Faut-il de nouvelles troupes en Afghanistan ? L’annonce, par le Président Obama, d’envoyer 30.000 soldats américains pour renforcer les contingents déjà présents sur place relance le débat. Ma position est claire : l’envoi de soldats supplémentaires est une nécessité.
La guerre menée en Afghanistan n’est pas celle de l’Amérique, mais bien celle de la communauté internationale contre l’un des foyers majeurs du terrorisme. La France s’est engagée, au même titre que les autres forces en présence, à sécuriser la zone pour rétablir des conditions de vie sereine pour les Afghans, et éradiquer les sanctuaires terroristes de la région dans un objectif de sécurité globale. Partir d’Afghanistan maintenant, en raison des obstacles rencontrés et de l’inquiétude croissante des opinions publiques, serait désastreux. Si le statu quo n’est plus possible – il n’aboutirait qu’à un enlisement et une lassitude généralisée de toutes les parties en présence – le retrait pur et simple serait irresponsable et dangereux. Il livrerait la population à tous les extrémismes. Nous en voyons de tristes illustrations régulièrement, avec les menaces de mutilation des populations, des attentats meurtriers, ou encore l’humiliation des forces de police par les Talibans. Un départ précipité contribuerait uniquement à renforcer les troubles et contestations. La démocratie afghane est déjà trop fragile, en raison des soupçons d’irrégularités qui ont entouré la réélection d’Hamid Karzaï.
Une solution alternative consisterait à désengager les forces internationales tout en proposant une stratégie de dialogue et de réconciliation avec les Talibans qui ne veulent pas être assimilés à la mouvance djihadiste. L’espoir que cette solution porte en elle est atténué par sa difficulté de réalisation. La volonté de dialogue de ces Talibans reste à démontrer. Il n’est pas envisageable de laisser le peuple afghan face à son sort, si ce sort est synonyme d’une fatalité à laquelle nous aurions contribué, et dont nous serions nous-mêmes victime à moyen terme. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a raison de soulever que « l’Afghanistan peut nous paraître très éloigné, mais son chaos et sa violence sont en réalité tout près de chez nous ».
La solution qui m’apparaît comme la plus cohérente, confortée par les propos récents du Président américain, reste celle de renforcer la présence militaire en redoublant d’effort sur la sécurité de la population, la formation des forces afghanes et la reconstruction du pays. Seule cette solution permettra la réalisation des objectifs de sécurité globale, qui mènera à terme au retrait des forces de la coalition internationale.
Le terme de sécurité globale n’est pas galvaudé : la question afghane est en réalité une question afghano-pakistanaise. La dissociation des problèmes afghans et pakistanais fait partie des erreurs stratégiques de l’administration Bush. En prétextant l’existence de pseudo armes de destruction massives pour justifier leur intervention irakienne, la précédente administration américaine n’a plus considéré l’Afghanistan comme une priorité et a finalement obtenu des résultats calamiteux : dégradation de la situation sécuritaire, régionalisation de l’insurrection et développement de nouveaux sanctuaires du terrorisme international. Et en Afghanistan, les Talibans ont repris le contrôle de plus de la moitié du territoire et frappent au coeur même de Kaboul. En traitant les deux fronts comme un front global, et en envoyant des troupes supplémentaires, les forces internationales seront à même de porter un coup décisif aux Taliban afghans et aux djihadistes d’Al Qaida réfugiés au Pakistan.
La fermeture annoncée de Guantanamo, le retrait des troupes américaines d’Irak, ou encore le Discours du Caire du
Le risque d’escalade que beaucoup craignent peut être contourné, à condition de privilégier une approche multilatérale concertée. Le sommet de Londres programmé pour Janvier 2010 sera l’occasion pour tous de délimiter leurs participations respectives. Une nouvelle conférence sur l’Afghanistan s’impose également afin de contribuer à un consensus régional sur l’avenir du pays et éviter aussi la déstabilisation du Pakistan qui possède, ne l’oublions jamais, l’arme atomique. L’Iran, l’Inde, les membres permanents du Conseil de sécurité y seront tous intéressés.
