A l'occasion de l'émission Parlons net enregistrée ce matin sur France Info en partenariat avec Rue89 et lefigaro.fr, j'ai eu beaucoup de plaisir à débattre sur le fond avec Patrick Lozès, président du CRAN.
A l'issue de ce débat, nous avons publié un communiqué de presse commun que je vous propose de télécharger en cliquant ici.
Notre pays souffre de ségrégations trop graves pour faire l'objet de vaines polémiques. Qu'elles soient territoriales, sociales ou basées sur la couleur de la peau, les discriminations minent la vie quotidienne de millions de nos concitoyens, et sont en cruel décalage avec les valeurs de notre République. Contrairement à ce que l’on pense généralement, le Conseil constitutionnel a autorisé, dans sa décision du 15 novembre 2007, « la mesure de la diversité », à condition, bien évidemment, qu’elle ne se fonde pas « sur l’ethnie ou sur la race ». Interrogée sur les raisons pour lesquelles une personne se sent discriminée, il est temps qu'elle puisse répondre : « en raison de la couleur de ma peau ». Tout simplement.
Face à ce constat, l'action des pouvoirs publics se limite souvent au rappel des grands principes et à l'affichage de bons sentiments. Au nom d'une conception désincarnée de l'égalité, on préfère ne pas voir les réalités qui dérangent. Dire qu'il manque des « blancs à Évry », ou dire qu’il manque des « noirs à Neuilly » – dire ces vérités que nos concitoyens peuvent observer tous les jours – devient impossible et expose à des critiques calomnieuses.
Nous sommes, pour notre part, convaincus qu'il est indispensable, et urgent, de nommer les discriminations, pour les combattre.
Des millions de Français sont discriminés, tous les jours, en fonction de la seule couleur de leur peau. Il faut le dire. La mixité n’est pas une réalité dans des portions entières de notre territoire. Il faut le dire.
Non seulement il faut dire cette vérité, mais des enquêtes d'opinion révèlent que nos concitoyens sont tout à fait prêts à l’entendre. Selon une enquête réalisée par l’Institut CSA, 65 % des Français, dont 84 % des moins de 30 ans, sont favorables à la mise en place de statistiques de la diversité.
Nous proposons, donc, que la loi autorise, comme les statisticiens, les sociologues et les militants de la lutte contre les discriminations le demandent depuis des années, d'évaluer les discriminations en se fondant « sur le ressenti d'appartenance », sur une base auto-déclarative, facultative et sans constitution de fichiers, visée par la CNIL.
Souvent décriés, les États-Unis ont montré d'une manière éclatante qu'ils avaient surmonté leurs préjugés raciaux en élisant Barack Obama. Il serait bon que chacun juge, à l'avenir, avec moins de dédain les méthodes qui ont donné ailleurs les preuves de leur efficacité.
A l'occasion de l'émission Parlons net ! enregistrée aujourd'hui par France Info en partenariat avec le Figaro.fr et Rue 89, nous avons convenu de l'organisation d’un colloque sur les statistiques de la diversité, à Évry, à l’automne prochain. Associant les responsables politiques concernés par ces questions, la communauté scientifique, ainsi que l’ensemble de nos concitoyens ce colloque sera animé par le journaliste David ABIKER.
Très bon communiqué.
Bravo.
Rédigé par : Tony | vendredi 19 juin 2009 à 16h35
les pères et mères la pudeur quant à vos propos sont surtout de sacrés hypocrites ! plutôt que de débattre avec vous, ils cherchent à salir ! pas très glorieux...
"Donnez moi deux phrases d'un homme et je le fais condamner à mort" disais Fouquier-Tinville...
Je suis du 91, et je bosse dans le 93. Rien de pire que les ghettos sociaux, ethniques ou autres...La république en crève
Rédigé par : fred | vendredi 19 juin 2009 à 17h01
Bravo!
Ca bouge enfin, en France...
Rédigé par : statusyo | vendredi 19 juin 2009 à 17h01
"Je suis du 91, et je bosse dans le 93. Rien de pire que les ghettos sociaux, ethniques ou autres...La république en crève"
Nous sommes bien d'accord.
Mais que fait la droite au pouvoir ? Elle abroge la loi proposée par la " Gauche plurielle "qui préconisait 20 % de logements sociaux dans chaque grande commune.
Voilà un outil concret pour redonner goût de la République à nos concitoyens.
Et puis, aussi, il faut arrêter de gémir, le PS a longtemps gouverné avant M.Jospin.
Qu' a t-il Fait ?
Souvenez-vous comment ce parti sous le second mandat de F. Mitterand était allé cherché l'escroc Bernard Tapie pour ministre de la Ville !
Et pour quel bilan ?
Du vent.
Le PS a gouverné plus de 15 années ces dernières décennies, il a trop longtemps tardé pour avoir de bonnes idées comme cette loi des 20 % de logements sociaux dans les grandes villes de France. Hélas, à force de se décrédibiliser, la Droite a remporté coup sur coup les élections et abrogé par confort de classe, les bons projets de lois pour mieux se gargariser d'effets d'annonces qui ruine un peu plus le Contrat Républicain en laissant pourrir la situation. Plus elle pourrie, plus la Droite peut récupérer la situation dans les urnes en appelant à toujours plus de "Sécuritaire".
C'est tout bénéfice pour elle. Pas d' État d'âme.
Madame F.Amara parlote, mais l'on ne voit rien venir.
Et rien ne viendra.
En pleine crise du Capitalisme, l'on voit désormais ressurgir la haine et le racisme.
Les veilles lunes de l'ancien monde refont surface.
La dernière saillie raciste digne de Le Pen, revenant haut la main à M.Valls !
Dégénérescence d'un parti socialiste qui laisse des M.Vals & des M.Frèche parader comme des pantins du Front national dans les allées d'une organisation héritière de celle de M.Léon Blum et de M.jean Jaures.
Au secours !
Rédigé par : Jean | vendredi 19 juin 2009 à 18h24
Il est intéressant de toujours lire ici les accusations de racisme envers Manuel Valls. Un communiqué commun avec le président du CRAN ne vous suffit pas, Messieurs Dames, pour comprendre qu'il n'y a pas là l'ombre d'un relan raciste?
On ne peut accuser M.Valls d'inutilité au titre de carte politique.
La logique: M.Valls est au PS, le PS a été inefficace (ou catastrophique, selon les commentateurs), donc M.Valls est inefficace. Cette logique n'en est pas une. On ne peut pas accuser M.Valls au titre de l'histoire du PS quand lui-même demande le changement radical de fonctionnement et d'idéologie du parti.
Rédigé par : Jean-Daniel Germain | mercredi 24 juin 2009 à 16h32