Le Bureau national du Parti socialiste a finalement choisi de décider d’adopter une position claire sur le Traité européen : celle de le ratifier.
Je m’en réjouis. Comme je me réjouis que cela ait pu se faire sans drame et sans déchirement. Avec un peu d’humour (çà ne fait pas de mal ces temps-ci), on peut dire que chacun a pu dire OUI. Les uns, nettement majoritaires, ont dit OUI au Traité, les yeux ouverts et lucides sur les limites de ce Traité mais d’abord conscients de la nécessité d’accompagner la moindre chance de sortir l’Europe de la paralysie. Les autres ont dit OUI à…un référendum que Sarkozy n’organisera pas. C’était pour eux une manière de ne pas avoir à se prononcer sur le Traité en prônant, dès lors, le refus de vote pour déni de démocratie.
Je préfère nettement le premier OUI. Non que je sois hostile par principe à un référendum mais parce que les camarades qui demandaient que l’on se prononce d’abord sur l’exigence d’un référendum squeezaient la seule vraie question : référendum ou pas, quelle position devait adopter le PS ? Certains étaient pour dire NON, d’autres prônaient l’abstention, d’autres encore voulaient refuser de voter. Bref, le PS n’aurait pas eu de position de Parti national et de gouvernement. Et l’argument selon lequel Mitterrand a déjà eu recours à l’abstention en 1972 ne tient pas. D’abord parce qu’il s’agissait d’un élargissement de la CEE et non d’un Traité politique. Ensuite parce qu’il y a 35 ans, la situation politique n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui. On sortait d’une présidentielle où le PC avait réalisé 21,3% des suffrages et le PS…5%. Et on venait de signer un programme commun avec le PC qu’il s’agissait de ramener à un étiage bien moindre. Cela n’a d’ailleurs pas empêché Mitterrand de mettre son mandat de premier secrétaire en jeu au congrès du Bourget de 1973 face à ceux, dont Chevènement (déjà !), qui refusaient de donner un cours européen au PS.
Ce Traité ne permet qu’une chose : permettre un meilleur fonctionnement à 30 membres et débloquer la situation. Il ne garantit pas plus qu’hier l’Europe sociale, la croissance, l’emploi et le développement durable.
La position claire du Bureau national permet au moins au PS de prendre ses responsabilités et de sortir de l’impasse d’une rhétorique d’affrontement binaire pour se concentrer à nouveau sur le contenu des politiques européennes sur lesquelles il faut se battre pour redonner sens et envie dans l’Europe.
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