Avant cela, le débat national sur l’Afghanistan que le Parti Socialiste a appelé de ses vœux doit avoir lieu. C’est l’occasion pour la représentation nationale de s’exprimer sur cette question. Il ne s’agit pas de donner un blanc-seing au Gouvernement. Il s’agit bien de déterminer des objectifs clairs et des missions renouvelées pour sortir de la crise : ramener la sécurité, améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption, favoriser le développement économique et bien entendu éradiquer la culture de l’opium. Mais l’essentiel est bien de gagner la guerre pour gagner la paix. Il s’agit donc de concentrer l’effort militaire sur la frontière pakistano-afghane et la sécurisation des zones plus peuplées afin d’isoler les Talibans.
Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans une présence militaire suffisante. L’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan est donc un enjeu géostratégique majeur. Le choix est difficile, mais nécessaire, et il faut l’assumer jusqu’au bout. La responsabilité de la France est engagée dans ce conflit, à travers lequel se joue l’équilibre mondial. Il serait, en tout cas, tragique que cette guerre soit perdue, car une victoire du djihadisme serait funeste pour la population afghane, le Pakistan, les pays voisins et la stabilité internationale.
"faut gagner la guerre pour gagner la paix"
Comme en Algérie ??
Rédigé par : Rocky | mercredi 16 déc 2009 à 09h56
Qui a parlé de retrait de nos forces militaires en Afghanistan? Manuel VALLS, vous affirmez que "partir d’Afghanistan maintenant, en raison des obstacles rencontrés et de l’inquiétude croissante des opinions publiques, serait désastreux". Mais ce n'est pas du tout l'enjeu du moment, ni la question posée par Barack OBAMA qui souhaite que la France envoie de nouvelles forces armées. Votre argument qui consiste à dire que parce que le retrait d'Afghanistan n'est pas une bonne solution, on doit donc y renvoyer des soldats supplémentaires est étrange. Il faut sans doute revoir la mission de nos soldats en Afghanistan en se concentrant à la fois sur la sécurité de la population mais aussi sur l'aide économique et humanitaire auprès de la population (éducation, commerce, économie, etc.)
Rédigé par : Guillaume | mercredi 16 déc 2009 à 11h45
Votre prise de position est assez incroyable. Soit vous vous foutez du monde en faisant une grossière propagande, soit vous êtes ignorant de ce qui se passe réellement.
http://rimbusblog.blogspot.com/2009/12/manuel-est-un-valls-en-guerre.html
Rédigé par : rimbus | mercredi 16 déc 2009 à 11h51
Votre prise de position est courageuse et raisonnable.
Dans la République des petites phrases et des polémiques, il est heureux que certains fassent encore l'effort d'avancer sur un plan intellectuel.
Rédigé par : Karima | mercredi 16 déc 2009 à 14h04
Valls a un prédécesseur : Guy Mollet. Sur la promesse de faire la paix en Algérie, il a été désigné à la tête du gouvernement en 1956... pour suivre une politique contraire.
Valls a aussi un mentor : Jospin. C'est bien lui qui a engagé la France aux côtés de Bush pour agresser un pays tiers, n'ayant en tout cas jamais fait la preuve de quelque collusion dans le drame du 11 septembre.
Faute de s'attaquer aux terroristes venus d'Arabie saoudite et non d'ailleurs, il fallait bien trouver un bouc émissaire.
L'histoire prouve que ces cris d'orfraie ne paient pas : nous savons ce qu'il est advenu du Vietnam, de l'Algérie, de l'Irak... et bientôt aussi de l'Afghanistan, n'en déplaise aux va-t-en guerre du genre Valls et consorts.
Rédigé par : Carayol | mercredi 16 déc 2009 à 18h49
Vous semblez être un homme politique avec une certaine vision et direction. Vous ne semblez pas être sectaire comme certains de vos amis socialistes qui sont en retard d'une génération. Vous semblez incarner des idées modernes qui peuvent aider à résoudre certains problèmes de la sté actuelle. Vous semblez avoir un brin d'humanité et être assez sincère dans ce monde politique sordide.....
J'espère ne pas me tromper.....
Rédigé par : Rémi Porthault | mercredi 16 déc 2009 à 20h39
Merci pour cet article Mr Valls. Votre position est difficile mais courageuse. Il est important en ces temps difficile de se serrer les coudes, de soutenir nos amis américains et ne pas les laisser tomber.
