jean-Luc MELENCHON pouvait s’abstenir d’une telle bassesse. Je me suis trompé. Il a tellement de comptes à régler avec son ancien parti qu’il n’hésite devant rien. C’est dégueulasse, mais ainsi plus rien ne m’étonnera de sa part.
Rédigé à 15h34 | Lien permanent | Commentaires (19) | TrackBack (0)
Suite au vote suisse sur les minarets, retrouvez l'entretien accordé au journal Libération, publié ce matin.
Que vous inspire le résultat de la votation populaire chez nos voisins suisses ?
Il s’agit de la victoire d’une formation populiste, l’UDC, qui depuis des années joue sur un sentiment de peur au sein de la population. Selon eux, le modèle suisse est menacé par tout ce qui est étranger au pays : Union européenne, religion musulmane... Ceux qui auraient dû se battre pour convaincre de rejeter les thèses de cette formation nauséabonde ne l’ont pas fait. Tirons-en les leçons : ne jamais abdiquer quand les valeurs de tolérance sont en danger.
Craignez-vous que ce débat sur les minarets fasse tâche d’huile en France ?
Je crains surtout un débat à l’emporte-pièce, où l’on passe d’un sujet à l’autre et où on en reste à la caricature, à l’ignorance, où l’on joue sur la peur de l’autre. Ce vote suisse peut provoquer une onde de choc qu’il faut savoir maîtriser, en France, au moment où le gouvernement instrumentalise un débat sur l’identité nationale. L’islam est la deuxième religion de France. Il faut soutenir l’idée d’un islam de France et affirmer que cette religion a toute sa place dans notre société. Cela ne doit pas nous empêcher d’être intransigeants sur les principes laïcs ou le respect de la femme. C’est pourquoi je suis favorable à l’interdiction de la burqa dans l’espace public. Notre laïcité n’a de sens que si toutes les religions ont toute leur place - et rien que leur place - dans la société.
Eric Besson estime que ce débat sur les minarets est une question «d’urbanisme». Vous êtes d’accord ?
Non puisqu’il s’agit surtout d’un symbole : le respect de la religion musulmane et de l’exercice de son culte. L’idée qu’il ne faudrait pas de minaret signifierait qu’on a peur du symbole. A Sarajevo, il y a des mosquées avec des minarets depuis des siècles. Dans le sud de l’Espagne, le clocher de la grande cathédrale de Séville était auparavant le minaret de la mosquée de la ville. Ne provoquons pas de débats absurdes. Ne tombons pas dans le piège suisse.
Je plaide pour un plan d’ensemble de construction de mosquées qui tienne compte de l’implantation géographique de la communauté musulmane, avec des normes urbaines et architecturales cohérentes, en phase avec nos paysages et notre histoire.
Je crois surtout au dialogue. Ce qui s’est réalisé à Créteil ou Marseille va dans le bon sens. A Evry, nous avons la seule cathédrale construite au 20ème siècle qui n’a pas de clocher alors que la mosquée a son minaret. Et personne ne trouve rien à redire !
Vous faites de votre ville un exemple ?
Nous avons la chance d’avoir une mosquée au cœur de l’agglomération, à quelques mètres de la cathédrale, de la synagogue, de la pagode… Le fait d’avoir une mosquée permet d’éviter la multiplication des salles de prières indignes dans des caves. Cela permet, surtout, le dialogue avec la communauté musulmane qui, dans son écrasante majorité, est parfaitement intégrée dans la société française. Etre clair et décomplexé sur ces sujets permet, aussi, de lutter légitimement et efficacement contre tous les fondamentalismes.
Vous plaidez toujours pour un financement public des mosquées ?
Oui. Je pense que l’Etat et les collectivités doivent aider les musulmans de France à construire des mosquées, dans le cadre de plans d’urbanisme, quitte à adapter la loi de 1905 plutôt que de subir le financement parfois opaque de pays étrangers.
Rédigé à 11h35 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Comme chaque année depuis mon élection, Evry a célébré les nouveaux Français ce vendredi via une cérémonie organisée dans l'Hôtel de Ville.
Ce moment chaleureux et patriotique se déroulait cette année dans un contexte de débat sur l'identité nationale et l'enthousiasme de la cérémonie de vendredi montrait que le débat initié par le gouvernement dépasse très largement le cadre étriqué dans lequel l'UMP veut l'enfermer...
Rédigé à 07h38 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Grand évènement ce samedi pour le monde sportif évryen avec l'inauguration de la toute nouvelle maison des sports Varlez qui rassemblera toutes les associations sportives de la ville en un même lieu.
L'OMS, l'AS Evry, le VESC et les autres partageront ce bel endroit pour le plus grand bonheur des milliers de sportifs évryens.
Rédigé à 19h37 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Retrouvez la vidéo de mon passge sur Europe 1 ce matin.
Rédigé à 17h52 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
Je serai l’invité de Marc-Olivier Fogiel demain matin à 7h40 sur Europe 1. Cliquez ici pour écouter l’interview en direct.
