Les Echos ont l'idée (bonne) de confier la rédaction de leur journal du 8 octobre à des parlementaires. J'ai écrit pour ce journal un article sur le dernier livre (Ce grand cadavre à la renverse) de BHL qui traite de la crise du progressisme contemporain. Je vous livre ici l'article publié dans Les Echos.
Le salut de la gauche selon BHL
Le philosophe publie un livre-manifeste en faveur de la gauche. Un plaidoyer brillant où manquent deux piliers de la reconstruction : la nation et le social. Grasset, 420 pages, 18,50 euros.
Il faut saluer, avant toute chose, le livre d'un homme viscéralement progressiste qui, conscient comme tant d'autres des dérives et des manquements de sa famille politique, se pose la question de sa filiation, de son devenir et de celui des siens. Voici tout l'enjeu de « Ce grand cadavre à la renverse » (Grasset), le dernier ouvrage de Bernard-Henri Lévy. Rester fidèle par atavisme ou, au contraire, recoudre un corps en état de décomposition. Plutôt que de s'enfuir de la maison, voici qu'il tente de redéfinir les critères d'une famille qu'il veut continuer à choisir plutôt qu'à subir.
Comment ne pas être en accord avec lui sur ces grands événements et sur ces « scènes primitives » qui sont les marqueurs de notre identité. D'abord, Vichy et ses « crimes sans excuses ». D'accord aussi sur la guerre d'Algérie : le colonialisme ne peut, en aucun cas, être considéré comme une oeuvre de civilisation. Idem sur le devoir de mémoire et sur le sentiment équivoque face à toutes les initiatives visant à « en finir avec la repentance ». L'homme de gauche, c'est celui qui a des sueurs froides à la simple évocation de l'amendement UMP de février 2005 reconnaissant un rôle positif à la colonisation...
Une tentative sincère
C'est aussi celui qui défend l'esprit de Mai 68, cet « événement heureux » dont une certaine France réactionnaire ne parvient toujours pas à se remettre. Comment ne pas signer des deux mains encore lorsqu'il évoque l'« affaire », celle du capitaine Dreyfus ? Elle a fait émerger cette gauche des droits de l'homme qui pose l'individu bien au-dessus de l'Etat. Preuve qu'il n'est pas la chasse gardée de la droite, mais bien un des fondements de la pensée de gauche.
Ceux qui diront que ce livre est seulement une célébration du libéralisme et d'une gauche droitière n'auront pas voulu voir qu'il est la tentative sincère d'introspection d'un intellectuel dont on ne peut douter, un seul instant, qu'il appartienne à la famille de gauche. Ceux qui lui font ce procès en filiation sont les mêmes - vomissant le changement - qui se bâfrent d'un cadavre qu'ils ne cessent de trouver exquis. Seulement, voilà, BHL manque sa cible sur deux points déterminants, prisonnier qu'il est de certains vieux réflexes - générationnels ? Deux points qui sont - et c'est là le problème - les piliers de notre reconstruction. Sur la nation, celui qui se déclare ouvertement cosmopolite poignarde la maison commune qu'il méprise. Il ne veut pas voir qu'elle demeure le seuil à partir duquel se créent les destins collectifs. Elle est, aussi, face à une mondialisation qui fragilise l'individu, un facteur de cohésion.
Côté social en jachère
Mais, s'il est un terrain que le philosophe laisse en jachère, c'est bien celui du social. Considérant, non sans une certaine arrogance, que sa discipline est la reine des sciences, il renvoie la question aux problèmes d'intendance économique, ne percevant pas à quel point le processus de mondialisation touche, souvent de plein fouet, les couches modestes et les ouvriers brisés par les délocalisations. Si la gauche défendue par BHL est moderne, elle en oublie, néanmoins, d'être populaire. C'est sans doute là où le bât blesse, même si, sur les émeutes de 2005, il vise juste en stigmatisant les processus qui ont mis au ban de la nation les territoires oubliés de la République.
