J’ai passé l’essentiel de ma journée de Samedi à la Mutualité pour participer au Conseil national du Parti socialiste. J’en suis sorti, je dois le dire, avec une impression mitigée.
A mettre à son actif :
· La volonté unanime de se concentrer sur la préparation des élections législatives. Quoi qu’on pense du résultat du 6 Mai, chacun mesure bien que l’avenir du PS et de la gauche passe par le meilleur résultat possible les 10 et 17 Juin. Du nombre de députés socialistes et de gauche dépend la capacité d’agir et de protéger ceux qui vont souffrir de la politique de la droite.
· Le refus clairement exprimé par F. Hollande et par l’immense majorité des intervenants de se livrer à une nouvelle « danse du centre ». C’est à Bayrou de choisir sa stratégie. La nôtre est le rassemblement le plus large de la gauche et des progressistes. A ce titre, le CN a validé à la quasi unanimité une proposition d’accord avec les Verts qui incluait la 5ème circonscription de l’Essonne, qui garantissait aux Verts un doublement de leurs effectifs au Parlement qui a été malheureusement refusé par leurs instances…
A mettre à son passif :
· Le peu de participants…dans la salle des débats. Autour, là où les caméras et les micros faisaient grappe, c’était déjà autre chose… L’indiscipline est certes une habitude chez nous et la campagne législative retient déjà du monde sur le terrain. Je m’attendais quand même à ce que ce moment de réflexion collective retienne un peu plus l’attention.
· Le comportement curieux de quelques grandes personnalités. C’est en lisant la presse ce dimanche que j’ai découvert des propos qui n’ont pas été exprimés en séance. Je ne trouve pas cela très respectueux pour le parti et pour ses instances. Dire, par exemple, à la presse que la chose qui compte, pour l’heure, c’est de changer le calendrier de désignation du candidat socialiste pour…2012 et de le faire dès le lendemain des législatives de 2007 par un congrès ne me semble pas montrer que l’on a encore pris toute la mesure de ce qui s’est passé lors de cette élection présidentielle.
« Chut ! » a recommandé Vincent Peillon sur l’inévitable débat sur les leçons à tirer du scrutin. L’heure viendra après les législatives car rien ne doit nous détourner de notre rassemblement pour en faire le meilleur succès possible. Il a raison. J’ajouterai pour ma part qu’en tout état de cause, si d’aucuns s’imaginent que les prochaines échéances internes au PS se réduiront au règlement d’une querelle de leadership socialiste, la déconvenue sera immense et n’attendra pas 2012 !
Trop de choses se sont jouées dans cette présidentielle qui pourraient nous dispenser d’un véritable débat de fond – fondateur – qui soit cette fois autre que les synthèses molles des deux précédents congrès de Dijon et du Mans. Et ce n’est qu’à l’issue d’une confrontation d’idées, franche et fraternelle, que les militants pourront se prononcer sur l’orientation, la stratégie et le type d’organisation dont nous avons besoin. La question du leadership sera alors fondée sur de la politique et non sur du personnalisme exacerbé.
Je me rappelle il y a un an, une réunion de section lors de laquelle quelques militants souhaitaient déjà voir abordés ces sujets de fond à qui d'aucun avait répondu par un long discours que ce n'était pas les priorités du moment avec les présidentielles et les législatives qui arrivaient à grand pas. Ces problèmes existaient déjà à l'époque, et n'ont pas empêché la désignation lors des primaires de la candidate qui semblait la plus à même de porter le projet et de mener campagne.
Je suis bien sûr d'accord avec vous sur le fait que ce débat, cette introspection, doivent avoir lieu et rapidemment. Reste néanmoins que cinq ans c'est court pour découvrir les idées, la vision, la personnalité de candidats potentiels et pourquoi pas nouveau particulièrement s'il y a un choix à faire. Il n'est à mon avis pas si stupide de faire en sorte que ceux-ci puissent montrer au travers de cette réflexion à mener ce qu'ils "ont dans le ventre" et leur capacité à être force de proposition, de changement et d'orientation. Nous éviterons alors peut-être des positionnements tels que : "si je gagne cette campagne, je ne devrais rien au PS" ou "cette campagne est une campagne hors parti"...
Car après tout ce personnalisme exacerbé dont vous parlez me semble aujourd'hui inévitable dans le cadre de présidentielles.
Il faut que le(la) futur(e) candidat(e)ait le temps de prouver qu'il(elle) peut incarner un vrai projet de société, celui de tous les socialistes et de tous les français.
Rédigé par : cemc | 15 mai 2007 à 15h25