Bonne soirée
Rédigé à 22h07 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Comme beaucoup d'Européens déçus par le fonctionnement ubuesque de l'Union ces dernières années, j'ai fait le choix de soutenir le Traité de Lisbonne qui permettait de tourner la page du Traité de Nice tout en évitant les lourdeurs et l'inamovibilité du projet de traité constitutionnel rejeté en 2005.
Les évolutions institutionnelles et notamment la création d'un président du Conseil et d'un haut représentant aux affaires étrangères permettaient à mon sens de répondre avec quarante ans de retard mais de répondre malgré tout à la question d'Henry Kissinger : "quel est le numéro de téléphone de l'Europe ?".
A l'issue du sommet de Bruxelles, il semble que les chefs d'Etat et de gouvernement aient fait le choix de placer d'office notre numéro commun en liste rouge. C'est une évidence, la déception est grande pour tous ceux qui aiment l'Europe et qui croient en l'idée de l'Union. Valéry Giscard d'Estaing a raison de dire que "les Européens n'ont pas fait le choix d'un George Washington". On peut même penser qu'ils ont réussi à trouver pour président un homme qui est au Benelux ce que José Barroso était à la péninsule ibérique. Voilà bien un exploit qui mérite d'être relevé.
La haute représentante semble, elle, arriver sur le devant de la scène de manière aussi inattendue que Susan Boyle mais contrairement à son illustre compatriote, Madame Ashton ne réveille pourtant aucune croyance nouvelle en l'existence des contes de fée...
Qu'est-il encore possible d'attendre de l'Union ? Quels que soient les sentiments que certains d'entre eux inspirent, d'authentiques poids lourds (Gonzales, Blair, Juncker, Védrine, Fischer, Miliband) auraient pu intégrer le binôme européen et redonner du sens à la construction. Pourtant, l'unanimité a une fois de plus conduit à une issue médiocre et décevante.
Si elle est veut être à la hauteur de son destin, l'Europe doit se donner les moyens de dépasser les égoïsmes nationaux et partisans sans quoi elle n'arrivera plus à incarner un projet et à susciter l'adhésion. Le Parti Socialiste doit de ce point de vue afficher une détermination totale à agir pour le seul bien de l'Europe en cas de victoire en 2012.
Les réactions molles des médias et des responsables politiques au sein de l'Union ne présagent rien de bon. La résignation semble l'avoir définitivement emporté comme en témoigne cette déclaration effarante d'Angela Merkel sur le ticket européen : "je suis certaine qu'ils ne diront pas de bêtises".
Si nous ne rêvions plus depuis quelques temps d'une Europe renouant avec le lyrisme des pères fondateurs, il apparaît évident que nous sommes pour de bon enfermés dans le cauchemar de la médiocrité.
Il est plus que jamais temps de réveiller l'Europe.
Rédigé à 20h31 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Je condamne les propos irresponsables de l'homme d'affaires Pierre Bergé qui s'en est pris vivement, samedi, au Téléthon qui selon lui "parasite la générosité des Français d'une manière populiste".
Ces propos sont d’autant plus choquants qu’ils sont injustifiés et créent une concurrence ignoble entre les grandes causes. Outre le fait qu’ils dressent les malades (et leur souffrance !) les uns contre les autres, ils entachent les efforts des donateurs, des chercheurs et de tous les bénévoles à quelques semaines de la prochaine campagne de dons.
Ces déclarations sont une faute morale dans la mesure où elles émanent d’un responsable d’une grande association caritative qui devrait chercher à unir toutes les causes plutôt qu’à les dresser les unes contre les autres en en disqualifiant certaines selon son humeur.
Je demande à Monsieur Bergé de revenir sur ces propos qui portent un coup dur au 23e Téléthon qui aura lieu les 4 et 5 décembre prochains. Par ailleurs, je l’invite à venir à Evry pour visiter l’AFM, Genopole et le Généthon qui contribuent, chaque jour, à faire avancer la recherche et à redonner de l’espoir aux familles des malades.
Cette fin d’année est marquée par deux avancées considérables. L’une, en matière de thérapie génique, dans le traitement de l’adrénoleucodystrophie (maladie rare du cerveau), et l’autre en matière de thérapie cellulaire, par la reconstitution d’épiderme à partir de cellules souches embryonnaires. Rien ne peut mieux témoigner de l'utilité du Téléthon.
Rédigé à 14h43 | Lien permanent | Commentaires (22) | TrackBack (0)
Euthanasie : un débat verrouillé
Le débat aurait pu être à la hauteur de la gravité du sujet. Les nombreux articles consacrés à notre proposition de loi montraient l'intérêt et l'attente de l'opinion publique. La majorité a décidé de verrouiller la discussion par un artifice de procédure en bloquant les votes.
Dommage !
Rédigé à 17h08 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Je serai demain matin le rapporteur d'une proposition de loi portant sur l'aide active à mourir.
Être le rapporteur d'une proposition de loi dans l'Hémicycle de l'Assemblée Nationale est toujours un honneur et je suis content de pouvoir faire avancer mes idées sur ce sujet majeur.
