Petite pause ce week-end. J’en ai profité pour aller voir France/Galles samedi soir au Stade de France, après avoir...regardé les deux matchs Ecosse/Italie et Irlande/Angleterre à la télévision. Etonnante Italie ! Certes, je ne suis pas un spécialiste de l’ovale mais j’étais persuadé que l’équipe ne tiendrait pas face à une équipe écossaise humiliée. Berbizier me rappelle ma jeunesse. Il reste un sacré meneur d’hommes. Le match à Croke Parc fut très beau mais le plus émouvant aura été la cérémonie qui a précédé l’entame. Le sport peut être un formidable outil de civilisation et de mémoire partagée. Chapeau Messieurs les anglo-saxons !
Il y avait moins de panache dans le match contre les Gallois et beaucoup de questions sur la capacité des Français à tenir leur réputation pendant les 20 premières minutes. Comme quoi, en sport comme ailleurs ( !), rien n’est jamais joué d’avance. Quelle force dégage cette équipe de France ! Dans le stade, on a droit à rien : ni aux gros plans, ni aux ralentis. Mais on a la chance inouïe d’être dans une ambiance et, surtout, de mesurer la maîtrise du jeu par une équipe. A aucun moment les Français ont paru douter. Et qu’est ce qu’ils se mettent !! En parfaits gentlemen.
En parlant d’élégance, comment ne pas revenir sur l’événement politique de cette fin de semaine : la demande de Ségolène Royal à Lionel Jospin de participer à son équipe de campagne ?
Beaucoup d’amis socialistes et d’électeurs de gauche m’en parlaient depuis 15 jours. Ils sentaient qu’en associant toutes les richesses du Parti, ce serait un plus dans une campagne qui a démarré très tôt et qui doit monter en puissance pendant les 2 mois qui viennent. Le rassemblement de la diversité socialiste a toujours été important en 74 comme en 81, 88, 95 et même en 2002. Qui pouvait douter de l’engagement de Lionel Jospin ? Il a commencé à s’exprimer contre le programme de Sarkozy début février et il a indiqué qu’il ferait campagne à sa manière pour la victoire de Royal. Le fait qu’il puisse, de surcroît, apporter son expérience et la force de ses analyses à notre candidate ne peut que faire du bien. Je m’en réjouis, moi qui ai, avec d’autres, considéré qu’on ne peut pas gagner 2007 en voulant effacer 1997/2002 et notre identité avec.
Un dernier mot pour relever la paresse intellectuelle de la presse nationale. Comme elle ne peut jamais privilégier l’analyse du fait politique – cela nécessite, il est vrai, du travail – la voilà qui nous refait le coup de l’animalerie éléphantesque. Mais, Mesdames et Messieurs, lorsque Nicolas Sarkozy a, le 14 Janvier à la Porte de Versailles, réuni Juppé, Raffarin, Alliot-Marie, Gaudin, Balladur, etc, pourquoi n’avez vous pas titré sur le retour des godillots ? Parce qu’il manquait – et qu’il manque toujours – Villepin, Debré (c’est d’ailleurs fini pour lui par la grâce pantouflarde de l’Elysée…) ? Le jour où les médias accepteront d’être à la hauteur des responsabilités que la société moderne leur accorde dans l’orientation du débat public, notre démocratie aura progressé. Je doute que cette élection présidentielle soit l’occasion de cette prise de conscience.
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