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« novembre 2009 | Accueil | janvier 2010 »
Rédigé à 17h26 | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
Hier, votation suisse contre les Minarets, avant-hier, loi interdisant le port du voile, aujourd’hui, la burqa… Islam, islamisme, communautarisme, fondamentalisme, liberté religieuse, Français, immigration, amalgame, instrumentalisation… En la matière, rien n’est simple et il appartient aux responsables politiques, dans ce foisonnement, de séparer le bon grain de l’ivraie. Le bon grain, c’est celui qui fera germer une discussion constructive mais sans concession sur la place que doit occuper l’Islam en France. L’ivraie, c’est cette mauvaise herbe qui, au sens propre, suscite l’ivresse chez ceux qui la consomment. Injures, haines, mosquées profanées, elle fait prospérer les préjugés, les raccourcis et les amalgames. Tel a été le cas de la controverse sur les minarets et, parfois, du débat sur l’identité nationale savamment orchestré par la droite à des fins électoralistes. Face à cela, on peut comprendre le sentiment d’injustice et la lassitude de certains de nos compatriotes de confession musulmane qui, notamment dans les quartiers populaires, subissent les discriminations jusque dans leur accès à la prière. Dans ce contexte, ils ressentent comme une injustice et une stigmatisation les questionnements autour de leur religion.
Alors il faut être clair, il est essentiel de bâtir avec eux un Islam de France fort et progressiste. L’Etat français, sans hypocrisie, doit notamment pouvoir aider les musulmans à sortir des caves indignes dans lesquelles ils ont été réduits à prier et construire sur l’ensemble du territoire des mosquées ayant pignon sur rue.
Mais bâtir cet Islam de France fort et progressiste, c’est aborder tous les sujets.
Et le débat autour de la burqa - même s’il ne concerne que 500, 1000 ou 2000 femmes – doit aller jusqu’au bout. Il est au cœur de ce que la République peut tolérer ou non. Si à l’échelle de tout un pays, ce phénomène est encore relativement marginal, il ne l’est plus dès que l’on se focalise sur nos quartiers touchés par la poussée du fondamentalisme. Le phénomène, inexistant il y a encore quinze ans, s’y développe à un rythme constant.
Même si les spécialistes religieux s’accordent à reconnaître que le port du voile intégral ne fait l’objet d’aucune recommandation coranique, il n’appartient pas au politique de piocher dans leur argumentaire pour justifier son positionnement. S’approprier ce référentiel serait une faute pure et simple de jugement. Puisque la France est une société laïque séparant l’Etat du religieux, c’est bien au cœur de la sphère publique qu’il nous faut façonner notre jugement.
Alors, que remet en cause la burqa dans l’espace public ?
La Convention européenne des droits de l'homme est limpide en la matière. Elle précise, dans son article 9, que la liberté de manifester sa religion ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent « des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre (…) ou à la protection des droits et libertés d'autrui ».
Or, qu’il soit volontaire ou non, le port du voile intégral nuit à la société et à l’ordre public dans la mesure où il soustrait au regard d’autrui les femmes qu’il recouvre. Elles sont exclues, de fait, de la société et du champ public puisque cachées intégralement derrière un vêtement indifférencié.
Mais la burqa est aussi une atteinte à la dignité humaine. Elle concerne tout individu dans la mesure où elle place la femme à un rang de subalterne. Car une femme dont on ne peut lire les expressions du visage perd de son humanité. Car une femme qui se voit interdire le port de certains vêtements perd, aussi, de sa liberté. L’homme n’étant pas concerné par le port de la burqa, celle qui la porte est reléguée d’emblée à son seul et unique statut de femme sans que l’on puisse lire sur son visage ou son corps, d’autres caractéristiques de son individualité. La République française, qui porte en son sein l’égalité homme- femme, ne peut l’accepter.
Pour toutes ces raisons, nous sommes favorables au bannissement pur et simple de ce vêtement dans l’espace public et ses services (mairies, écoles, préfectures, sécurité sociale…) mais aussi sur l’ensemble de la voie publique. Il ne faut pas se réfugier derrière la peur de la stigmatisation ou les éventuelles complexités d’application juridique. Une loi est nécessaire car cette question essentielle ne peut être laissée aux seules interprétations éparses des maires, sauf à transformer la République, indivisible, en une fédération de collectivités. Elle est d’autant plus nécessaire, enfin, qu’elle est une réponse symbolique forte à la montée du fondamentalisme.