Outre l'examen du texte à l'Assemblée, je serai demain matin l'invité de RTL à 7h15 et de I-télé à 8h30 pour défendre le droit à finir sa vie dans la dignité.
Je vous invite à télécharger mon rapport sur la question :
Rapport Valls - Aide active à mourir
... et le texte de la proposition de loi :
Téléchargement PPL Finir sa vie dans la dignité
Rédigé à 19h38 | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Peillon/Royal: les courants nés du congrès de Reims sont morts (Valls)
PARIS, 18 novembre 2009 (AFP) - Le député-maire PS d'Evry, Manuel Valls, a vu mercredi dans l'affrontement entre Vincent Peillon et Ségolène Royal "la démonstration que tout ce qui (était) né du Congrès de Reims, il y a un an, (était) mort", les "courants, les sensibilités, les regroupements du moment".
"Nous sommes très loin des préoccupations des Français", a déploré Manuel Valls, invité de Questions d'Info LCP/France Info/AFP.
Pour lui, la querelle entre l'eurodéputé Vincent Peillon et Ségolène Royal sur le leadership du courant "Espoir à gauche", est "ridicule, pathétique et déplacée".
"Il faut incontestablement que cela s'arrête, que chacun reprenne ses esprits et se reconcentre sur l'essentiel, c'est-à-dire bâtir une alternative crédible et tout faire pour tourner la page du sarkozysme en 2012", a-t-il poursuivi, an soulignant que c'était "(son) objectif".
Interrogé sur l'expression "tout ça, c'est de la psychiatrie lourde" utilisée par M. Peillon à propos du comportement de l'ex-candidate à la présidentielle de 2007, Manuel Valls a répondu : "Tous ces mots sont déplacés. Moi, je suis frappé par la violence des mots".
"C'est la démonstration que tout ce qui est né du congrès de Reims il y a un an, est mort, n'a plus de sens. Les courants, les sensibilités, les regroupements du moment, cela n'a aucun sens", a-t-il dit.
"Etaler (le différend) sur la place publique, utiliser des mots, de part et d'autre, qui sont d'une très grande violence, qui choquent les Français. (En agissant ainsi) comment voulez-vous que les Français nous fassent confiance, s'ils considèrent que ces gens-là ne sont même pas capables de se parler correctement et d'avoir des mots qui correspondent à des relations normales entre dirigeants d'un parti politique", a-t-il dit.
Il a fait valoir que les socialistes devaient "s'atteler à la tâche essentielle de préparer un projet pour le pays et désigner (leur) candidat, candidate pour la présidentielle à travers des primaires qui vont mobiliser des millions de Français".
"C'est ça notre feuille de route", a insisté Manuel Valls.
sm/swi/DS
Rédigé à 19h10 | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)
Rédigé à 20h26 | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Retrouvez l’entretien accordé au JDD de ce jour. Retrouvez le sur le site du JDD en cliquant ici.
Le spectacle de Dijon, où vous n’étiez pas, vous rend triste?
Il ne s’agit pas d’être triste, ou d’avoir honte, mais ce spectacle rappelle que rien n’a changé. Ségolène Royal continue de gâcher ce qu’elle représentait, au détriment des autres. A peine a-t-elle lancé un débat courageux sur la contraception, elle est allée se donner en spectacle à Dijon, en sabotant une tentative de dialogue des gauches, des écologistes et du centre… Même si celle-ci était assez virtuelle.
Vous ne croyez pas à la gauche arc-en-ciel?
Je ne crois pas à une recomposition idéologique, qui se ferait en ignorant la logique présidentielle. La question du leadership, au PS et dans la gauche, est essentielle. Pas un leadership de posture ou médiatique, comme Ségolène à Dijon, mais un leadership de projet. Cela se réglera dans les primaires. Je m’y prépare, puisque je veux représenter mon parti et la gauche à la présidentielle.
Selon les sondages, seul Strauss-Kahn peut vous sauver?
Qui peut douter que DSK soit un atout? Mais que lui seul émerge, alors qu’il est absent, souligne encore plus les faiblesses du PS. Je ne lie pas ma démarche à l’hypothèse de son retour, on ne va pas revivre l’épisode Delors! Mais je crois au besoin d’un langage nouveau, de figures nouvelles, pour mettre fin à nos jeux de rôles insupportables.
Rédigé à 14h38 | Lien permanent | Commentaires (15) | TrackBack (0)
Bernard Thomas et son orchestre ont honoré la Cathédrale d'Evry de leur présence en offrant un spectacle d'une grande qualité hier soir.
Les splendides interprétations des oeuvres de Pergolèse et de Vivaldi resteront dans les mémoires de l'ensemble des participants à ce concert gratuit comme voulu par la collectivité publique.
Bon week-end à tous !
Rédigé à 12h17 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Je serai l’invité d’Anne-Sophie Lapix, dimanche prochain à
A dimanche !
