Oui, c’est un vrai coup de gueule que je veux pousser après les affrontements insupportables qui se sont déroulés gare du Nord Mardi soir.
Avant d’en tirer des leçons politiques, restons en aux faits. Chaque jour, des dizaines de milliers de banlieusards prennent le train, dans des conditions souvent pénibles (ne parlons pas de la ligne D !!). Pour cela, ils paient. Cher. Trop souvent, ils sont victimes d’incidents, de retards, d’actes de délinquance. Et voilà qu’à la suite d’un contrôle de quelqu’un qui n’est pas en règle, la gare est l’objet d’une véritable guérilla urbaine pendant des heures avec des agents publics blessés et des dégâts matériels importants. Et comme si cela ne suffisait pas, après que le calme soit revenu, des bandes ont réinvesti la gare pour poursuivre leurs exactions.
Eh bien, je le dis comme je le pense et j’accepte de ne pas être bien pensant pour une certaine « gauche », mais c’est d’abord aux voyageurs, aux agents des transports que je veux dire ma solidarité, pas aux voyous dont certains ont largement dépassé l’adolescence (ce qui n’est d’ailleurs pas une excuse) !
La sécurité n’est pas à géométrie variable. Non, désolé, je ne trouve aucune explication qui puisse mettre une balance égale entre les auteurs de troubles graves et les forces de l’ordre. Et j’enfonce le clou : que ces dernières soient, aujourd’hui, sous les ordres d’un ministre de l’intérieur de droite ne change rien. A Evry, lorsqu’il faut mettre fin à des violences, on n’attend pas que la gauche soit revenue au pouvoir. On agit !
Imaginez que les usagers des transports aient l’impression que nous n’appliquons pas dès maintenant ce que nous disons nous-mêmes sur la sécurité. Comment croiront-ils que nous ferons demain ce que nous disons aujourd’hui ?
La condamnation de tels actes doit être sans appel, nette et sans bavure.
Cela étant dit, fermement, il faut, bien sûr, tirer des enseignements politiques de cet événement. Le plus lourd est qu’il témoigne de la violence accrue des rapports sociaux et civiques dans la société française. Ce n’est pas nouveau mais le moins que l’on puisse dire est que les 5 années que nous venons de vivre l’ont aggravée. Le refus de se conformer à des règles simples, élémentaires ; l’affrontement comme mode immédiat de règlement d’un conflit banal, la contestation à priori de ce qui représente l’autorité (police, pompiers, gendarmes, profs), témoignent d’une détérioration ahurissante de la vie sociale.
Et c’est là dessus, sans doute, que la manière dont Sarkozy a exercé ses responsabilités aura jeté plus d’huile sur le feu que d’eau sur un incendie.
Redonner à la police son rôle républicain de sanction, de prévention et de protection, avec des règles éthiques et déontologiques incontestables, remettre les forces de l’ordre au cœur d’un nouveau pacte républicain n’est pas le plus petit enjeu du 22 Avril et du 6 Mai.
On le relèvera dans la clarté, pas dans la confusion.
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