Plus le temps passe, plus la campagne présidentielle semble déconnectée du fonctionnement réel de la société. C'est étrange. Le débat s'auto-nourrit, s'auto-gère sans que l'univers de la campagne semble s'intégrer dans la réalité de la société.
Ainsi, alors que les délocalisations, les déindustrialisations, les plans de licenciement se multiplient (Reynolds, EADS, Sanofi, Alcatel-Lucent,...), le débat s'englue dans la question intéressante mais certainement pas centrale du chiffrage des projets. La question de notre stratégie industrielle, du contenu concret de nos politiques d'emploi et donc des orientations en faveur de la réindustrialisation sont essentielles. Je suis favorable à l'avènement d'un Etat-entrepreneur comme le propose Manuel Valls dans Les Habits neufs de la gauche. Là aussi, il y a clairement des manières de faire différentes entre la gauche et la droite. D'ailleurs, Ségolène Royal a raison de faire confiance à la France de la production par opposition à la France des rentiers, des spéculateurs.
Dans le centre Essonne, nous touchons du doigt ces difficultés avec la situation problématique d'Altis. Ce site de prodution de semi-conducteurs est menacé. Tous les élus, les syndicats, le MEDEF sont mobilisés pour assurer la pérennité d'un site vital. Nous avons besoin d'un Etat fort, innovant, volontaire, audacieux pour être à nos côtés et élaborer une solution d'avenir.
De la même manière, des dossiers essentiels comme les retraites, l'action sociale, le logement et la construction européenne (qui aura fait couler beaucoup d'encre en cinq ans mais qui disparaît curieusement du champ politique), sont carrément absents de la campagne. Que se passe-t-il ?
L'échange vivant qui devrait normalement suivre la présentation des projets n'est pas au rendez-vous. Au lieu d'être le grand débat projet contre projet, la confrontation des systèmes de valeurs, l'élection présidentielle semble irrémédiablement vouée à être une pâle rencontre électorale sans envergure. Qui en porte la responsabilité ? Les médias, la classe politique ? Difficile à dire. Ce qui est évident, c'est que la crise profonde à laquelle fait face notre pays s'est approfondie au cours des cinq dernières années.
Ce n'est pas seulement une crise économique, sociale ou politique. En effet, cette crise dépasse les catégories traditionnelles ; elle est une crise de projet, de sens, d'identité.
Pour la gauche, elle est un véritable défi que nous allons le relever.
Très bien M. Chouat.
Où est le débat d'idée dans ce pays? Les français ne s'intéressent-ils donc qu'à la couleur de la jupe de Ségolène ou à savoir si Sarko et Cécilia sont toujours ensemble? Je ne le crois pas.
LEs françcais sans emploi, sans logement, sans ressource ont besoin de réponses à leurs problèmes.
Et je ne met pas ce dénie de dabt politique que sur le dos des politiques, la presse en porte une grande responsabilité. Alors que diable, que les ténors des partis prennent la parole et qu'ils ne laissent pas aux seuls média le pouvoir de diriger cette campagne, nous avons vu où cela nous a mené en 2002...
Rédigé par : Olivier B. (facteur) | 20 février 2007 à 11h08
M.Chouat, je vois que vous commenciez à douter...vous n'êtes plus optimiste...!
Je crois que la crise que notre est en train de vivre est plutôt celle des hommes et femmes politiques qui le dirige…. Le problème n’est pas celui d’un projet puisque ce dernier existe à gauche comme à droit et il est très claire… ! le problème est que les françaises et les français n’ont plus confiance dans les hommes politiques traditionnels qui porte ce projet… c’est pour cette raison que la sincérité d’un homme come Bayrou les touche…beaucoup plus que les deux autres!
Rédigé par : Driss | 21 février 2007 à 23h08