Rédigé à 20h26 | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Bonjour à tous, vous pouvez retrouver l’entretien paru ce jour dans Valeurs Actuelles, bonne lecture et n’hésitez pas poster des commentaires.
Bonne journée !
Manuel Valls, vos prises de positions choquent parfois dans votre camp par leur aspect décomplexé. Est-ce que, vous aussi, voulez liquider l’héritage de mai 68 ?
Je ne crois pas à ce type de rupture et encore moins à la liquidation d’un héritage. Un pays se construit avec les zones de lumière et d’ombre de son histoire. Qui va se plaindre par exemple que la liberté sexuelle ou la place de la femme dans nos sociétés aient progressé grâce à mai 68 ? Je fais partie d’une génération qui considère ces acquis comme faisant partie du patrimoine génétique de notre nation, mais qui aspire aussi à d’autres valeurs. Sur certains sujets, l’héritage de mai 68, l’aspiration libertaire, ont fait emprunter à la gauche la voie de l’angélisme et d’un certain relativisme culturel. La génération qui se revendique de mai 68, et qu’on retrouve à la tête d’entreprises, dans le milieu médiatique et culturel, forme ce que j’appelle la « gauche mondaine ». Très permissive sur un certain nombre de sujets de société, elle ne s’aperçoit pas des coupures entre ce qu’on appelle les élites et le peuple. Elle s’est illustrée récemment sur l’affaire Mitterrand.
Vos valeurs à gauche ne sont donc pas vraiment libertaires, quelles sont vos références historiques ?
Je viens d’une famille espagnole, républicaine, catalaniste, catholique, antifranquiste, dont la référence essentielle est l’antitotalitarisme. A la fois contre le franquisme et aussi contre le communisme. Dans ma culture politique ces références là comptent. Il y a d’abord Koestler, le « testament espagnol » ou « le zéro et l’infini », pour son témoignage très fort sur le totalitarisme, Camus, « l’homme révolté », parce c’est lui qui a raison contre Sartre, et puis Soljenitsyne parce qu’il dénonce le goulag, et qu’il est mal accueilli par l’intelligentsia de gauche. A l’époque, jeune lycéen, je me retrouve dans ce que disent Aron et les nouveaux philosophes, Bernard Henri Levy ou André Gluksman, qui font de la question totalitaire l’élément principal de leur réflexion.
Elles sont en tout cas très littéraires. Est-ce une façon d’envisager la politique ?
Oui, je le crois, même si les références historiques sont évidemment pour moi importantes. Je pense par exemple au livre majeur de Fernand Braudel sur la méditerranée au temps de Philipe II, ou sur ce qu’il a pu écrire sur
Vous avez souhaité que la gauche s’empare du débat sur l’identité nationale. Etant né espagnol, la question doit vous tenir particulièrement à cœur. Quelle est votre vision de cette identité que vous avez choisi d’adopter en 82 ?
Je suis né espagnol, à Barcelone, d’un père espagnol, d’une mère suisse italienne. J’ai une double culture, parce que je parle catalan avec les miens, et en même temps je me sens profondément Français, parce que l’école m’a appris à le devenir, et que mes parents l’ont souhaité. C’est la raison pour laquelle, je faisais référence à Fernand Braudel : on ne peut pas définir l’identité nationale de manière caricaturale, pontifiante, et encore moins en quelques mots. Je reste convaincu qu’on devient Français parce qu’on adhère à des valeurs. C’est le plébiscite quotidien de Renan. On adhère à cette nation parce qu’on le souhaite. Et, précisément, parce que j’ai appris à être Français, je considère que la gauche doit se réapproprier cette question.
On pourrait vous accuser de cautionner une diversion…
Le pouvoir est face à des difficultés : Clearstream, le débat autour de Fréderic Mitterrand, celui autour de Jean Sarkozy qui a fait des dégâts considérables, la situation économique et sociale. De manière assez caricaturale, il tente de faire diversion. Mais il ne faut pas refuser le débat par principe. C’est l’occasion de dire au chef de l’Etat : vous affirmez une conception très étriquée de l’identité en la reliant à la terre. A gauche, nous devons être porteurs d’une conception ouverte de la nation. Je suis favorable à une immigration régulée, contrôlée et en même temps nous devons affirmer que l’immigration peut être une chance pour notre pays. Il faut trouver une nouvelle voie entre le raidissement de la droite et le discours traditionnel de la gauche compassionnelle qui pense qu’en étant seulement généreux on résout les problèmes.
Quelle est votre jugement de la politique migratoire actuelle du gouvernement ?
Qui peut croire un seul instant que l’expulsion de trois afghans sert de politique d’immigration et que la fermeture de la jungle - comme pour Sangatte - va régler les problèmes que l’on connaît dans tout le nord de
On vous a reproché vos propos sur le manque de ”blancs” dans certains quartiers d’Evry. A droite comme à gauche, sentez-vous une tentation d’accepter le communautarisme ?
