Désolé, cher-e-s ami-e-s, de n’avoir pas alimenté mon blog depuis une semaine. La fin de campagne de 1er tour a été tellement prenante que je n’ai pas trouvé le temps pour le faire. Nous sommes lundi soir, 24 heures après une journée électorale qui marquera pour longtemps l’histoire de la démocratie française. On pressentait bien qu’il se passerait quelque chose, pour le redouter ou pour le souhaiter. C’est selon… Mais que la France toute entière se remette, à ce niveau de mobilisation, à faire de la politique, c'est-à-dire à CHOISIR, je ne l’avais plus connu depuis plus de 20 ans. Après la forte poussée des inscriptions sur les listes électorales, ce sont 37 millions d’électeurs – un record - qui ont décidé de faire du 1er tour LEUR élection. Tranquillement, sereinement, mais avec beaucoup de détermination, même si, à l’évidence, beaucoup ont hésité jusqu’au bout. Ils sont allés à l’essentiel. Ils ont voulu une confrontation claire pour le 6 Mai. Respect. Ainsi peut-on espérer que le choix du 2ème tour ne soit pas seulement fait contre, pour éliminer, mais POUR, c'est-à-dire pour décider d’un chef d’Etat et de l’avenir de la France en Europe et dans le monde.
85% :jamais vu !
Je reste un instant sur la participation électorale exceptionnelle pour parler d’Evry, de mon canton et de la circonscription législative. Avec plus de 85% de votants (88% à Lisses !), c'est-à-dire plus qu’au plan national, c’est un évènement de très grande portée politique. Circonscription à composition sociale très populaire, la 1ère a longtemps été marquée par une forte abstention. Aux municipales de 2001 à Evry, l’abstention a été de 50%... Elle est aujourd’hui à moins de 15%. C’est vrai dans tous les bureaux de vote, également donc dans les quartiers les plus populaires. Eh bien, c’est cette mobilisation qui a permis la qualification de Ségolène Royal pour le 2ème tour et c’est ce que les électeurs ont voulu. C’est cette même mobilisation qui a permis d’écarter un 2ème 21 Avril et qui a contribué à réduire considérablement l’influence de Le Pen. Ces 85% ne retourneront pas chez eux le 6 Mai. Le prochain chef de l’Etat aura donc un mandat et une légitimité incontestables pour conduire le changement tant attendu.
La journée de dimanche a été joyeuse et crispante.
Joyeuse parce que, très tôt, j’ai été persuadé, au vu de l’affluence dans les bureaux de vote, que les choses se passeraient bien pour nous.
Crispante parce que dans un tel raz de marée civique, les repères se brouillent.
J’avoue avoir été surpris par le résultat de N. Sarkozy. J’étais persuadé qu’il avait pris trop de risques dans sa campagne ultradroite et que le personnage s’était considérablement abîmé. J’espère que cela reste vrai mais force est de reconnaître qu’il a, jusqu’ici, réussi son pari. Jusqu’où ? Car ses réserves ne sont pas légion.
La gauche a lavé l’affront de 2002. Elle le doit à la candidate socialiste, aux militants et sympathisants de ce grand parti. Cela n’enlève rien aux mérites des autres forces de gauche même si des vérités se révèlent cruelles : la division entre chapelles n’était pas l’ordre du jour de cette élection et le consensus voulu par Hulot sur l’écologie a encalminé la campagne de D. Voynet.
Je ne conteste pas que, malgré ou à cause de tout cela, l’influence de toute la gauche et des écologistes a une nouvelle fois reculé en 2007 par rapport à 2002 : 36% contre 42% il y a 5 ans. La différence se trouve-t-elle chez F. Bayrou ? En très grande partie. Et dans ses 6,5 millions de voix il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui se reconnaissent plus aisément dans les valeurs que porte S. Royal. Pourquoi n’ont-ils alors pas voté pour elle dès hier ? Pour des tas de raisons, respectables.
A nous, amis et camarades, d’aller à leur rencontre. Ma conviction est que nous ne les convaincrons pas par les seuls arguments de la peur mais par la confiance que nous portons dans notre projet pour la France.
Alors, au boulot ! L’avenir n’appartient pas seulement à ceux qui se lèvent tôt mais aussi à ceux qui se couchent tard.
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