Ne pas s’en remettre à la politique de l’autruche, être attentif aux aspirations des musulmans de France tout en fixant des limites claires à ce qui peut se faire ou pas dans la République, c’est le meilleur moyen de renforcer l’Islam de France et de faire reculer le fondamentalisme. La séparation des Eglises et de l’Etat n’a jamais signifié l’absence de dialogue et d’écoute.
Manuel Valls, Député-maire d’Evry
Aurélie Filippetti, Députée de Moselle
Philippe Esnol, Conseiller général et Maire de Conflans-Sainte-Honorine
Rédigé à 17h12 | Lien permanent | Commentaires (24) | TrackBack (0)
PARIS, 20 décembre 2009 (AFP) - Trois élus socialistes, Manuel Valls, Aurélie Filippetti et Philippe Esnol, plaident pour le "bannissement", par la loi, du port du voile intégral dans "l'espace public", dans une tribune publiée lundi par le quotidien Libération.
"Nous sommes favorables au bannissement pur et simple de ce vêtement dans l'espace public et ses services (mairies, écoles, préfectures, sécurité sociale) mais aussi sur l'ensemble de la voie publique", écrivent les trois signataires.
Selon eux, "une loi est nécessaire car cette question essentielle ne peut être laissée aux seules interprétations éparses des maires, sauf à transformer la République, indivisible, en une fédération de collectivités".
"Elle est d'autant plus nécessaire qu'elle est une réponse symbolique forte à la montée du fondamentalisme", selon les trois élus. "Volontaire ou non, expliquent-ils, le port du voile intégral nuit à la société et à l'ordre public dans la mesure où il soustrait au regard d'autrui les femmes". La burqa est aussi "une atteinte à la dignité humaine", et elle "place la femme à un rang de subalterne".
"Car une femme dont on ne peut lire les expressions du visage perd de son humanité. Car une femme qui se voit interdire le port de certains vêtements perd, aussi, de sa liberté. La République française, qui porte en son sein l'égalité homme-femme, ne peut l'accepter", estiment-ils.
Ils jugent "essentiel de bâtir", avec "nos compatriotes de confession musulmane", "un Islam de France fort et progressiste". "L'Etat français, sans hypocrisie, doit notamment pouvoir aider les musulmans à sortir des caves indignes dans lesquelles ils ont été réduits à prier et construire sur l'ensemble du territoire des mosquées ayant pignon sur rue", écrivent-ils.
Rédigé à 00h13 | Lien permanent | Commentaires (23) | TrackBack (0)
Pour visionner la vidéo de mon entretien d'hier lors du Talk, cliquez ici.
Sinon, je mets en ligne un extrait sur ce blog :
Rédigé à 17h47 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
C'est ainsi que j'intitulai, il y a plus de cinq ans, une tribune publiée par Libération. Elle n'a malheureusement pas pris une ride.
Le drame de Bron vient souligner une fois de plus la nécessité pour notre pays de lutter enfin activement contre la prolifération dangereuse d'armements aux quatre coins de l'hexagone.
Si nous ne faisons rien, le phénomène continuera de s'amplifier.
J'en appelle donc à un renforcement réel des dispositifs de coordination des forces de police sur cette question qui doit être au coeur de l'action quotidienne en matière de sécurité. Oubliée, marginalisée au Ministère de l'Intérieur, la lutte contre le trafic d'armes est prioritaire.
De la même manière, un durcissement de la législation sur la détention d'armes doit être rapidement mise en oeuvre.
Pour accéder à la tribune de juin 2004, cliquez ici.
Pour visionner la question orale posée à l'Assemblée nationale, cliquez là.
Rédigé à 17h22 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Faut-il de nouvelles troupes en Afghanistan ? L’annonce, par le Président Obama, d’envoyer 30.000 soldats américains pour renforcer les contingents déjà présents sur place relance le débat. Ma position est claire : l’envoi de soldats supplémentaires est une nécessité.
