Cher-e camarade,
Dans cette dernière ligne droite, tous les socialistes sont sur le pont pour gagner les élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars. Rien n'est encore fait, mais grâce à notre mobilisation nous pouvons espérer conquérir des municipalités importantes et renforcer notre majorité au Conseil général en gagnant des cantons. Pour la première fois depuis 2001, la tendance à l'érosion de notre influence peut s'inverser.
Nous disposons dans cette campagne de l'excellent bilan de nos élus locaux et départementaux, de projets municipaux et d'un programme départemental qui font clairement la différence avec la droite. Beaucoup d'équipes locales sont profondément renouvelées, plus représentatives de la richesse sociale et de la diversité de notre département. Et il faut se réjouir de l'émergence de nouvelles candidatures aux élections cantonales qui apporteront beaucoup à notre majorité départementale.
Nous pouvons gagner.
Il n'est donc pas trop tôt pour examiner ce que nous devrons faire de notre victoire de mars 2008 au Conseil général si le suffrage universel en décide ainsi. Bien sûr, nous tiendrons nos engagements ; nous appliquerons notre programme.
Mais, chacun le sent bien, nous avons besoin d'impulser une nouvelle dynamique politique pour un rebond de toute la gauche.
Nous dirigeons le Département depuis 10 ans maintenant. Nous avons toutes les raisons d'être fiers de ce que nous avons fait. Nous avons été utiles aux Essonniens.
Mais notre identité politique, notre apport à la mise en mouvement de toutes les forces de progrès en Essonne, ne peut pas se résumer à une simple continuité.
Après mars 2008, il ne s'agira pas seulement de continuer à bien gérer le Conseil général dans la solidarité, la justice et le progrès.
Il nous faudra être collectivement capables de proposer une nouvelle offre politique pour conduire le changement.
C'est en effet dès 2008 que nous devons impulser une nouvelle dynamique pour affronter victorieusement deux échéances décisives : l'élection régionale de 2010 à laquelle la droite se prépare déjà très activement et le renouvellement de la majorité des cantons de gauche en 2011. Ces deux rendez-vous se situent, en outre, dans la dernière partie du quinquennat de Nicolas Sarkozy…
Comme c'est la règle démocratique dans notre parti, les socialistes essonniens devront se prononcer, dès le lendemain du deuxième tour des élections, pour la présidence du Conseil général. Celui ou celle que nous désignerons devra incarner la nouvelle étape qui est devant nous.
Faisons alors en sorte que le choix à faire relève d'une réflexion politique et pas d’abord de considérations personnelles ou tactiques.
Nous sommes confrontés à des défis qui placent le Conseil général devant des responsabilités nouvelles.
A gauche, la situation change considérablement. Elle fait reposer sur le Parti socialiste la responsabilité majeure d'un nouveau rassemblement et de la rénovation des idées et des pratiques politiques pour battre durablement la droite et pour ouvrir un nouvel avenir au socialisme moderne et démocratique.
Une nouvelle donne est nécessaire pour continuer le changement en Essonne.
Une nouvelle donne est nécessaire pour faire grandir le PS et refonder la gauche.
UNE NOUVELLE DONNE POUR LE CONSEIL GENERAL
L'Essonne solidaire est notre identité depuis 10 ans. Elle est malmenée.
Elle l'est :
- Par le pilonnage systématique de la droite, en particulier depuis 2004, qui se décharge de pans entiers de la solidarité nationale sans en payer le prix et en nous étranglant financièrement pendant qu'elle mène une politique nationale qui aggrave les inégalités et la précarité.
- Par le creusement des inégalités territoriales.
Dans un contexte financier de plus en plus tendu, où plus de 50% de notre budget sont consacrés à nos priorités sociales, nous aurons à faire de nouveaux choix pour répondre à une double ambition :
- Soutenir davantage encore, individuellement, les familles et les personnes en difficulté.
- Avancer vers plus de justice dans tous les territoires essonniens profondément marqués par la crise sociale et la relégation urbaine.
Nous devrons aller beaucoup plus loin dans la prise en charge de la souffrance sociale de milliers de familles et de personnes isolées, en relation étroite avec les collectivités locales qui sont en première ligne.
Nous devrons franchir une nouvelle étape dans la contribution du département pour relever le défi majeur du droit au logement et pour accélérer la requalification sociale et urbaine des territoires prioritaires de la politique de la ville. Nous devrons sans doute pour cela mettre sur pieds des outils nouveaux que les communes et leurs groupements ne peuvent pas créer seuls.
Nous devrons faire preuve de nouvelles innovations pour renforcer nos actions en faveur de la conquête de l'autonomie et de la dignité de la jeunesse, en particulier dans le domaine de la formation de l'emploi et du logement.
Nous devrons imaginer des mesures fortes pour favoriser l'intégration républicaine de dizaines de milliers d'Essonniens victimes de discriminations.
L'Essonne innovante est notre deuxième identité forte.