Notre modèle républicain est en crise parce que la ghettoïsation des populations qui habitent dans les quartiers populaires fait des dégâts considérables. Peu de responsables politiques prônent un modèle communautariste en France, mais il y a quand même la tentation d’accepter cette situation – par lâcheté, inconscience ou cynisme -, par des maires de gauche comme de droite à travers la politique des « grands frères » ou des réseaux religieux. Je prends un exemple bien précis : lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur, il a eu la tentation de traiter la question des banlieues à travers l’organisation du culte musulman quitte à soutenir la frange radicale à travers l’UOIF. Je suis particulièrement favorable à ce qu’on soutienne et développe un islam de France mais ne faisons pas croire qu’on règle ainsi le problème de l’intégration. Il faut être intransigeants face à toute ambiguïté communautariste, source de morcellement de notre société et donc de confrontation, en remettant en mouvement le modèle français républicain qui passe par l’école, le mérite, le travail, et consacrer des moyens considérables pour casser les ghettos.
Vous avez fait de l’autonomie individuelle un de vos sujets de prédilection vers lequel la gauche devrait évoluer. En quoi est-ce une ligne de clivage avec la droite ?
Le sujet majeur de clivage entre la droite et la gauche reste, pour moi, l’idée qu’on se fait de l’origine des inégalités entre les hommes. Au fond, pour la droite, les inégalités sont naturelles, et pour la gauche elles sont dues au contexte social et culturel. Cependant l’aspiration individuelle s’est fait jour au court de ces quarante dernières années. La gauche doit être capable de sortir d’une réponse collective standardisée – je pense aux 35heures -, pour aider chaque homme à se frayer son propre chemin. D’où la priorité à l’école et à la formation.
Face à une droite qui se cherche sur les questions de mœurs, comme on l’a vu avec les affaires Roman Polanski et Fréderic Mitterrand, incarnez vous la nouvelle gauche morale ?
Je souhaite incarner une morale républicaine qui n’a rien à voir avec le moralisme ! Il est nécessaire de repenser le rapport de la gauche à l’autorité, à la sécurité, au travail, aux questions de société. Elle doit porter une morale républicaine alliant la vérité, l’impartialité, l’éthique, la justice sociale et la responsabilité individuelle. On assiste à un divorce entre les Français qui voient des élites - on l’a vu a travers la crise bancaires ou sur les problématiques de mœurs - qui contournent les règles auxquelles eux-mêmes sont constamment rappelés. Ce divorce est dangereux pour l’équilibre de notre société. Un exemple d’actualité : Comment peut-on regretter, sinon pour des raisons affectives, qu’un juge renvoie un ancien président de
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Bonjour à tous,
J’étais ce matin, à
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Retrouvez la tribune que je publie dans le Monde de ce soir avec Aquilino Morelle. Pour accéder à la version du site du Monde, cliquez ici.
Un grand débat sur l'identité nationale : en prenant cette initiative, Nicolas Sarkozy vient de commettre une faute morale et politique. Non que la question de l'identité de la France ne mérite pas d'être revisitée et débattue. Au contraire : vieille nation pétrie de politique et imprégnée d'histoire, la France s'interroge, à tort ou à raison, sur son avenir, ses valeurs, sa place dans un monde global, son rôle dans un temps qui s'accélère, le sens de son existence.
Ce sont les arrière-pensées du président de la République qui sont là en cause : choisir de lancer cette question sur la scène publique comme on jette un atout sur une table de jeu, l'instrumentaliser dans le but de séduire les électeurs du Front national, avec l'espoir secret de déstabiliser une gauche censée se trouver mal à l'aise avec ce sujet, et cela à quelques mois d'élections régionales qui s'annoncent serrées, bref avoir recours à ce qui est une manoeuvre, tout cela n'est pas digne. Ni de l'enjeu collectif, ni de la fonction présidentielle, ni des Français. Et comment qualifier la provocation consistant à faire référence de façon transparente à l'idéologie de Vichy, si ce n'est de perverse ?
Quand on aime son pays, quand on connaît son histoire, quand on est soucieux de la concorde publique, quand on veut que chaque citoyen se sente respecté - quelle que soit son origine -, quand on prétend enfin raffermir le sentiment national, on ne procède pas de la sorte. Le risque est trop grand de blesser les consciences personnelles et, au-delà, la conscience nationale. En regard de ce risque, le gain électoral escompté est méprisable.
Pas une goutte de "sang gaulois" dans nos veines - celui invoqué par les calomniateurs de Blum et de Mendès France. Nous ne sommes pas français par le sang reçu, mais par la naissance, le travail, par l'éducation, par la sueur versée. Par le droit du sol - un des fondements de notre identité nationale. Comme tant d'autres. Comme des millions de femmes et d'hommes, Polonais, Italiens, Portugais, Algériens, Sénégalais, ayant choisi de placer leurs vies et celles de leurs enfants sous l'aile de la France.