Rédigé par : Rimbaud | jeudi 17 déc 2009 à 12h24
Besson Kouchner Jaures Lang Valls
cherchez l'intrus
Rédigé par : Bilderberg | vendredi 18 déc 2009 à 15h48
Monsieur Vals
Quand partirez-vous en Afghanistan ? ..vous n'aurez pas ce pays et encore moins mon bulletin de vote !
Rédigé par : tice | vendredi 18 déc 2009 à 19h00
L'effort d'avancer sur le plan intellectuel, c'est bien, mais quand c'est doublé d'un effort sur le plan du cœur, c'est d'autant mieux. Y a qu'à voir les résultats, là :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/12/16/a-l-ecole-des-trois-tasses-de-the-par-corine-lesnes_1281455_3232.html
Coridalement.
Rédigé par : sandgirl | vendredi 18 déc 2009 à 21h08
dvrs
après les mouvements islamistes on invente ou on cree le jihadisme.. Al quaïda nébuleuse
pieuvre de ces mouvements, couverture des offices pourquoi elle ne se serait pas americanisée?
americanisée dans l'internationalisme dans les ventes d'armes et des commissions.. c'est une guerre de commissions et de retro commissions dont on
laisse le politique se soudoyer.. mieux vaut etre avec la cia que contre autrement dit mieux vaut etre POUR la guerre que contre..
Qui est pour la guerre qu'est ce qui fait qu'on est pour? simple la libre pensée d'envoyer ses troupes singinfie qu'on collabore au actions des commissaires
je dis commissaires car finalement officieusement on peut les nommer comme cela...
Des campagnes faisceaux cela va en amérique dans les partis principaux dans le renflouement de ceux-ci c'est un circuit eliptique s'il le faut...
les partis principaux sont dans la meme mouvance, une regle prime, ensuite la chaussette je dirais les chaussettes servent au renflouement de la bourse
des boursicoteurs qui servent les supports renflouent l'argent des retro commissions faisandees sur du support armement nasa ecceterae je rime une chanson qui raconte
qu'al quaïda sert l'amerique en tant que première officine productiviste.
donc si vous parlez a des adultes messieurs ne nous prenez pas trop pour des enfants.
ps: je n'ai pas lu l'article que je laisse pour éventuellement s'informer.. versus 'dvrs'
pps: n'oublions pas que les bush ont etendu a tout le moyen orient le conflit sous l'appelation des operations Al quaïda, ca saigne au risque de s'agrandir la creation de courants s'est annexé le pb aujourd'hui s'est de savoir de connaitre vraiment ces nouveaux courants jihadistes
Rédigé par : am | dimanche 20 déc 2009 à 04h23
http://www.bladi.net/forum/139146-ruptures-ideologues-dal-qaida-djihad/
Rédigé par : am | dimanche 20 déc 2009 à 04h25
c'était le monde grossierement vu par :
am
'dvrs' s'affiche sans balise htlm soit au dessus
Rédigé par : am | dimanche 20 déc 2009 à 04h31
Sois en sûr, la guerre sera gagnée par les afghans. Jamais , un envahisseur a pu s'imposer pour longtemps. Il faut relire l'histoire. Encore , mieux, quand cette guerre est propulsée par Bush en la déclrant CROISADE contre l'Islam et musulmans.Blair vient de confirme que guerre de croisade n'était pas dite par hasard par Bush. Blair qui savait tout et avait été informé sur plan et projet Bush.
Donc , le teint de ces guerres et surtout actuellement où l'information circule bien et mieux, ne fait des envahisseurs que ennemis des peuples libres et des musulmans.
Si vous doutez , je vous pose questions. Pourquoi certains contingents militaires recourent à la corruption des moujahidines pour épargner leurs soldats?
Alors , d'une part les afghans combattent sur leur terre et font de ça une affaire de vie ou mort. Les soldats envahisseurs savent bien que la guerre n'est pas juste et ils sont là juste pour répondre à des convoitises des multinationales et lobbies.Encore pmieux, il faut revenir aux témoignages des généraux et colonels de guerre qui confirment que la guerre ne sera pas gagné par le FEU.
Qui vivra verra !!!
Rédigé par : bader | dimanche 27 déc 2009 à 23h21