La guerre menée en Afghanistan n’est pas celle de l’Amérique, mais bien celle de la communauté internationale contre l’un des foyers majeurs du terrorisme. La France s’est engagée, au même titre que les autres forces en présence, à sécuriser la zone pour rétablir des conditions de vie sereine pour les Afghans, et éradiquer les sanctuaires terroristes de la région dans un objectif de sécurité globale. Partir d’Afghanistan maintenant, en raison des obstacles rencontrés et de l’inquiétude croissante des opinions publiques, serait désastreux. Si le statu quo n’est plus possible – il n’aboutirait qu’à un enlisement et une lassitude généralisée de toutes les parties en présence – le retrait pur et simple serait irresponsable et dangereux. Il livrerait la population à tous les extrémismes. Nous en voyons de tristes illustrations régulièrement, avec les menaces de mutilation des populations, des attentats meurtriers, ou encore l’humiliation des forces de police par les Talibans. Un départ précipité contribuerait uniquement à renforcer les troubles et contestations. La démocratie afghane est déjà trop fragile, en raison des soupçons d’irrégularités qui ont entouré la réélection d’Hamid Karzaï.
Une solution alternative consisterait à désengager les forces internationales tout en proposant une stratégie de dialogue et de réconciliation avec les Talibans qui ne veulent pas être assimilés à la mouvance djihadiste. L’espoir que cette solution porte en elle est atténué par sa difficulté de réalisation. La volonté de dialogue de ces Talibans reste à démontrer. Il n’est pas envisageable de laisser le peuple afghan face à son sort, si ce sort est synonyme d’une fatalité à laquelle nous aurions contribué, et dont nous serions nous-mêmes victime à moyen terme. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a raison de soulever que « l’Afghanistan peut nous paraître très éloigné, mais son chaos et sa violence sont en réalité tout près de chez nous ».
La solution qui m’apparaît comme la plus cohérente, confortée par les propos récents du Président américain, reste celle de renforcer la présence militaire en redoublant d’effort sur la sécurité de la population, la formation des forces afghanes et la reconstruction du pays. Seule cette solution permettra la réalisation des objectifs de sécurité globale, qui mènera à terme au retrait des forces de la coalition internationale.
Le terme de sécurité globale n’est pas galvaudé : la question afghane est en réalité une question afghano-pakistanaise. La dissociation des problèmes afghans et pakistanais fait partie des erreurs stratégiques de l’administration Bush. En prétextant l’existence de pseudo armes de destruction massives pour justifier leur intervention irakienne, la précédente administration américaine n’a plus considéré l’Afghanistan comme une priorité et a finalement obtenu des résultats calamiteux : dégradation de la situation sécuritaire, régionalisation de l’insurrection et développement de nouveaux sanctuaires du terrorisme international. Et en Afghanistan, les Talibans ont repris le contrôle de plus de la moitié du territoire et frappent au coeur même de Kaboul. En traitant les deux fronts comme un front global, et en envoyant des troupes supplémentaires, les forces internationales seront à même de porter un coup décisif aux Taliban afghans et aux djihadistes d’Al Qaida réfugiés au Pakistan.
La fermeture annoncée de Guantanamo, le retrait des troupes américaines d’Irak, ou encore le Discours du Caire du
Le risque d’escalade que beaucoup craignent peut être contourné, à condition de privilégier une approche multilatérale concertée. Le sommet de Londres programmé pour Janvier 2010 sera l’occasion pour tous de délimiter leurs participations respectives. Une nouvelle conférence sur l’Afghanistan s’impose également afin de contribuer à un consensus régional sur l’avenir du pays et éviter aussi la déstabilisation du Pakistan qui possède, ne l’oublions jamais, l’arme atomique. L’Iran, l’Inde, les membres permanents du Conseil de sécurité y seront tous intéressés.
Avant cela, le débat national sur l’Afghanistan que le Parti Socialiste a appelé de ses vœux doit avoir lieu. C’est l’occasion pour la représentation nationale de s’exprimer sur cette question. Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing au Gouvernement. Il s’agit bien de déterminer des objectifs clairs et des missions renouvelées pour sortir de la crise : ramener la sécurité, améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption, favoriser le développement économique et bien entendu éradiquer la culture de l’opium. Mais l’essentiel est bien de gagner la guerre pour gagner la paix. Il s’agit donc de concentrer l’effort militaire sur la frontière pakistano-afghane et la sécurisation des zones plus peuplées afin d’isoler les Talibans.
Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans une présence militaire suffisante. L’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan est donc un enjeu géostratégique majeur. Le choix est difficile, mais nécessaire, et il faut l’assumer jusqu’au bout. La responsabilité de la France est engagée dans ce conflit, à travers lequel se joue l’équilibre mondial. Il serait, en tout cas, tragique que cette guerre soit perdue, car une victoire du djihadisme serait funeste pour la population afghane, le Pakistan, les pays voisins et la stabilité internationale.
Rédigé à 17h38 | Lien permanent | Commentaires (14) | TrackBack (0)
Succès de la journée "Faire des égaux" aujourd'hui en Mairie d'Evry.
Plus de 150 citoyens ont participé à cette manifestation ponctuée par des interventions de grande qualité.
Merci encore à tous les participants et aux équipes du CRAN et de la Mairie d'Evry qui se sont mobilisées pour faire avancer la cause de la diversité.
Rédigé à 19h33 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Chaque jour, des millions de Français souffrent des discriminations. Elles les empêchent d'avoir un emploi, d'accéder à davantage de responsabilités ou d'être mieux payés, de louer un appartement pour leur famille, de créer leur propre entreprise ou simplement de s'amuser entre amis.
Cette ligne invisible qui sépare certains Français des autres, c'est la ligne de la couleur de la peau. Nous ne devons plus accepter qu'elle fasse, comme aujourd'hui, partie de notre quotidien.
Parce que le débat le plus urgent, en France, ne doit pas porter sur la meilleure manière de nous diviser, mais sur la meilleure façon de vivre ensemble.
Parce que les enfants noirs, arabes ou asiatiques doivent pouvoir avoir les mêmes rêves, les mêmes envies et le même avenir, à compétences égales, que les enfants blancs.
Parce qu'un droit n'est rien, si la réalité le dément tous les jours.
Nous annonçons le dépôt, dans les prochaines semaines, d'une proposition de loi visant à instituer, en France, les statistiques de la diversité, pour que l'on puisse, enfin, mesurer et combattre les discriminations en France.
Nous proposons que la loi autorise, comme les statisticiens, les sociologues et les militants de la lutte contre les discriminations le demandent depuis des années, d’évaluer les discriminations en se fondant sur le « ressenti d’appartenance », sur une base auto-déclarative, facultative et sans constitution de fichiers, visée par la CNIL, en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel du 15 novembre 2007, qui autorise « la mesure de la diversité », à condition, bien évidemment, qu’elle ne se fonde pas « sur l’ethnie ou sur la race ».
Non seulement il faut dire cette vérité, mais des enquêtes d’opinion révèlent que nos concitoyens sont tout à fait prêts à l’entendre. Selon une enquête réalisée par l’Institut CSA en avril 2009, 65 % des Français, dont 84 % des moins de 30 ans, sont favorables à la mise en place de statistiques de la diversité.
Nous annonçons, par ailleurs, la mise en place à Evry d'une commission "Marchés publics et Diversité", composée de personnalités, d'experts et de chefs d'entreprise, pour réfléchir à la meilleure façon dont la ville d'Evry pourrait favoriser la diversité, par le biais de ses appels d'offres. Nous souhaitons mener à Evry une expérience pilote, qui puisse servir de modèle à l'ensemble des communes de France, dans le domaine de la diversité.
« Faire des égaux », ce mot de Léon Gambetta, l’un des pères fondateurs de notre République, était l’intitulé du colloque « Pour instaurer un nouveau dialogue sur la diversité », qui s’est tenu aujourd’hui 12 décembre à Evry, à l’initiative conjointe de Manuel Valls, député-maire d’Evry, et Patrick Lozès, Président du CRAN.