Initiative pernicieuse
Fiers de vivre dans un pays couvert d'un "manteau blanc d'églises" et de cathédrales qui abrite une des plus vieilles communautés juives d'Europe et dont la deuxième religion s'appelle l'islam, nous sommes viscéralement attachés à la laïcité qui est l'âme de la République. Socialistes et internationalistes, nous sommes indéfectiblement attachés à la nation et profondément européens - par nos racines comme par nos convictions.
Pour nous, pas d'opposition entre notre patrie et notre idéal. Nous voulons construire l'Europe sans défaire la France. Nous ne sommes pas de la gauche qui ricane ou qui soupire quand elle entend les mots de nation ou de patrie. Pour toutes ces raisons, nous sommes politiquement et personnellement heurtés de cette initiative pernicieuse, de ce mauvais coup porté à la France, un coup qui nous blesse.
Nous aimons notre pays, et instruits de Victor Hugo nous croyons avec lui qu'à la beauté d'Athènes et à la grandeur de Rome, la France peut, quand elle le veut, ajouter la bonté et la justice. Mais l'amour d'un pays, pas plus que celui d'une personne, ne se commande. Il se ressent ; il peut, aussi, être transmis. Encore faut-il que l'égalité soit plus qu'une incantation, que la ségrégation sociale soit combattue, que certains ne se sentent pas abandonnés par leur pays quand d'autres se retrouvent douillettement à l'abri du bouclier fiscal.
Nous aimons chanter La Marseillaise - et pas seulement avant les matchs de l'équipe de France -, mais nous ne voulons pas que l'on dise à qui que ce soit quand et où l'entonner. Nous aimons l'identité de la France, c'est-à-dire sa culture, son histoire, sa langue, ses paysages, sa littérature ; c'est-à-dire aussi sa recherche scientifique, sa création artistique, sa jeunesse ; c'est-à-dire surtout les femmes et les hommes qui l'ont construite au fil des siècles, vagues d'immigrations successives venues se fondre dans le creuset national. La France est un alliage et son identité est mêlée. L'identité de la France est un patrimoine vivant. Que cette identité soit précieuse, nous l'affirmons. Qu'elle doive être défendue, nous en convenons. Qu'elle soit manipulée, nous le refusons.
Aquilino Morelle est maître de conférences à Sciences Po et ancien conseiller de Lionel Jospin à Matignon ;
Manuel Valls est député de l'Essonne et maire d'Evry.
Rédigé à 16h09 | Lien permanent | Commentaires (15) | TrackBack (0)
Bonjour à tous, voici la tribune que j’ai publié dans Marianne cette semaine, cliquez ici pour le retrouver en ligne.
Bonne journée.
Sarkozy, la morale et la gauche
Affaire Polanski, affaire Mitterrand, affaire du fils héritier, les vents médiatiques, comme un coup du sort, semblent s’acharner sur l’édifice sarkozyste. Certains prétexteront qu’il s’agit là de simples péripéties et pourtant, à mesure que le sable s’efface au passage du vent, les fondations de la maison Sarkozy laissent entrevoir leur bois vermoulu.
L’homme providentiel, celui qui déclarait en 2007 vouloir être « le candidat de cette France qui souffre et non celui des appareils [ou] des élites », celui aussi qui voulait tordre le cou à Mai 68, celui, encore, qui voulait redonner la main à la France qui se lève tôt, celui, toujours, qui sanctifiait le mérite et la valeur travail, laisse, tel un mirage, un goût de soif aux Français. Empêtrés dans la crise, ils sont déboussolés. Une à une, les valeurs cardinales, sur lesquelles leur confiance reposait, disparaissent.
C’est le cas, d’abord, du rapport à la vérité. S’il faut reconnaître au locataire de l’Elysée une capacité certaine à ne pas s’économiser, les Français commencent à prendre la mesure des limites de sa méthode. Elle consiste à surinvestir l’espace médiatique en ouvrant simultanément tous les chantiers de la réforme, et ce, au prix des plus grands raccourcis avec une réalité toujours complexe. Il en va ainsi de toutes ses initiatives superficielles, en réaction aux faits-divers, qui ne s’attaquent pas au cœur des problèmes. Les exemples sont légions. Dernier en date, la résurrection du fichier Edvige alors que son bilan en matière de sécurité est calamiteux, mais on se souvient aussi de Gandrange, de ses engagements à l’emporte-pièce, ou des points de croissance arrachés « avec les dents ». L’inflation des promesses a entraîné une démonétisation de la parole du chef de l’Etat.
Vient la justice sociale. La gauche dénonce depuis longtemps les désastres de sa politique fiscale avec ses franchises médicales, sa taxation des accidentés du travail qui ne sont que les variations d’un même péché originel : le bouclier fiscal. Aujourd’hui, c’est sa propre majorité qui remet en cause ce mécanisme qui exonère les plus aisés de tout effort, alors qu’on en demande toujours plus aux ménages modestes.
Il y a ensuite le rapport à l’impartialité : pour reprendre la sentence-héritage de Camus, « un homme, ça s’empêche !». Elle est d’autant plus impérieuse pour un Chef d’Etat. Ainsi, l’affaire Clearstream a révélé l’incapacité d’un Nicolas Sarkozy à s’effacer devant la neutralité que sa fonction exige vis-à-vis de la justice.
