Raymond Forni nous a brutalement quittés. J'ai eu la chance de le côtoyer et en écoutant les commentaires des médias - qui ont fait preuve d'une grande correction - qui s'escrimaient à le ranger en vain dans une des cases de la mosaïque socialiste, j'avais envie de leur dire: "vous n'avez pas compris. Raymond était tout simplement...socialiste."
Il le restera. Non pas inclassable mais convaincu. Ah! Ce n'était pas l'homme des aventures individuelles, de ceux qui veulent se servir du collectif pour leur promotion personnelle. Il a su très tôt que son parcours social, professionnel, politique et son attachement à la République étaient intimement liés. Il n'était pas de ceux qui cultivent une vision surannée de la République, de celles qui se rapprochent dangereusement de Maurras au fil du temps et de l'aveuglement. C'est pourquoi il était profondément européen.
Raymond était un grand élu. Sensible, tribun, humble.
Je penserai à son exemple pendant les deux mois de campagne municipale et cantonale qui nous séparent du 9 mars.
Puisque c'est la période, je n'émets qu'un seul voeu: que tous les socialistes, à commencer par celles et ceux qui se croient investis d'une mission particulière pour dans 4 ans et demi (!) ne pensent qu'à une seule chose ; gagner ces élections ! Non pas pour eux mais d'abord pour aider nos concitoyens qui se lassent rapidement de la conception indécente que le Président de la République a de l'exercice de sa fonction et qui, surtout, ne voient venir aucune amélioration promise de leur situation quotidienne.
Ne croyons pas une nouvelle fois que le rejet peut nous tenir lieu de projet. Ce qui comptera le 9 Mars, c'est la mobilisation dans les urnes des électeurs de gauche. Elle n'est pas spontanément acquise. Nulle part. Ni dans ce que l'on appelle improprement nos "bastions", ni dans ceux de la droite. Et pour mobiliser, il faudra leur tenir un autre discours que celui qui consiste à savoir ce que telle ou tel fera...au prochain congrès!
Il y a un temps pour tout. Celui qui vient doit être celui de la reconquête de la confiance et de l'espoir. Il sera toujours temps, ensuite, d'engranger pour faire repartir la gauche et pour la rénover.
Dans l'Essonne, c'est aussi le maintien de la majorité de gauche du Conseil général qui se joue. Cette bataille ne se jouera pas sur une continuité mais sur un nouveau projet porté par une équipe renouvelée et redynamisée. J'y contribuerai de toutes mes forces aux côtés des candidates et candidats socialistes désignés. Comme je contribuerai très activement à la victoire à Evry et à Lisses et au meilleur succès de la liste de gauche à Bondoufle. Et je soutiendrai la très belle campagne que Carlos Da Silva a engagée à Corbeil-Essonnes qui a décidément bien besoin d'un nouveau maire. Il lui ressemble...
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