De très nombreux intervenants se sont succédé à la tribune, dont : Soumia Belaidi Malinbaum (MEDEF, AFMD), Christophe Caresche (PS), Olivier Ferrand (Terra Nova), Brigitte Grésy (IGAS), Christine Kelly, Alain Klarsfeld (ESC Toulouse), Hervé Le Bras (EHESS), Claude Mwangelu (SNCF), Alexandra Palt (The Fabric of Society), Alexandra Poli (CADIS, CNRS, EHESS), Ivan Rioufol (Le Figaro), Yazid Sabeg, Sylvie Savignac (La Poste), Louis George Tin (CRAN, IDAHO), Michèle Tribalat (INED).
Nous remercions l'ensemble de ces intervenants pour leur participation et pour la qualité de leurs interventions.
Patrick Lozès et Manuel Valls
Rédigé à 19h16 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
Je vous invite à venir participer à la grande journée de débats co-organisée par le CRAN et la Mairie d'Evry qui aura lieu ce samedi à l'Hôtel de Ville.
De 10h00 à 18h30, trois table-rondes se succèderont et donneront lieu à la confrontation de nombreux invités de grandes qualités.
N'hésitez pas consulter l'invitation-programme disponible en cliquant ici.
Et surtout, rejoignez nous à cette journée exceptionnelle.
Rédigé à 06h10 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Je vous invite à visiter l'exposition "Les enfants modèles" au Musée de l'Orangerie de Paris.
Cette belle exposition qui est présentée du 25 novembre 2009 au 8 mars 2010 présente les oeuvres d'artistes ayant peint leurs enfants.
Un tableau de mon père figure dans la collection présentée ; j'y apparais en jeune adolescent, sage et concentré, absorbé par ce face-à-face intimidant et magique. Je garde un souvenir exceptionnel de ce moment.
Gala consacre un dossier à cette exposition dans son format papier et sur son site Internet (cliquez ici).
Pour accéder à la présentation de l'exposition sur le site du Musée de l'Orangerie, cliquez là.
Rédigé à 08h58 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
par Catherine FAY de LESTRAC
PARIS, 6 décembre 2009 (AFP) - Des universitaires et responsables politiques se mobilisent contre la disparition de l'histoire-géographie en terminale S, une inquiétude que le ministre de l'Education nationale Luc Chatel juge infondée, affirmant que "la place éminente" de ces disciplines sera préservée par la réforme du lycée.
"Universitaires, personnalités artistiques et politiques s'insurgent" contre la proposition de rendre optionnelle l'histoire-géographie en terminale, dans une lancée par vingt universitaires de renom, publiée samedi dans le Journal du Dimanche.
"Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure", font-il valoir notamment, "va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires".
La réforme du lycée, qui doit être entérinée jeudi par le Conseil supérieur de l'Education et entrer en vigueur à la rentrée 2010 pour la seconde, prévoit la suppression de "l'histoire-géographie" en terminale S au profit d'un "accompagnement personnalisé" en petits groupes.
Les signataires jugent "impératif d'annuler cette décision, inspirée par un utilitarisme à courte vue", contradictoire avec les "objectifs proclamés" du système éducatif "sur le plan de la formation intellectuelle, de l'adaptation au monde contemporain et de la réflexion civique des futurs citoyens".
L'appel est lancé par le philosophe Alain Finkielkraut, le démographe Hervé Le Bras et 18 historiens, dont Jean-Pierre Azéma, Serge Berstein, André Kaspi, Jacques Le Goff, Pierre Milza, Antoine Prost, Jean-Pierre Rioux, Benjamin Stora, Jean Tulard, Annette Wieviorka et Michel Winock.
Ils ont été rejoints dimanche par des personnalités comme le psychiatre Boris Cyrulnik, l'écrivain Philippe Delerm, le philosophe Michel Onfray, l'historienne Mona Ozouf, et des responsables politiques dont Martine Aubry, Ségolène Royal, Laurent Fabius, Manuel Valls (PS), Cecile Duflot (Verts), Marielle de Sarnez (MoDem) et Hervé Mariton (UMP).
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a assuré à l'AFP que "l'histoire-géo allait garder la place éminente qui a toujours été la sienne dans le système éducatif français et même voir sa place confortée".
"On ne supprime pas le programme d'histoire-géo en terminale scientifique, ce programme sera vu en première. En première, les lycéens de la filière S vont voir leur horaire d'histoire-géo passer de 2h30 à 4 heures", identique à la série littéraire, a-t-il expliqué.