C’est cette même inclination qui l’a trop longtemps empêché d’accepter une autre évidence : hisser son fils de 23 ans à la tête du premier quartier d’affaires européen a été une faute morale et politique. Malgré le désistement de Sarkozy fils - si talentueux soit-il -, c’est aussi le rapport au mérite, socle de la campagne de 2007, qui a été ébranlé.
Enfin, le rapport aux mœurs et à la responsabilité individuelle. Dans l’affaire Polanski-Mitterrand, il est désespérant de voir au prix de quelles contorsions le serpent de la mauvaise foi s’enroule autour de l’évidence. On tente de cacher le viol d’une mineure ou l’appropriation d’un corps par l’argent derrière les panneaux des libertés sexuelles, de la lenteur d’un système judiciaire, de la menace d’un retour à l’inquisition homophobe ou de l’avènement d’une société de la pureté éradiquant la différence et l’écart. Mais un viol ou l’achat d’un corps, sont-ils des « écarts » que l’on pourrait classer dans la catégorie « vie privée » ? Non !
Ces petits arrangements systématiques avec les valeurs déroutent les Français. Ils révèlent qu’il n’y a pas « un » Sarkozysme mais « des » sarkozysmes multiples qui se contredisent et s’annulent entre eux. Le candidat de 2007 qui avait fait de la transgression des élites sa marque de fabrique et ouvert un pont avec les Français les plus modestes, est devenu un OVNI - Objet aux Valeurs Non Identifiées.
Un boulevard pour la gauche, alors ? Pas encore. Car tel le chat qui craint l’eau froide, elle répugne encore à penser deux choses.
La première, c’est la morale. Notre héritage libertaire nous fait souvent emprunter la voie de l’angélisme et du relativisme culturel pour lesquels toute morale est bourgeoise. A l’inverse, la morale populaire serait le lit de l’extrémisme. Bas les pattes, hommes de gauche ! Mais les extrémismes ne sont pas dangereux parce qu’ils pointent des problèmes, ils le sont parce qu’ils dévoient leurs solutions !
La seconde, c’est le rapport complexe entre l’élite et le peuple. La gauche, historiquement, l’a toujours envisagé à travers le vieux filtre marxiste de la lutte des classes, aujourd’hui dépassé suite à l’éclatement du salariat. Il faut le réinventer en l’adaptant aux temps nouveaux. Et le faire d’autant plus vite qu’avec la technique de l’ouverture, un attelage hétéroclite voit le jour et désoriente les Français de droite comme de gauche. Cet attelage, c’est celui du sarkozysme des puissants, de l’argent et des médias, associé à la « gauche mondaine » façonnée, elle, par le libéralisme culturel. Il s’est illustré dans l’affaire Mitterrand.
Un divorce s’installe donc sur la base du sentiment que les élites contournent les règles de la morale quand les Français, eux, sont constamment rappelés à leurs responsabilités dans la vie quotidienne par leur banque, leur police, leur justice…
Il nous appartient, alors, de dépasser nos tabous afin de retrouver ce sens du peuple si vital à la gauche. Repenser notre rapport aux valeurs populaires sur l’autorité, la sécurité, le travail et, au-delà, sur toutes les questions de société, redéfinir une morale républicaine mariant vérité, impartialité, justice sociale et responsabilité, voilà les clefs qui nous mèneront à la victoire en 2012.
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Je participe ce matin au petit déjeuner de l'Observatoire de la politique nationale animé par BVA - Orange - L'Express - France Inter.
Une nouvelle occasion de faire avancer ma réflexion sur l'avenir de la France avant le rendez-vous de ce soir (cliquez ici pour rappel).
Rédigé à 09h33 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Je serai demain à 18h30 l’invité de l’émission Europe 1 Soir pour l’interview de Claude Askolovitch et Patrick Cohen. Pour m’écouter en ligne, cliquez ici !
A demain
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Bonjour,
J’ai été interviewé dans le journal Libération de ce jour à propos du cannabis, retrouvez ma position en cliquant ici.
Bonne journée
Des maires pensent que la réglementation de cannabis permettrait de couper l’herbe sous le pied des trafiquants qui pourrissent la vie de certains quartiers. Qu’en pensez-vous?
La consommation de stupéfiants, tel que le cannabis, alimente l’économie souterraine. Nous sommes tous d’accord sur ce constat. Ce n’est donc pas un débat entre les sécuritaires, d’un coté, et les angéliques, de l’autre ; ce qui nous inquiète d’abord avec Daniel Vaillant c’est la consommation de cocaïne et de crack, la mise en coupe réglée de quartiers entiers par des trafiquants et des voyous. Portons ce débat sur la place publique. Mais il ne faut pas le segmenter, notamment en dissociant la question de la sécurité avec celle de santé publique. De nombreux faits de violence sont liés à ce trafic. Et l’usage de cannabis a explosé ces dernières années.