La contribution de Bernard-Henri Lévy alimente déjà le débat. Avec brio. J'ai aimé cette idée selon laquelle il n'y aura pas de salut pour la gauche sans un acte de rupture qui la fera trancher dans le vif de son histoire, et donc de son nom. Il ne faudra pas moins que ce gigantesque électrochoc pour réanimer un cadavre à la renverse et refaire de la gauche une promesse.
Un bouffon qui présent un bouffon ça donne quoi? une bonne bouffonerie. Ainsi va la gauche...
Rédigé par : thierry | lundi 08 oct 2007 à 14h35
J'APPROUVE BHL Il s'affiche à gauche, nous en sommes honorés.
La gauche a perdu du terrain sous l'effet Sarkozy, il nous pillent les idées. Selon Sarko désormais c'est la droite qui porte un projet d'avenir. Il "colle" à la gauche le label -Ringard et conservateur - C'est époustouflant, et pourtant c'est, dans l'opinion, le message qui est passé.
Je fais UN REPROCHE à BHL : nous PS, nous ne pouvons pas faire table rase de la République !
Même si la république fait obstacle à l'intégration dans l'Europe. A nous PS de trouver les formules pour réussir le mariage.
Mais pour l'instant cher BHL, seule la République (et l'ascenseur social de Jaurès) peut assurer la répartition des richesses nationales.
La solidarité classe moyenne-classe pauvre, c'est le projet PS de toujours.
Amitiés et félicitations à Manuel Valls.
Rédigé par : Gérard 34 | lundi 08 oct 2007 à 16h06
J'APPROUVE BHL Il s'affiche à gauche, nous en sommes honorés.
La gauche a perdu du terrain sous l'effet Sarkozy, il nous pillent les idées. Selon Sarko désormais c'est la droite qui porte un projet d'avenir. Il "colle" à la gauche le label -Ringard et conservateur - C'est époustouflant, et pourtant c'est, dans l'opinion, le message qui est passé.
Je fais UN REPROCHE à BHL : nous PS, nous ne pouvons pas faire table rase de la République !
Même si la république fait obstacle à l'intégration dans l'Europe. A nous PS de trouver les formules pour réussir le mariage.
Mais pour l'instant cher BHL, seule la République (et l'ascenseur social de Jaurès) peut assurer la répartition des richesses nationales.
La solidarité classe moyenne-classe pauvre, c'est le projet PS de toujours.
Amitiés et félicitations à Manuel Valls.
Rédigé par : Gérard 34 | lundi 08 oct 2007 à 16h06
Pas vraiment le sujet de ce post, mais la ceremonie pour l'inauguration de l'allée des justes etait tres forte, avec beaucoup d'emotion. Bravo et merci pour ce moment qui marquera Evry
Rédigé par : Perrin Olivier | lundi 08 oct 2007 à 19h38
Puisque vous avez le temps d'écrire un article pour les Echos peut être pourriez-vous répondre aux courriers qui vous sont adressés. Je vous ai interpellé 3 FOIS sur un problème aussi grave que l'autisme. Et le député qui veut lutter contre le handicap est muet comme une carpe. Est-ce ainsi que vous pensez être crédible ? Bouffon.
Rédigé par : oma | mardi 09 oct 2007 à 08h38
tres bon article, très pertinent
et belle initiative du journal les echos
d'ailleurs je l'ai acheter hier soir
sinon bonne séance à l'assemblée
moi je verrai ca ce soir car j'enregistre pour regarder en rentrant du boulot
amicalement
Rédigé par : nicole c | mardi 09 oct 2007 à 09h13
Rien à voir avec la note sur BHL, mais pourriez-vous veiller à ce qu'on puisse établir un lien permanent avec chaque article, il ets difficile de mettre un lien sinon, car on renvoie toujours à la page d'accueil, merci !