"Les lycéens en filière S spécialement intéressés par l'histoire pourront suivre une option de deux heures d'histoire", a-t-il précisé. La mesure est due, a-t-il expliqué, à la volonté de recentrer les lycéens de terminale S sur les matières scientifiques et à faire de la place à "l'accompagnement personnalisé" (en petits groupes) sans alourdir l'horaire global. "Nous avons dû réajuster l'horaire de chaque matière pour ne pas alourdir l'horaire global. J'ai veillé à ce qu'on ne taille pas dans une seule discipline", a expliqué Luc Chatel.
Rédigé à 08h08 | Lien permanent | Commentaires (11) | TrackBack (0)
Malgré la campagne de démobilisation orchestrée quelques jours, les Français ont infligé une défaite sans appel à ceux qui ont voulu opposer les grandes causes de solidarité entre elles.
Ce résultat est en effet une défaite morale pour Pierre Bergé qui comme l’a très justement affirmé Laurence Tiennot-Herment, la présidente de l’AFM, a tenté de casser le Téléthon. Pierre Bergé a commis une faute en créant une polémique inutile qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour la recherche et les familles.
La manœuvre grossière consistant à jeter le discrédit sur une organisation parfaitement administrée pour l’affaiblir a échoué. Malgré la crise économique la plus dure de l’après-guerre, les promesses de dons n’ont fléchi que de 5 millions d’euros pour atteindre 90 107 555 euros.
Je tiens à saluer ici la sagesse des Français qui ont su déceler une attaque infondée, organisée sciemment pour affaiblir le Téléthon, ce formidable élan de solidarité qui rassemble chaque année des dizaines de milliers de bénévoles dans la plupart des communes de notre pays.
Rédigé à 17h07 | Lien permanent | Commentaires (21) | TrackBack (0)
Bonjour à tous,
Nicolas Demorand me recevra dimanche à 17h40 à l’occasion de son émission « C Politique » sur France 5. Vous pourrez aussi me retrouver en cliquant ici.
A bientôt !
Rédigé à 21h10 | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
J’ai pris la peine de lire le blog de Jean-Luc MELENCHON à la suite de plusieurs interpellations de la presse. Mon commentaire sera bref. Comme je sais qu’il connaît parfaitement notre fonctionnement interne, les personnalités et les acteurs de la fédération socialiste de l’Essonne dont il était adhérent il y a encore un an, il ne peut pas expliquer sérieusement que je suis responsable de l’éviction de Julien DRAY. S’il le fait c’est avec des objectifs et des arrière-pensées que lui seul connaît.
J’ai défendu Julien depuis le premier jour publiquement et au sein du PS, sincèrement et au nom du principe de la présomption d’innocence et de l’amitié... Ce sont les anciens camarades de Jean-Luc MELENCHON (Olivier THOMAS, Jérôme GUEDJ ou François LAMY) qui ne voulaient pas de la candidature de Julien soutenue à l’unanimité par la motion E (Carlos DA SILVA, Thierry MANDON, Olivier LEONHARDT ou moi-même). Une majorité du Conseil Fédéral du PS 91, composée des courants A (DELANOË), C (HAMON) et D (AUBRY), a refusé, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, cette hypothèse comme l’idée de réserver la tête de liste, le temps que le parquet rende sa décision. Julien l’explique très bien sur son blog le 28 novembre (cf. « Un lundi soir en Essonne »).
Carlos DA SILVA a pris alors ses responsabilités en proposant, comme premier secrétaire de la Fédération, d’assurer la tête de liste – en espérant que Julien DRAY soit très vite en situation de le remplacer – et en évitant ainsi de diviser davantage les socialistes essonniens sur cette douloureuse question. D’autant que la Direction Nationale du PS comme Jean-Paul HUCHON n’ont pas pris la peine d’assumer leurs responsabilités…
Je croyais que me connaissant un peu Jean-Luc MELENCHON pouvait s’abstenir d’une telle bassesse. Je me suis trompé. Il a tellement de comptes à régler avec son ancien parti qu’il n’hésite devant rien. C’est dégueulasse, mais ainsi plus rien ne m’étonnera de sa part.
