Non, je ne sombre pas dans le soutien à ce carnaval commercial qu'est Halloween. Je réagis simplement à un problème très clair de notre campagne électorale tout en regrettant que peu de voix relaient cette évidence.
Hier, en feuilletant le Parisien, je tombai sur deux pages face à face (6 et 7) qui reflétaient une réalité difficile pour les citoyens de notre pays. En page 6, la somme des profits des entreprises du CAC 40 (74,062 milliards d'euros, massivement redistribués aux actionnaires). En page 7, l'annonce d'une croissance française à 2%, notre pays étant le mauvais élève d'une zone euro qui globalement se porte mieux.
Alors que le débat se perd en conjectures vaines sur le chiffrage des projets des candidats, une réalité simple se rappelle au bon souvenir de chacun. Pour se payer un projet, il est utile d'avoir de la croissance. Au risque de passer pour un dangeureux matérialiste, je sollicite un examen attentif de ce fait si simple qu'il s'est évaporé dans le débat.
Le partage des richesses entre le travail et le capital, une redynamisation du moteur économique ne seraient-ils que des thèmes de seconde zone ? A mon sens, Ségolène Royal doit insister sur ces points, valoriser nos initiatives, notre projet, renforcer l'identité de sa campagne autour de ce socle et de ces questions structurantes.
Alors que certains guettent avec malveillance et entêtement le moindre faux pas de la candidate socialiste, triste privilège qu'elle ne partage avec personne dans cette campagne, la mise en perspective du projet avec un pilotage économique d'inspiration social-démocrate serait vraiment bienvenue.
Il est grand temps en effet de rééquilibrer le partage des richesses entre les produits de la rente et ceux du travail.
Les travailleurs doivent pouvoir disposer de conditions socio-économiques substantiellement meilleures.
Rédigé par : Arlette | 16 février 2007 à 17h39