Le Chef de l’Etat s’est exprimé sur le devenir de la région d’Ile-de-France, au détour de l’inauguration d’un satellite d’embarquement de la plateforme aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle, le 26 juin dernier.
Au-delà de la méthode, marque de fabrique d’une « hyperprésidence », les questions abordées par Nicolas Sarkozy sont lourdes et il est plus que temps que l’Etat exerce ses responsabilités sans bafouer pour autant la répartition des compétences résultant des lois de décentralisation.
L’Ile-de-France a effectivement besoin d’une action forte de l’Etat qui a fait tristement défaut depuis 2002. Il appartient maintenant au Président de mettre en adéquation ses propos avec les actes futurs du gouvernement FILLON, dans un esprit d’ouverture et dans une étroite concertation avec l’ensemble des collectivités territoriales.
L’avenir de notre région-capitale est un enjeu majeur pour notre pays. Il est urgent que la gauche, en situation de responsabilités dans de nombreuses collectivités, ouvre une réflexion globale sur l’organisation et le développement durable de l’Ile-de-France en apportant des solutions concrètes. Elle ne doit rien s’interdire quant aux propositions à formuler.
Préserver la cohésion sociale et territoriale, imaginer les contours d’une grande métropole mondiale, garantir le développement durable d’une aire urbaine de 12 millions d’habitants avec des infrastructures de transports et des équipements publics attractifs et performants, sont autant de défis complexes à relever.
J’ai déjà fait des propositions détaillées en faveur de la constitution d’une communauté urbaine autour de Paris qui pourrait s’étendre jusqu’au cercle tracé par les villes nouvelles et disposant de compétences étendues en matière de gestion des services collectifs et de développement urbain. Je me suis aussi prononcé clairement pour la mise en place de ressources nouvelles et l’instauration d’un péage urbain pour financer les besoins énormes d’investissements dans le domaine des transports. Il s’agit ainsi de rejoindre d’autres grandes métropoles européennes qui ont fait le choix raisonné de passer d’une régulation par la congestion de la circulation automobile à une régulation par la tarification.
Ce débat est une opportunité. La gauche ne doit pas hésiter à se l’approprier pour faire preuve d’audace et dessiner une vision progressiste de l’avenir de l’Ile-de-France.