Retrouvez la copie de mon interview au Parisien daté du 12 mai.
Amitiés, Manuel
Le résultat du 6 mai est-il, pour le PS, un vrai échec ?
Manuel Valls. Oui. Même si cette défaite lourde n'efface ni la belle campagne de Ségolène Royal ni le rapport qu'elle a noué avec des millions de Français.
Comment expliquez-vous cette défaite ?
Il y a sans doute des causes conjoncturelles. Durant la campagne, nous avons mal réagi aux événements de la gare du Nord. Je crois aussi que François Hollande nous a fait très mal lorsqu'il a estimé qu'on était riche à partir de 4 000 € de revenus mensuels. Mais la raison de fond, c'est que nous n'avions pas assez travaillé de 2002 à 2007. Conséquence : Sarkozy a réussi à incarner le changement alors que nous, socialistes, avons donné le sentiment de représenter une forme de conservatisme.
François Hollande doit-il céder la place ?
François Hollande porte une responsabilité particulière : s'il a eu le mérite de rassembler les socialistes après la défaite de 2002, il aurait dû ensuite tout faire pour que le PS se réarme idéologiquement. Or, plutôt que de trancher, il a préféré des synthèses molles. Sa responsabilité est donc engagée. Il avait lui même annoncé qu'il quitterait ses fonctions après la présidentielle. Il ne sert à rien d'ouvrir une crise à la veille des législatives mais, après, Hollande devra en tirer les conséquences, et permettre que le PS se régénère.
Comment le PS va-t-il résoudre sa crise de leadership ?
A l'évidence, personne, pour l'instant, ne s'impose. Ségolène Royal comptera incontestablement. D'autres aussi, tels Strauss-Kahn, Delanoë, Montebourg, Peillon ou moi-même. Car il est urgent de faire de la place à une nouvelle génération. Mais il faudra faire un choix suffisamment longtemps avant la présidentielle de 2012, contrairement à ce qui s'est passé cette fois-ci.
Craignez une vague bleue en juin ?
Le risque existe car la logique implacable des institutions de la Ve République, du quinquennat et de l'inversion du calendrier, pourrait conduire les électeurs à donner la priorité au camp du nouveau président. Il y a un risque de démobilisation de nos électeurs. Nos propres insuffisances ces jours-ci pourraient aussi y contribuer. Mais nous avons des atouts : près de 300 000 adhérents, la quasi-totalité des régions, la moitié des départements et des grandes villes, un réseau d'élus de très grande qualité. Sans compter qu'il est important d'avoir un maximum de députés de gauche pour exercer un contrôle sur ce président qui n'aura jamais concentré autant de pouvoirs : politique, médiatique et économique.
Allez-vous conclure des accords avec les centristes de François Bayrou ?
Il ne faut pas de confusion sur nos alliances. Le mouvement de François Bayrou ne peut exister que si le PS explose, ce qui est peu probable, ou si nous l'aidons. En concluant à la va-vite des accords de désistements locaux pour des raisons d'opportunisme, nous risquerions de démobiliser notre électorat, et de crédibiliser la démarche de Bayrou. Pour moi, le centre n'existe pas. C'est à Bayrou de choisir, et d'aller jusqu'au bout de son chemin le soir du premier tour des législatives.
Je suis très d’accord avec vous quand vous dites qu’il est urgent de faire de la place à une nouvelle génération. Mais je pense que cette nouvelle génération doit, d’abord, être représentative de toute la société française d’aujourd’hui et puis, vraiment « NOUVELLE ». Ce qui n’est pas le cas de des noms que vous citez. Malgré votre jeune âge avec les autres que vous citez (hormis DSK), vous faites partie de cette clique qui a conduit la gauche à la défaite pour la troisième fois consécutive… ! Des jeunes qui ne font que répéter les erreurs de leur maîtres, la France n’en a pas besoin. !
De plus vous oubliez d’autres noms comme Laurent Fabius, Jean-Luc Mélenchon…
Rédigé par : driss | lundi 14 mai 2007 à 09h46
Je suis très d’accord avec vous quand vous dites qu’il est urgent de faire de la place à une nouvelle génération. Mais je pense que cette nouvelle génération doit, d’abord, être représentative de toute la société française d’aujourd’hui et puis, vraiment « NOUVELLE ». Ce qui n’est pas le cas de des noms que vous citez. Malgré votre jeune âge avec les autres que vous citez (hormis DSK), vous faites partie de cette clique qui a conduit la gauche à la défaite pour la troisième fois consécutive… ! Des jeunes qui ne font que répéter les erreurs de leur maîtres, la France n’en a pas besoin. !