Rédigé à 15h34 | Lien permanent | Commentaires (19) | TrackBack (0)
Suite au vote suisse sur les minarets, retrouvez l'entretien accordé au journal Libération, publié ce matin.
Que vous inspire le résultat de la votation populaire chez nos voisins suisses ?
Il s’agit de la victoire d’une formation populiste, l’UDC, qui depuis des années joue sur un sentiment de peur au sein de la population. Selon eux, le modèle suisse est menacé par tout ce qui est étranger au pays : Union européenne, religion musulmane... Ceux qui auraient dû se battre pour convaincre de rejeter les thèses de cette formation nauséabonde ne l’ont pas fait. Tirons-en les leçons : ne jamais abdiquer quand les valeurs de tolérance sont en danger.
Craignez-vous que ce débat sur les minarets fasse tâche d’huile en France ?
Je crains surtout un débat à l’emporte-pièce, où l’on passe d’un sujet à l’autre et où on en reste à la caricature, à l’ignorance, où l’on joue sur la peur de l’autre. Ce vote suisse peut provoquer une onde de choc qu’il faut savoir maîtriser, en France, au moment où le gouvernement instrumentalise un débat sur l’identité nationale. L’islam est la deuxième religion de France. Il faut soutenir l’idée d’un islam de France et affirmer que cette religion a toute sa place dans notre société. Cela ne doit pas nous empêcher d’être intransigeants sur les principes laïcs ou le respect de la femme. C’est pourquoi je suis favorable à l’interdiction de la burqa dans l’espace public. Notre laïcité n’a de sens que si toutes les religions ont toute leur place - et rien que leur place - dans la société.
Eric Besson estime que ce débat sur les minarets est une question «d’urbanisme». Vous êtes d’accord ?
Non puisqu’il s’agit surtout d’un symbole : le respect de la religion musulmane et de l’exercice de son culte. L’idée qu’il ne faudrait pas de minaret signifierait qu’on a peur du symbole. A Sarajevo, il y a des mosquées avec des minarets depuis des siècles. Dans le sud de l’Espagne, le clocher de la grande cathédrale de Séville était auparavant le minaret de la mosquée de la ville. Ne provoquons pas de débats absurdes. Ne tombons pas dans le piège suisse.
Je plaide pour un plan d’ensemble de construction de mosquées qui tienne compte de l’implantation géographique de la communauté musulmane, avec des normes urbaines et architecturales cohérentes, en phase avec nos paysages et notre histoire.
Je crois surtout au dialogue. Ce qui s’est réalisé à Créteil ou Marseille va dans le bon sens. A Evry, nous avons la seule cathédrale construite au 20ème siècle qui n’a pas de clocher alors que la mosquée a son minaret. Et personne ne trouve rien à redire !
Vous faites de votre ville un exemple ?
Nous avons la chance d’avoir une mosquée au cœur de l’agglomération, à quelques mètres de la cathédrale, de la synagogue, de la pagode… Le fait d’avoir une mosquée permet d’éviter la multiplication des salles de prières indignes dans des caves. Cela permet, surtout, le dialogue avec la communauté musulmane qui, dans son écrasante majorité, est parfaitement intégrée dans la société française. Etre clair et décomplexé sur ces sujets permet, aussi, de lutter légitimement et efficacement contre tous les fondamentalismes.
Vous plaidez toujours pour un financement public des mosquées ?
Oui. Je pense que l’Etat et les collectivités doivent aider les musulmans de France à construire des mosquées, dans le cadre de plans d’urbanisme, quitte à adapter la loi de 1905 plutôt que de subir le financement parfois opaque de pays étrangers.
Rédigé à 11h35 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Comme chaque année depuis mon élection, Evry a célébré les nouveaux Français ce vendredi via une cérémonie organisée dans l'Hôtel de Ville.
Ce moment chaleureux et patriotique se déroulait cette année dans un contexte de débat sur l'identité nationale et l'enthousiasme de la cérémonie de vendredi montrait que le débat initié par le gouvernement dépasse très largement le cadre étriqué dans lequel l'UMP veut l'enfermer...
Rédigé à 07h38 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)