Rédigé par : Manue | mercredi 10 oct 2007 à 10h39
Mon commentaire n'est pas sur l'article mais les commentaires..certains commentaires. Liberté d'expression ne veut pas dire liberté d'insulter.
A mon avis, un petit "nettoyage" de ce blog ne serait pas superflu. Vous devriez commencer par ce truc médiocre posté lundi 08 octobre à 14h35.
Rédigé par : Harry Haller | mercredi 10 oct 2007 à 14h30
J'ai feuilleté le livre de BHL et ce que j'en dis, c'est que c'est une vaste blague vallso-sarkozienne... La critique de Badiou par BHL est indigne d'un élève médiocre de terminale, c'est dire.
Mais misère intellectuelle et PS, c'est superposable. L'amour de la flicaille étant votre signature propre, M. Valls.
Rédigé par : Tristan Galerne | mercredi 10 oct 2007 à 15h07
J'ai beaucoup aimé votre site cela vous direz t-il de mettre un lien mutuelle entre nos deux sites si vous le désirez!!!
Mon blog est le suivant: http://segoleneroyal2012.over-blog.fr/
Et dès maintenant,abonnez vous en grands nombres à la Newsletter.
Venez nombreux voir ce blog malgré vos appartenance politique,il est ouvert à tout le monde,vous pouvez débattre dans les commentaires!!!
Rédigé par : Arno | mercredi 10 oct 2007 à 18h11
Certains commentaires sont lamentables et font froid dans le dos. Ils sont justement le fait de ceux qui "vomissent le changement". On a avec ce livre la réflexion d'un intellectuel ami de notre camp. Une vraie contribution. Je lui reproche parfois son ton un peu arrogant et cinglant qui caricature trop l'adversaire. Mais bon sang !Cessons de nous lamenter : on a d'énormes atouts : DSK au FMI, BHL avec nous et tant d'autres encore. La gauche est bouffée par tous ceux qui ne veulent pas évoluer. Mais le changement est en marche !!!
En tout cas très bonne initiative de Valls.
Rédigé par : Allester | jeudi 11 oct 2007 à 17h44
Bernard Henri-Levy est mal à l’aise, en tous les cas, avec la Gauche républicaine !
Lorsqu’il dit que les chevènementistes sont à gauche de l'extrême droite… Est-ce que ces derniers ne seraient pas simplement de la gauche républicaine ? La défense de la primauté du pouvoir politique sur le pouvoir économique est, à mon sens, avant tout retrouvée à gauche. Seulement, le parti socialiste est un parti social libéral ; à opposer à une UMP libérale sociale ? Le PS combat moins bien cette « société de marché » non désirée dans une très bonne expression de Lionel Jospin qui dit : « Oui à l'économie de marché, non à la société de marché. » Mais la question européenne ne s'arrête pas à ce dilemme politique/ économique. Elle doit faire appel à préserver la démocratie, pour peu bien sûr qu'on soit démocrates. La démocratie, c'est ce qu'on connaît par notre République entre autres démocratique – en plus d'être sociale, une, indivisible et laïque. À partir de là, on peut poser la même question pour la droite mais présentement nous parlons de la gauche : qui restent comme républicains, à gauche ? Qui défend la plus formidable des démocraties par la Nation républicaine ? Ce sont les radicaux républicains, gaullistes républicains de gauche ou encore chevènementistes. Et ceux-là, bien qu'ils acceptent l'économie de marché, souhaitent une société basée encore sur des principes écartant les dérives libérales, permettant la critique du libéralisme. La société politique – et « pas trop » économique – c'est la République qui pourra encore nous la servir. Alors Chevènement à gauche de l'extrême droite ? Plutôt à gauche des sociaux libéraux qui eux n'ont plus trop pour souci la souveraineté nationale et populaire instaurées par notre République (qui au passage est celle aussi de BHL qu’il n’aime pas puisque selon lui, notre République, on peut se la garder).
Rédigé par : Antoine Chimel | lundi 07 jan 2008 à 16h26