De plus vous oubliez d’autres noms comme Laurent Fabius, Jean-Luc Mélenchon…
Rédigé par : driss | lundi 14 mai 2007 à 09h47
ça c'est sûr, jean-luc mélenchon et laurent fabius c'est du lourd question renouvellement...
Rédigé par : wapin | lundi 14 mai 2007 à 10h29
Driss, vos messages sont souvent en contradiction avec les principes que vous dites défendre. Pourquoi déverser tant de haine ?
Vous pouvez compléter la liste des personnalités utiles à la rénovation de la gauche sans vous sentir obliger d'écarter tous ceux qui ne vous plaisent pas.
La rénovation aura besoin d'un rassemblement large. Manuel Valls y a sa place naturellement grâce à ses idées et son expérience.
Vous ne pouvez pas nier qu'il est l'un des premiers contributeurs au renouvellement idéologique de la gauche.
Rédigé par : Tony | lundi 14 mai 2007 à 10h55
Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon font partie de la même génération citée par monsieur Valls ! Alors pourquoi les oublier volontairement !! Je ne les défends pas, mais quelle drôle idée de les exclure ! ou les "écarter" comme le dit bien tony...
justement Pour Tony,
Absolument pas ! Je suis très cohérent dans mes messages ! Je n'ai aucune haine envers personne…mais je ne supporte pas cette façon de faire de la politique…alors je le dis! et je vais continuer à le dire...
Rédigé par : | lundi 14 mai 2007 à 11h14
Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon font partie de la même génération citée par monsieur Valls ! Alors pourquoi les oublier volontairement !! Je ne les défends pas, mais quelle drôle idée de les exclure ! ou les "écarter" comme le dit bien tony...
justement Pour Tony,
Absolument pas ! Je suis très cohérent dans mes messages ! Je n'ai aucune haine envers personne…mais je ne supporte pas cette façon de faire de la politique…alors je le dis! et je vais continuer à le dire...
Rédigé par : driss | lundi 14 mai 2007 à 11h14
désolé pour les messages en double c'est mon pc qui rame un peu...
Rédigé par : driss | lundi 14 mai 2007 à 11h17
Plus qu'un problème de renouveau -même si la solution passe peut-être par là - il s'agit dès aujourd'hui de trouver le (la) représentant(e) capable de fédérer les disparités des sympathisants et adhérents actuels du PS.
La réalité est qu'il faudra beaucoup de souplesse pour opérer ce grand écart en l'état.
Le PS pourrait me semble-t-il commencer par (re)définir ses objectifs, tenir un discours clair avant tout, ambitieux ,et ré-affirmer ré-expliquer le modèle de société qu'il propose, enfin prendre les problèmes un à un et proposer en face des solutions adaptées efficaces et autant que possible nouvelles. Il n'y a pas d'idée de gauche ou de droite (j'enfonce des portes déjà ouvertes)seuls les résultats in fine diffèrent en terme de redistribution notamment.
Concernant le MD je ne suis pas persuadée qu'il n'ait d'existence que dans le cadre d'une explosion du PS...55 000 pré-adhésions en quelques jours cela me parait assez significatif pour intégrer sa présence dans la réfléxion peut-être pas à court terme, mais sur du long terme certainement.
Rédigé par : cemc | lundi 14 mai 2007 à 17h07
Je partage tout à fait ton point de vue sur la responsabilité de F.HOLLANDE et sur la pratique totalement anachronique de la synthèse de idées, qui finalement amène le PS à ne plus être lisible en terme idéologique, en terme programmatique... Mais je pense, que la crise est bien plus profonde que cela.
1) La perte totale de contact avec un électorat, mais aussi des militants de milieux modestes, et tu en sais quelque chose.
2) l'absence d'un syndicalisme fort, qui ne permet pas à une sociale démocratie de s'appuyer sur l'appareillage du travail en démocratie développée comme en allemagne.