60% des jeunes de 19 ans l’ont expérimenté. Au-delà des effets néfastes pour des milliers de jeunes, le cannabis est à l’origine de 230 décès par an sur les routes. Il occasionne un risque de cancer six fois plus important que la cigarette. Ne nions pas cette réalité. On ne peut pas traiter cette question comme s’il s’agissait d’un problème mineur de santé publique.
Daniel Vaillant qui a été ministre de l’intérieur défend une approche pragmatique...
Daniel VAILLANT a le mérite de chercher une solution. Mais je suis totalement en désaccord avec sa proposition de légalisation de la consommation de cannabis. C’est une fuite en avant. Je suis frappé par l’échec des expériences menées aux Pays-Bas et en Espagne. La banalisation de la consommation de cannabis a entraîné un phénomène d’appel d’air avec, au final, une augmentation de l’usage de drogues chez les adolescents.
Vous pensez donc que l’interdit est efficace en terme de prévention?
Je ne peux pas accepter l’idée que l’Etat, impuissant face à l’augmentation de la consommation d’un produit illicite, se résigne à en organiser le commerce ou le contrôle de la production et l’importation. C’est déjà le cas avec le tabac et l’alcool. N’aggravons pas la situation par la légalisation du cannabis. Quelles valeurs, quels repères voulons-nous insuffler à notre société ? Notre rôle est aussi de fixer des limites et de poser des règles, des interdits. Légaliser le cannabis, c’est le légitimer ! L’interdit permet, aussi, d’interpeller la responsabilité individuelle de chacun.
Sauf que les jeunes fument du shit non pas parce que c’est interdit, mais parce que cela les intéresse…
En terme de santé publique, c’est donc inquiétant ! Certes, pour beaucoup de jeunes ce n’est qu’une expérience, mais pour d’autres, c’est un passage, un tremplin, vers d’autres drogues. C’est vrai qu’il y a une forme de tolérance : on n’arrête pas les jeunes consommateurs à la sortie des lycées. Mais faut-il se satisfaire de cette banalisation ? Le rôle de l’Etat est de mettre en place une véritable politique de santé publique de prévention vers la jeunesse et d’assistance aux usagers face aux addictions. Tous ceux qui prennent de la cocaïne ont, d’abord, été de grands consommateurs de cannabis. Si après avoir dépénalisé l’usage du cannabis, la cocaïne se démocratise, qu’est-ce qu’on fera ? On la légalisera ? Par ailleurs, toutes ces questions doivent être traitées à la source dans un cadre international. De l’Afghanistan au Maroc, en passant par la Colombie, la drogue, dans la globalisation, est un marché juteux pour toutes les mafias du monde...
Rédigé à 11h55 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
PARIS, 25 octobre 2009 (AFP) - Le député PS Manuel Valls a appelé dimanche à "un rassemblement très large" avec le Modem de François Bayrou "pour bâtir une alternative à Nicolas Sarkozy".
Invité de Radio J, le député de l'Essonne s'est dit "favorable à ce que tous ceux qui veulent bâtir une alternative crédible se rassemblent à gauche au premier tour des régionales mais aussi bâtissent des alliances avec le MoDem".
"Je ne comprends pas comment nous n'arrivons pas à bâtir des listes communes et en s'ouvrant évidemment au MoDem, en pensant à ces 18% d'électeurs qui ont fait confiance à François Bayrou en 2007", a-t-il dit.
M. Valls a estimé que "la responsabilité est aussi du côté du PS".
"Cette maison commune que prône Martine Aubry me semble trop étroite, trop étriquée", a-t-il déclaré. Le député PS, qui a affirmé n'avoir "jamais versé dans l'anti-sarkozysme", a aussi estimé que "le président de la République est de plus en plus le porte-parole d'une forme d'aristocratie de l'argent, qui tourne le dos à ce qui était la construction de la République".
Interrogé sur l'affaire de l'accession programmée de Jean Sarkozy, fils cadet du chef de l'Etat, à l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (Epad), il a déclaré qu'"il s'agit d'un aveuglement du pouvoir".
"Imposer son fils de 23 ans à la tête du quartier d'affaires, ce n'est pas uniquement du népotisme, c'est la volonté de contrôler le département des Hauts-de-Seine, qui semblait échapper au clan Sarkozy depuis que son président Patrick Devedjian avait dit qu'il voulait nettoyer les écuries d'Augias", a affirmé M. Valls.
Le député PS a ajouté qu'"aujourd'hui, entre la volonté de s'attaquer à la presse et de s'accaparer le pouvoir, il y a des points communs entre (Silvio) Berlusconi et Nicolas Sarkozy". Interrogé sur le grand emprunt qui va être lancé par l'Etat, M. Valls a répondu: "endetter encore un peu plus notre pays ne me paraît pas raisonnable".
Rédigé à 16h24 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
Je serai sur Radio J à 14h20 aujourd’hui, pour m’écouter, vous pouvez cliquer ici.
Bon dimanche !
Rédigé à 12h08 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Rédigé à 23h22 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)