Que de défis nouveaux à relever là encore !
Nous avons élaboré notre projet Essonne 2020 qui définit une nouvelle approche pour nos territoires.
Nous devrons le traduire en actes dans le contexte d'une bataille politique d'ampleur sur le schéma directeur de la Région Ile-de-France et sur la métropolisation de Paris et de toute la Région.
Pour cela, nous devrons placer l'Essonne en position d'interlocuteur majeur vis-à-vis de l'Etat, de la Région et de Paris, non dans une posture défensive et limitée à la résistance mais pour gagner sur notre conception d'une réorganisation d'ensemble plus solidaire et plus efficace.
Nous devrons faire vivre une nouvelle organisation des territoires essonniens. Le débat relancé sur l'avenir des Départements doit être pris de manière offensive et dynamique. La légitimité du Conseil général de l'Essonne ne repose pas sur le maintien d'un découpage de cantons dont la pertinence se perd avec le temps. Elle ne se résume pas non plus à être chef de file de politiques sociales dont nous ne définissons pas le contenu.
Elle réside dans notre capacité à faire vivre l'apport et la spécificité de tous les territoires qui composent l'Essonne dans la double conception du développement durable et du leadership que nous devons assumer en Ile-de-France pour l'économie du savoir et de la connaissance.
Nous devrons donc agir pour la construction d'intercommunalités fortes et efficaces, offensives et non concurrentes.
Nous pourrions, pour cela, lancer l'organisation d'une conférence régulière des intercommunalités pour porter avec elles des projets structurants de développement en matière :
- De réarmement de notre structure économique
- D'emploi
- D'innovation technologique et scientifique
- D'équipements et d'infrastructures
Nous devrions adapter les outils d'aménagement dont nous disposons à cette fin.
Nous devrons porter, au plan national, un véritable projet de réforme de la fiscalité locale, faisable! , fondé sur la justice fiscale, l'efficacité économique et sur une péréquation beaucoup plus forte en Ile-de-France en faveur des communes et des intercommunalités où se concentrent les difficultés et où manquent cruellement les moyens financiers.
Voilà quelques pistes, non exhaustives, de la nouvelle donne pour notre Département. Elle exigera, au sein de la future majorité de gauche, un collectif socialiste très fort, très politique, cohérent, innovant, résolument tourné vers l'avenir.
Il reviendra au Président du Conseil général que les socialistes auront désigné avant le 20 mars 2008 d'animer ce collectif, en associant également de très près les maires, les parlementaires, les conseillers régionaux, les socialistes minoritaires dans les territoires à conquérir.
UNE NOUVELLE DONNE POUR LES SOCIALISTES EN ESSONNE
Les difficultés manifestes que le Parti socialiste traverse ne doivent pas faire perdre de vue, au contraire, que c'est sur lui et sur lui seul que repose dorénavant l'avenir de la gauche et le succès de sa refondation. Notre fédération n'y échappe évidemment pas…
Ce sera un des enjeux de notre prochain congrès.
Il se déroulera largement après le renouvellement électoral de Mars 2008.
C’est donc maintenant et pas dans un an qu’il faut saisir l’occasion de nous retrouver autour d’un seul enjeu : revivifier notre majorité départementale !
Faisons de nos succès électoraux une chance !
La chance d’un nouveau départ, tous ensemble.
La chance d’une rénovation en actes des équipes et des pratiques, qui ne fasse pas dépendre la vie de notre collectivité départementale du seul vote de motions nationales de congrès.
Un moment fort d’unité et d’intelligence collective qui dépasse ce qui nous a affaibli ces dernières années.
Le rétrécissement de notre implantation dans plusieurs secteurs stratégiques du département, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, ne peut plus durer. Même si c’est d’abord un enjeu pour la Fédération, les élus socialistes départementaux devront veiller, bien plus que par le passé, à l’émergence et à l’implantation des forces socialistes dans l’ensemble du département.
De même, beaucoup de choses sont à revoir dans notre fonctionnement : dans notre fédération, dans le groupe socialiste comme dans la manière de faire vivre l’exécutif départemental et la majorité.
La « cartellisation » de l’Essonne socialiste en zones d’influences qui se jalousent et qui s’épient, nous fait perdre beaucoup d’énergie. Elle peut même (heureusement rarement) aboutir à des situations ubuesques qui nous mettent en danger comme on vient encore de le voir dans la préparation des municipales et cantonales. Elle est responsable d’une désertification dans des secteurs majeurs du département. Elle n’est pas à la hauteur de notre responsabilité de première force politique de l’Essonne.
Si le règlement de cette situation est d’abord l’affaire du parti, la contribution des élus socialistes départementaux sera essentielle pour dépasser les blocages et pour favoriser la reconquête politique des territoires où nous nous sommes affaiblis.
Gagner pour changer, voilà ce qui doit guider notre choix et nous rassembler.
Fraternellement,
Francis CHOUAT
Les commentaires récents