L’actualité de ces dernières semaines a fait surgir la question lancinante du mal-logement à travers l’action très médiatisée des « sans domicile fixe » et des animateurs du mouvement des « enfants de Don Quichotte ». Comment ne pas se réjouir qu’elle ait permis qu’enfin des engagements aient été pris par le gouvernement ? Mais comment ne pas craindre, en même temps, que la précipitation médiatique l’ait emporté sur de véritables solutions de fond, durables et garanties pour les millions de personnes sans toit ou, plus nombreuses encore, mal logées ?
Il y a quelque chose d’indécent à faire mine de découvrir chaque année à la même époque le drame des « SDF ». Drame matériel mais, au moins autant, drame humain, psychologique, moral et affectif de dizaines de milliers de « défigurés de la vie ». Qu’une société moderne comme la nôtre, patrie des droits de l’homme ait autant de mal à le régler est inconcevable ; comme sont hypocrites les larmes versées aujourd’hui par ceux là mêmes qui ont fustigé en son temps – c’était il y a tout juste 5 ans – l’objectif de Lionel Jospin de « zéro SDF ». Démagogique s’écria la droite ! Oui, il est possible de trouver des solutions rapides d’hébergement pérenne pour tous. Mais cela ne suffit pas. Il faut mettre les moyens humains d’accompagnement social, médical, psychologique pour aider ces personnes en détresse à retrouver le chemin de la dignité et de l’espoir. Et que le gouvernement ne s’avise pas de se décharger de cette responsabilité sur les collectivités locales !
Villepin et Borloo ont cru réaliser un bon coup politique en greffant à cette question la promesse de mettre en place pour…2012 ( !!) le fameux « droit opposable au logement ». Nous disons chiche ! Et nous souhaitons que les députés de gauche à l’Assemblée saisissent l’occasion du débat du projet de loi pour contraindre le gouvernement à inscrire dans la loi les conditions d’exercice de ce droit. Car pour qu’un droit soit opposable par ceux qui doivent en bénéficier, il faut d’abord qu’il soit garanti. Pourquoi y a-t-il autant de demandeurs de logements dans notre pays (1600 sur la commune d’Evry) ? Parce qu’il manque des logements (au moins 190 000 sur l’Ile de France) et parce qu’ils souvent trop chers. 60% des demandeurs évryens ont des revenus insuffisants pour répondre aux exigences des propriétaires bailleurs. Si le prix des loyers n’est pas adapté au pouvoir d’achat et si, de surcroît, de nombreuses communes continuent de refuser de construire des logements sociaux, le droit opposable viendra s’échoir, sans solution, dans les sables des tribunaux administratifs. Il n’existera pas.
La solution radicale et réaliste réside dans une mesure simple à décider : favoriser la construction par une aide massive au financement des logements pour faire baisser le coût du foncier trop cher et pour diminuer le coût de la construction. La Région Ile de France a pris le bon chemin en créant un établissement foncier chargé d’acheter des terrains et de le céder à bas prix. C’est au gouvernement de prendre sa part en redonnant la priorité à l’aide à la pierre amputée depuis 1977 par Raymond Barre
Vous parlez ici du logement, et ce en votre qualité d'adjoint au logement d'Evry. Je souscris totalement à votre discours. Mais j'aimerais rajouter un point à votre intervention: la difficulté des jeunes à trouver un premier logement. En tant que jeune lissois, quand j'ai voulu partir de chez mes parents, mes recherches sur Lisses ont été très rapidement abandonnées vu le peu de possibilités proposées en HLM. J'ai dû me rabattre sur les grandes villes autour comme Evry ou Corbeil, et j'ai donc laissée une ville où j'ai vécu 16 ans et où j'aurais aimé continuer à vivre.
Et la politique du maire actuel ne va pas arranger les choses. Que ce soit l'immeuble construit au Long Rayage (sans concertation avec les riverains si ce n'est au tribunal) ou bien les nouvelles constructions le long de la vanne, il est clair que la population visée (regardez les prix) se situe au niveau du cadre très supérieur et pas de l'étudiant, ni même du cadre moyen.
tout ceci est plus que regrettable!!! Ne serait-il pas temps d'intaurer une vraie politique intercommunale du logement???
Rédigé par : Olivier B | 22 janvier 2007 à 11h50