3) Le libéralisme politique est devenu depuis FABIUS en 1984, le crédo du PS.... comme si on ne pouvait pas croire au marché d'une part, et se démarquer politiquement du libéralisme politique à la BENJAMIN CONSTANT, qui fait que le militantisme laisse place à la compétence, et finalement, au sein même du PS qui devrait avoir des pratiques politiques de gauche, l'élitisme bat son plein, avec dans cette concurence, une presque soumission à la règle de l'ancienneté, qui fait que chacun attend son tour.
4) Il n'y a pas assez d'interactivité entre le PS et la société... Finit le temps où le parti délivrait la bonne parole comme les pères blancs le catéchisme auprès des populations indigènes...
5) Ce qui en découle est qu'une réflexion doit s'engager sur la sociologie du parti... Finalement la sociologie du parti socialiste reste cantonnée dans un segment minoritaire de la population, en gros les cadres moyens et supérieurs des professions intermédiaires aisées, dans les grandes villes : ceux là même qui sont en concurence directe avec les même de droite dans les associations de leurs quartiers, de leurs écoles, de leurs co propriétés de leur co locations...
6)Cette élection marque aussi une rupture culturelle... Une défaite culturelle qu'il faudra bien analyser un jour... Nous avons à faire à un bloc en face, celui de dirigeants financiers, de patrons de presses, de journalistes, qui se forment et se cooptent mutuellement depuis déjà une trentaine d'années, qui se fréquentent, se marient entre eux, habitent aux mêmes endroits de la banlieue, ceux autour desquels nous tournons à bonne distance, sur un arc de cercle un peu diforme allant d'ARGENTEUIL, à EVRY, en remontant par SARCELLES, le 93... Bref, ils habitent NEUILLY, le 92, VERSAILLES ! et nous vendent leur vision du monde ou plutôt celle qu'il veulent que l'on est depuis des dizaines d'années à la télévision, dans les journaux, dans les émissions que les plus pauvres ont pour seule lucarne sur le monde....
Cela le PS, ne peut pas passer à côté de cela...
7) Cela veut dire aussi que nous devons certainement penser que ces jeunes qui votent pour la première fois sont soit dans d'autres valeurs que les notres et qu'ils n'ont pas les mêmes réflexes que les notres... La participation aux élections a été très bonne certes... les scores socialistes plutôt bons dans cette tranche d'âge... mais le PS donne t'il envie de participer de façon militante à la vie du parti?
Quelle place pour les militants?
Quelles valeurs humaines sont en jeu ?
Certainement pas forcément celles que nous avons au fond de nous.
8) Etre de gauche, c'est être combattifs... ne pas être défaitistes...Etre républicain, c'est aller jusqu'au bout du combat... Quelle image que ce dirigeant qui part au milieu des deux tours alors que LE PEN est au second?
Quelle image aussi, que celui d'un parti socialiste qui dénonce le danger pour la démocratie de N.SARKOZY, et qui ne ferait pas ce qui en son devoir et en son pouvoir de faire pour essayer la seule chance, la seule voie de contrer un raz de marée sarkozyste à l'assemblée?
La seule voie, en cas de danger est l'union, le front républicain... L'électorat n'attend que cela ... qu'un signe de responsabilité de la gauche !
Puisque M.SARKOZY veut l'ouverture, donnons lui ce qu'il veut... mais pas avec la majorité qu'il a déjà dessinée... avec celle que nous lui proposerons dans les urnes... sur un platte forme concrète et simple, celle de la réforme des institutions...
Car ce dont les FRANCAIS ne veulent plus par dessus tout c'est de signer des chèques en blanc et puis se taire en attendant que cela se passe.
La crédibilité du PS, son honneur passe par le combat aux législative sur un renouveau républicain... populaire...
Les tabous dont s'est débarassé SARKOZY, ce sont de véritables poisons pour la démocratie... De véritables boulevards à une extrême droite présentable qui ne manquera pas d'exploiter toutes les failles du système...
On a assez reproché à la gauche son manque de pragmatisme ... Il est temps de montrer le contraire lors de ces élections, et de faire quelques concessions à une lignes devenue tellement mythique, qu'une partie de la gauche passe directement dans le camp adverse et collabore.
BATTONS LES !
Rédigé par : parpascal | mercredi 16 mai 2007 à 22h43
Interview très intéressante. Merci à notre député.
Rédigé par : Raja | dimanche 20 mai 2007 à 15h30